Extrait :
LE BEAU ET L'UTILE
«On a beau regarder, chez toi on ne voit rien de moche ! Tu n'as jamais acheté de chaises en plastique, provisoirement ?» Non, car le provisoire ça a tendance à s'éterniser, et le laid, on s'y habitue.
Relier le beau et l'utile est une idée qui vient de loin.
Un siècle avant le Bauhaus, les Shakers inventaient le design dans l'enceinte paisible de leurs communautés villageoises de Nouvelle-Angleterre. Leurs chaises droites et carrées, leurs boîtes à l'ovale parfait n'ont rien perdu de leur attrait. L'objet reflète strictement sa fonction sans aucun ornement. Et c'est beau.
Des années vingt à la guerre, le Bauhaus crée un style accessible à tous, un nouvel habitat «humaniste» où priment la lumière, l'air, la transparence. De sa réflexion sur le travail artisanal et l'utilisation des méthodes industrielles sortira un design épuré, puissant. Des pièces de mobilier toujours aussi désirables aujourd'hui qui nous impressionnent par leur modernité.
En métamorphosant Prisunic en 1968, avec «le beau pour tous», les grandes dames du style et du design, Denise Fayolle et Maïmé Arnodin, ont mis de la joie dans la vie quotidienne. On se souvient peut-être des conserves Forza si bien emballées, des cuvettes, poubelles, casseroles solides et gaies. «Le beau au prix du laid», «style, qualité, prix», des slogans qui n'ont pas perdu leur (bon) sens.
Aujourd'hui, dans une région encore peu connue de l'Autriche, le Vorarlberg, un groupe d'architectes développe un habitat écologique, simple et fonctionnel, utilisant le bois dont la région est abondamment pourvue. Leurs réalisations sont une pure beauté. Pourquoi là ? Parce que ce petit paradis connaît depuis longtemps un mode de vie communautaire, altruiste, respectueux de l'environnement et sans ostentation.
Ce sont quelques-uns des pionniers de cette aventure du beau et de l'utile. Ils nous ont ouvert la voie, à nous de la poursuivre dans notre vie de tous les jours. En produisant, en achetant, en vivant beau et utile.
«La laideur se vend mal», disait Raymond Loewy. C'est tout le mal qu'on lui souhaite.
Présentation de l'éditeur :
Des maisons où il fait bon vivre, dans lesquelles le bonheur s’invite. N’est-ce pas l’essence des maisons de familles auxquelles on s’attache ? Comment créer une atmosphère qui nous ressemble, des lieux où chacun se sente à l’aise, qui respirent le bien-être et la joie de vivre ? Pour Noëlle Bittner, le bonheur est un art de vivre ! Et elle nous le prouve en nous faisant partager avec enthousiasme et sincérité ses expériences, ses coups de cœur, mais aussi ses rébellions contre les « tendances » qui banalisent nos envies et contre ce prétendu « bon goût » qui nous éloigne de ce qui nous fait du bien. Avec une totale liberté de ton, elle nous raconte pourquoi le beau et l’utile ne font qu’un, comment redonner de l’esprit aux lieux, redécouvrir les pièces oubliées et habiter son jardin. Il y a du bonheur à s’approprier l’imaginaire des choses et à mettre en scène ses objets de cœur comme des installations d’artistes… Ce livre, c’est la joie de vivre à l’échelle de ce que l’on peut tous réaliser. La vaisselle des grands jours ? Ce sera tous les jours. L’office, la buanderie, la lingerie ? Il faut les réinventer ! Bousculer l’ordonnance des choses à chaque saison. Décaper, repeindre, réenchanter. Aller à contre-courant, suivre son instinct et se surprendre soi-même. Si on la suit (et on en a envie !), la vie prend un tour optimiste et léger, créatif et délicieux.
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