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141 pages d'aquarelles fraîches, faciles à réaliser. 400 kms de sentiers et routes repris en aquarelle. Depôt légal juin 2012. Envoi soigné sous 2 à 3 jours maxi
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Extrait :
Extrait de l'introduction
Vertus du départ
Bleue, l'autoroute qu'avale le capot de ma voiture. Bleutées les volutes de brouillard qui baignent les prés de part et d'autre de la saignée de goudron. Taché de nuit bleue, le ciel vers lequel je me propulse à 130 km/h. Je file plein est et le vent siffle à mes oreilles comme un petit air d'aventure. Direction le Jura septentrional, et plus précisément la haute vallée du Doubs. Mon projet : la grande traversée du Jura, plus de 400 kilomètres de sentiers et trois saisons pour les arpenter.
Voici bien longtemps que je ne suis pas partie en découverte, le nez en l'air, lestée d'un sac trop lourd et d'une poignée de crayons. Que me réserve le Jura ? Quels parfums ? Quel souffle sur ma peau de randonneuse ? Quelles images à rapporter dans ma musette en couleurs ou en mots, roulant, comme les grains d'or d'un torrent encore mêlés de sel et de vase, un peu du sable d'un «là-haut» qui pour l'heure me demeure étranger ?
En cet automne de feu et d'ambre, je m'en vais ajouter à ma planète intérieure un fragment supplémentaire de l'écorce terrestre. Tant que je ne suis pas allée voir, sais-je vraiment ce qui existe ? Mon cerveau le sait, bien sûr, de ce savoir qui réchauffe le papier glacé des atlas. Mon coeur le sait, qui rêve de forêts d'or hantées par les lynx, de cascades dévorées de mousse, de champs de gentianes et d'orchidées vanille...
Mais ma peau ? Mes os ? Mes muscles ?
Tant que mes pieds n'auront pas éprouvé la fermeté du sol, mesuré ses pentes et foulé ses cailloux, tant que mes poumons n'auront pas filtré cet air que j'imagine composé à parts égales de brume et de résine, je ne saurai pas le Jura. Car c'est au corps que parle le voyage, quand il est si certain que le sac bouclé repose dans le coffre et que les cartes s'empilent sur la banquette arrière. C'est le corps qui part, pourvu de vivres et de vêtements, de pansements, de gants fourrés et de crème solaire. Le coeur qui voulait tant partir ? Il suivra bien. Je le retrouverai sur place. Je fêterai les retrouvailles du coeur et du corps, du rêve et de la géographie. Ça me prendra ce soir, à la tombée du jour, dans une odeur de feu d'herbe humide, quand le soleil allumera sur les hauteurs la blancheur poudreuse des premières neiges. Ou demain matin, à la corne d'un bois, quand le surgissement d'un chamois aussi affolé que moi me fera dresser les cheveux sur la tête.
Pour l'heure, c'est le cerveau qui commande, qui s'active et raisonne, lit les panneaux et guette les stations-service. Et rechigne un peu, c'est normal : ai-je bien pensé à couper l'eau, à éteindre le gaz ? Pourquoi ce départ ? Pourquoi tant de tracas, de dépenses et de remue-ménage ?
Pour ce rendez-vous ignoré avec la neige et le chamois.
Pour ces moments qui m'attendent et dont je ne sais rien.
Pour ce temps vécu au présent, quand mes journées se mesureront en pas dans la poussière.
Présentation de l'éditeur :
Vertus du départ
Bleue, l'autoroute qu'avale le capot de ma voiture. Bleutées les volutes de brouillard qui baignent les prés de part et d'autre de la saignée de goudron. Taché de nuit bleue, le ciel vers lequel je me propulse à 130 km/h. Je file plein est et le vent siffle à mes oreilles comme un petit air d'aventure. Direction le Jura septentrional, et plus précisément la haute vallée du Doubs. Mon projet : la grande traversée du Jura, plus de 400 kilomètres de sentiers et trois saisons pour les arpenter.
Voici bien longtemps que je ne suis pas partie en découverte, le nez en l'air, lestée d'un sac trop lourd et d'une poignée de crayons. Que me réserve le Jura ? Quels parfums ? Quel souffle sur ma peau de randonneuse ? Quelles images à rapporter dans ma musette en couleurs ou en mots, roulant, comme les grains d'or d'un torrent encore mêlés de sel et de vase, un peu du sable d'un «là-haut» qui pour l'heure me demeure étranger ?
En cet automne de feu et d'ambre, je m'en vais ajouter à ma planète intérieure un fragment supplémentaire de l'écorce terrestre. Tant que je ne suis pas allée voir, sais-je vraiment ce qui existe ? Mon cerveau le sait, bien sûr, de ce savoir qui réchauffe le papier glacé des atlas. Mon coeur le sait, qui rêve de forêts d'or hantées par les lynx, de cascades dévorées de mousse, de champs de gentianes et d'orchidées vanille...
Mais ma peau ? Mes os ? Mes muscles ?
Tant que mes pieds n'auront pas éprouvé la fermeté du sol, mesuré ses pentes et foulé ses cailloux, tant que mes poumons n'auront pas filtré cet air que j'imagine composé à parts égales de brume et de résine, je ne saurai pas le Jura. Car c'est au corps que parle le voyage, quand il est si certain que le sac bouclé repose dans le coffre et que les cartes s'empilent sur la banquette arrière. C'est le corps qui part, pourvu de vivres et de vêtements, de pansements, de gants fourrés et de crème solaire. Le coeur qui voulait tant partir ? Il suivra bien. Je le retrouverai sur place. Je fêterai les retrouvailles du coeur et du corps, du rêve et de la géographie. Ça me prendra ce soir, à la tombée du jour, dans une odeur de feu d'herbe humide, quand le soleil allumera sur les hauteurs la blancheur poudreuse des premières neiges. Ou demain matin, à la corne d'un bois, quand le surgissement d'un chamois aussi affolé que moi me fera dresser les cheveux sur la tête.
Pour l'heure, c'est le cerveau qui commande, qui s'active et raisonne, lit les panneaux et guette les stations-service. Et rechigne un peu, c'est normal : ai-je bien pensé à couper l'eau, à éteindre le gaz ? Pourquoi ce départ ? Pourquoi tant de tracas, de dépenses et de remue-ménage ?
Pour ce rendez-vous ignoré avec la neige et le chamois.
Pour ces moments qui m'attendent et dont je ne sais rien.
Pour ce temps vécu au présent, quand mes journées se mesureront en pas dans la poussière.
Amoureuse des chemins, des couleurs et des mots, Anne Le Maître a parcouru les 300 km de sentiers des grandes traversées du Jura - du pays de Montbéliard à Bellegarde - qui traversent trois départements : le Doubs, le Jura et l'Ain. Elle nous livre dans ce carnet de randonnée les mille nuances des paysages.
Rencontre impromptue avec un chamois à l'orée d'un bois, odeur humide d'une vallée habitée par le brouillard matinal, éclaircie caressant les crêtes d'un mont... Ce récit, ponctué de descriptions, d'anecdotes historiques des lieux visités, offre une expérience sensible de la marche pour partir à la rencontre de soi et d'un Jura à la sève résinée.
Anne Le Maître vit en Bourgogne. Après des études d'urbanisme, elle s'est tournée vers l'enseignement Elle anime aujourd'hui un atelier d'aquarelle. Randonneuse et aquarelliste, elle a notamment publié au Rouergue Du Puy à Conques (2002), Sur les chemins de Stevenson (2004), Carnet d'Aubrac (2005), Sens (2005), Promenade en Bourgogne du Sud (2006) et Dijon, carnet d'artiste (2008).
Rencontre impromptue avec un chamois à l'orée d'un bois, odeur humide d'une vallée habitée par le brouillard matinal, éclaircie caressant les crêtes d'un mont... Ce récit, ponctué de descriptions, d'anecdotes historiques des lieux visités, offre une expérience sensible de la marche pour partir à la rencontre de soi et d'un Jura à la sève résinée.
Anne Le Maître vit en Bourgogne. Après des études d'urbanisme, elle s'est tournée vers l'enseignement Elle anime aujourd'hui un atelier d'aquarelle. Randonneuse et aquarelliste, elle a notamment publié au Rouergue Du Puy à Conques (2002), Sur les chemins de Stevenson (2004), Carnet d'Aubrac (2005), Sens (2005), Promenade en Bourgogne du Sud (2006) et Dijon, carnet d'artiste (2008).
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- ÉditeurEditions du Rouergue
- Date d'édition2012
- ISBN 10 2812603151
- ISBN 13 9782812603150
- ReliureBroché
- Nombre de pages144
(Aucun exemplaire disponible)
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