Extrait :
Extrait du prologue
Une odeur de caramel chaud m'a chatouillé les narines et titillé l'imagination. Je me suis aussitôt représenté une pâte à gâteau bien élastique, fraîchement malaxée, du beurre fondu grésillant dans une poêle, de la crème fouettée ondulant sur la mousse d'un café viennois.
Chaque fois que je passais devant cette pâtisserie, je voyais littéralement la pâte lever et sentais sur ma langue le goût de la confiture de figue ou d'abricot qui allait servir de fond de tarte.
Ras-le-bol des gâteaux !
La pâtisserie se trouvait près de l'arrêt de bus situé à une centaine de mètres de l'immeuble où j'habitais. Elle était ouverte vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Mais qui aurait envie de manger un croissant fourré au jambon ou un bagel aux herbes insipides, même en cas de petite faim à une heure du matin, je vous le demande ? Malgré tout, la boutique s'obstinait à vouloir accueillir le chaland à toute heure du jour et de la nuit.
Une jeune fille d'à peu près mon âge travaillait au comptoir. Derrière elle, on apercevait le fournil où un homme d'une trentaine'd'années faisait cuire ses gâteaux. De savoureuses odeurs sucrées s'en exhalaient.
Dès que la nuit tombait, la jeune fille disparaissait. Le pâtissier restait seul dans sa boutique, à aller et venir entre le fournil et le comptoir (bien qu'en réalité, la nuit, il y eût peu de clients). Comme dans la plupart des petites pâtisseries indépendantes de quartier, l'homme était son propre patron.
A mon avis, pour un quartier de cette taille, il produisait beaucoup de gâteaux. Devant la boutique, il flottait tout le temps une odeur de farine, j'avais toujours l'impression d'avoir un goût de sucre sur le bout de la langue. Tous les deux jours, quelqu'un venait charger une montagne de boîtes de gâteaux dans une camionnette et repartait discrètement avec son butin.
Pourtant, les heures d'ouverture et la production exagérée n'étaient pas les seules singularités de cette pâtisserie. Le plus étrange, c'était la personnalité du patron, même si tous les clients ne partageaient pas mon opinion à ce sujet.
Tant qu'il ne parlait pas, il donnait l'impression d'un homme simple, d'un artisan talentueux - encore qu'il eût un petit air passablement mystérieux. Il portait toujours une toque ridicule et une queue-de-cheval qui lui descendait jusqu'aux épaules. Son teint avait la blancheur de la levure chimique et ses gestes étaient habiles et précis. Excellent pâtissier, il n'avait besoin que de ses talents pour réussir et du bouche à oreille pour toute publicité.
Présentation de l'éditeur :
Comme dans toute bonne pâtisserie, il y en a pour tous les goûts dans ce livre : du mystère, des choses graves, de l'humour (noir), de la tendresse (cachée).
Le héros est un jeune garçon, sa mère s'est suicidée quand il était enfant et sa belle-mère le harcèle moralement. Un jour, il s'enfuit de chez lui et trouve refuge dans une patisserie, lui qui n'était pourtant pas fan de gâteaux !
Là, il fera la connaissance d'une fille pas comme les autres, Oiseau-Bleu, et d'un pâtissier un peu sorcier.
Car dans cette boutique, vraiment banale en apparence, on confectionne des gâteaux aux pouvoirs étonnants, qui sont vendus sur Internet. Mais attention ! N'oubliez pas que la magie peut toujours se retourner contre vous.
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