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Extrait :
Scène avant-jardin
L'espèce d'homme : Tu avais voulu que je sois puissant, grandiose et prospère.
Essayine : Je l'avais voulu.
L'espèce d'homme : Aujourd'hui je suis puissant...
Essayine : Très puissant, très obéi et très craint.
L'espèce d'homme : Tu m'avais voulu très puissant, très prospère et terrible.
Essayine : Tu es tout cela au jour d'aujourd'hui. Et j'en suis heureuse absolument.
L'espèce d'homme : Tout cela, je le suis. Il ne me manque qu'une seule chose en ce monde : toi dans mes bras, luisante, suave, torride...
Essayine : Je te donnerai ces choses qui te manquent...
L'espèce d'homme : Je serai comblé et fou de tous tes yeux.
Essayine : Je ferai comme promis. Tu entreras dans mon corps et tu en sortiras par les portes que tu juges. Tu m'aimeras par les voies qui te disent, à la vitesse que tu choisiras.
L'espèce d'homme : Je suis fou de ton corps. Je m'enivre. Il me prend à la gorge, ton corps. Il pousse ma respiration. Essayine ! Mon amour ! Le grand feu bâti au bord de mon être. Ma paix et mon salut ! Je ne sais nommer à point l'amour qui m'enferme dans les murs de ton être à toi. Radieuse Essayine, explosive maîtresse, temple où mon âme vient se saouler l'âme, je voudrais te dire jusqu'au bout la béance où ta présence m'engendre : je meurs d'aimer à bout porté. Je meurs de paix à cause de ton nom, ce nom de femme qui me ceinture, me prend et me tourmente.
Essayine : Que peux-tu, ami, pour honorer jusqu'au bout l'amour où tout nous tient ? Mon corps est convaincu des preuves que tu n'as cessé de lui produire. Cependant, mon âme voudrait d'autres assurances. J'ai besoin d'être plus chèrement aimée.
Espèce d'homme : Que voudrait ton âme, Essayine ? Parle ! Que j'écroule le ciel, ou bien que j'éventre ce monde entier ? Peut-être voudrais-tu que j'immole mon sang sur les rampes de ta merveilleuse beauté ? J'aimerais à longueur de journées et à longueur de nuits t'entendre rire dans un gros rire mûr. Veux-tu que je coupe la terre en menus morceaux et te l'offre à déguster ? Ma main est prête et demande maîtresse : ton désir sera accédé tout de suite, parfaitement et complètement.
Essayine : J'ai été blessée, rabrouée et humiliée. Tant que l'auteur de cette effronterie vivra joyeux, je serai, moi, Essayine, une épave de femme. Mon corps me sera amer et ma propre respiration une chose truquée. Mon rire une conspiration contre mon être et ma personne. Comprends-tu cette entrave, toi qui dis m'aimer ?
L'espèce d'homme : Qui, ô mon amie, est l'insulteur ? Où habite l'effronté ? Que j'aille l'éventrer à mon tour.
Essayine : Je vous ai déjà trop demandé, c'est vrai. Mais...
L'espèce d'homme : Tant que je n'aurai point mis le monde entier aux pieds de votre magnificence, estimez, ô belle beauté, que je ne vous aurai encore rien donné de rien, rien du tout. Rien du monde...
Essayine : C'est d'une âme amie qu'il faut que je vous cause.
L'espèce d'homme : Il n'est rien au-dessus de ce que vous aimez. L'amour dont je vous aime prend cette hauteur et ce sens. Je me remettrai à ce que votre paix commande. C'est juré !
Présentation de l'éditeur :
L'espèce d'homme : Tu avais voulu que je sois puissant, grandiose et prospère.
Essayine : Je l'avais voulu.
L'espèce d'homme : Aujourd'hui je suis puissant...
Essayine : Très puissant, très obéi et très craint.
L'espèce d'homme : Tu m'avais voulu très puissant, très prospère et terrible.
Essayine : Tu es tout cela au jour d'aujourd'hui. Et j'en suis heureuse absolument.
L'espèce d'homme : Tout cela, je le suis. Il ne me manque qu'une seule chose en ce monde : toi dans mes bras, luisante, suave, torride...
Essayine : Je te donnerai ces choses qui te manquent...
L'espèce d'homme : Je serai comblé et fou de tous tes yeux.
Essayine : Je ferai comme promis. Tu entreras dans mon corps et tu en sortiras par les portes que tu juges. Tu m'aimeras par les voies qui te disent, à la vitesse que tu choisiras.
L'espèce d'homme : Je suis fou de ton corps. Je m'enivre. Il me prend à la gorge, ton corps. Il pousse ma respiration. Essayine ! Mon amour ! Le grand feu bâti au bord de mon être. Ma paix et mon salut ! Je ne sais nommer à point l'amour qui m'enferme dans les murs de ton être à toi. Radieuse Essayine, explosive maîtresse, temple où mon âme vient se saouler l'âme, je voudrais te dire jusqu'au bout la béance où ta présence m'engendre : je meurs d'aimer à bout porté. Je meurs de paix à cause de ton nom, ce nom de femme qui me ceinture, me prend et me tourmente.
Essayine : Que peux-tu, ami, pour honorer jusqu'au bout l'amour où tout nous tient ? Mon corps est convaincu des preuves que tu n'as cessé de lui produire. Cependant, mon âme voudrait d'autres assurances. J'ai besoin d'être plus chèrement aimée.
Espèce d'homme : Que voudrait ton âme, Essayine ? Parle ! Que j'écroule le ciel, ou bien que j'éventre ce monde entier ? Peut-être voudrais-tu que j'immole mon sang sur les rampes de ta merveilleuse beauté ? J'aimerais à longueur de journées et à longueur de nuits t'entendre rire dans un gros rire mûr. Veux-tu que je coupe la terre en menus morceaux et te l'offre à déguster ? Ma main est prête et demande maîtresse : ton désir sera accédé tout de suite, parfaitement et complètement.
Essayine : J'ai été blessée, rabrouée et humiliée. Tant que l'auteur de cette effronterie vivra joyeux, je serai, moi, Essayine, une épave de femme. Mon corps me sera amer et ma propre respiration une chose truquée. Mon rire une conspiration contre mon être et ma personne. Comprends-tu cette entrave, toi qui dis m'aimer ?
L'espèce d'homme : Qui, ô mon amie, est l'insulteur ? Où habite l'effronté ? Que j'aille l'éventrer à mon tour.
Essayine : Je vous ai déjà trop demandé, c'est vrai. Mais...
L'espèce d'homme : Tant que je n'aurai point mis le monde entier aux pieds de votre magnificence, estimez, ô belle beauté, que je ne vous aurai encore rien donné de rien, rien du tout. Rien du monde...
Essayine : C'est d'une âme amie qu'il faut que je vous cause.
L'espèce d'homme : Il n'est rien au-dessus de ce que vous aimez. L'amour dont je vous aime prend cette hauteur et ce sens. Je me remettrai à ce que votre paix commande. C'est juré !
Pour assouvir la vengeance d'une femme, "l'espèce d'homme" qui dirige le pays accepte d'envisager l'exécution d'un de ses généraux. La réaction est immédiate et les signatures de protestation de tous les militaires s'accumulent sur son bureau.
Comment se débarrasser de ces "conjurés" sans se mettre à dos les trois-quarts de la planète ?
Sur les conseils de son écuyer, il les déporte dans une contrée désertique en leur offrant suffisamment d'eau et de nourriture pour qu'ils puissent juste survivre. Il leur laisse aussi quelques armes pour les inciter à la révolte... et les exterminer ensuite en toute impunité.
*
Né en 1947 au "Congo belge", Sony Labou Tansi, auteur de romans publiés au Seuil et fondateur de la compagnie Rocado Zulu Théâtre à Brazzaville, a réussi à s'imposer comme l'un des leaders d'une nouvelle génération d'auteurs dramatiques francophones d'Afrique noire. Il est décédé en 1995, laissant une oeuvre originale, poétique et militante.
Comment se débarrasser de ces "conjurés" sans se mettre à dos les trois-quarts de la planète ?
Sur les conseils de son écuyer, il les déporte dans une contrée désertique en leur offrant suffisamment d'eau et de nourriture pour qu'ils puissent juste survivre. Il leur laisse aussi quelques armes pour les inciter à la révolte... et les exterminer ensuite en toute impunité.
*
Né en 1947 au "Congo belge", Sony Labou Tansi, auteur de romans publiés au Seuil et fondateur de la compagnie Rocado Zulu Théâtre à Brazzaville, a réussi à s'imposer comme l'un des leaders d'une nouvelle génération d'auteurs dramatiques francophones d'Afrique noire. Il est décédé en 1995, laissant une oeuvre originale, poétique et militante.
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- ÉditeurLansman
- Date d'édition2015
- ISBN 10 2807100244
- ISBN 13 9782807100244
- ReliurePoche
- Nombre de pages50
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UNE CHOUETTE PETITE VIE BIEN OSEE
Edité par
LANSMAN
(2015)
ISBN 10 : 2807100244
ISBN 13 : 9782807100244
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Description du livre Etat : Neuf. N° de réf. du vendeur 9782807100244
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