Présentation de l'éditeur :
«Je m'appelle Nina, mon nom veut dire "la flamme" en quechua. J'ai grandi dans les royaumes du Nord, au bord d'un torrent entouré de montagnes bleues, bien loin de Cuzco, la capitale de l'Empire.
Un matin, ce que mon père redoutait tant advint : nous reçûmes la visite d'un envoyé de l'Inca, un de ceux dont le rôle était de recruter les jeunes filles-choisies à travers l'Empire, et de les faire venir à Cuzco.»
Voici l'histoire merveilleuse et terrible de Nina, une jeune fille noble du dernier Empire des Incas, que ses talents destinaient au plus grand des destins...
Nina est une fille choisie, une des merveilles de l'empire, cachée aux yeux de tous au sein même de la capitale, Cuzco, le nombril de l'empire inca.
En 1995, des chercheurs ont trouvé au sommet du mont Ampato au Pérou la momie d'une adolescente conservée dans les glaces depuis le XVIe siècle. De ce point de départ, Élise Fontenaille imagine son histoire, celle d'une jeune inca, Nina, dont le destin est d'assister à la chute d'un empire.
Nina habite seule avec son père et s'occupe avec lui de leur plantation de coca destinée à la cour de l'empereur inca. Mais elle est aussi une brodeuse d'exception et très vite sa réputation arrive jusqu'à la capitale, Cuzco. À tel point qu'un émissaire de l'empereur est envoyé pour venir la chercher. Elle doit rejoindre la cité des filles choisies, un quartier de la capitale où sont rassemblées les plus belles et les plus talentueuses vierges de l'empire, toutes de naissance noble.
Nina va y rencontrer celle qui deviendra sa confidente, Luna. À deux, elles vont se plonger dans la vie bouillonnante de Cuzco : ses richesses, ses fêtes mais aussi les intrigues qui animent la cour, les passions qui se font et se défont. Une vie saturée de sensations sur laquelle règne l'empereur... jusqu'à l'arrivée de Pizarro et ses conquistadors. Dans un déchaînement de violences l'empire inca sombre, pour le sauver Nina fera l'ultime sacrifice, offrir sa vie au dieu Soleil, l'Inti.
À partir d'un fait réel, la découverte d'une momie, Élise Fontenaille tisse une histoire haletante en pays inca et ressuscite une des civilisations les plus fascinantes de l'Amérique latine.
L'auteur
Née en 1960, Élise Fontenaille vit à Paris. Longtemps journaliste, elle se consacre aujourd'hui à l'écriture. Elle publie principalement ses romans jeunesse au Rouergue. En littérature générale, elle édite chez Grasset, Stock et Calmann-Lévy.
Extrait :
Extrait du prologue
décembre 1995, Pérou, Mont Ampato
L'autre nuit, le volcan s'est réveillé, un peu, juste un peu ; il a secoué son épais manteau de glace, comme un gros ours blanc qui bâille et se gratte en dormant, il a craché quelques débris de poteries plus bas, et il s'est refermé.
Un berger qui cherchait un lama perdu vers les hauteurs a trouvé les tessons, aux dessins il a vu qu'ils étaient anciens ; il les a montrés à Johan et Miguel, deux jeunes archéologues qui faisaient des fouilles plus bas, depuis des mois.
Dès qu'ils ont vu les tessons, les chercheurs ont bondi de joie :
- Je le savais ! J'étais sûr qu'un jour on trouverait des reliques incas sur ces cimes ! a dit Johan, le gringo, le visage brûlé par le soleil d'altitude. Aussitôt, ils sont montés, avec des mulets et leur équipement.
Les mulets, Miguel - le Péruvien, la peau cuivrée, l'oeil malicieux - a hésité avant de les emmener, il a failli les laisser au village ; à la dernière minute, il s'est ravisé.
- Une prémonition, dira-t-il plus tard.
Dans un repli, juste en dessous du volcan, sur une esplanade, en creusant, ils ont mis au jour les vestiges d'un ancien campement. Ici la glace avait fondu : c'est de cette faille que provenaient les poteries que le berger leur avait montrées.
- Les traces d'un camp, certainement, les Incas ont dû monter plus haut... a dit Miguel en désignant le cratère couvert de glace.
C'était un petit volcan, le cratère était grand comme un nid de condor, enfin, à peine plus.
- Un tout petit volcan, dessiné par un enfant, dira Johan, en mimant la forme arrondie avec ses mains : un bol renversé.
«Nous avons eu beaucoup de chance, notera-t-il plus tard dans son journal. A l'instant où nous sommes arrivés, le soleil est sorti des nuages, ses rayons sont tombés droit sur la glace, et, par transparence, nous avons vu une ombre recroquevillée, comme si quelqu'un s'était endormi là, depuis la nuit des temps, et ne s'était jamais réveillé. Nous avons creusé, creusé... Jusqu'à ne plus sentir nos doigts malgré les gants, jusqu'à en avoir les bras raides d'épuisement.»
- On n'en croyait pas nos yeux, racontera plus tard Miguel à sa fiancée Juanita. Une jeune fille inca, endormie sous la glace ! On voyait nettement son profil, la masse sombre de ses cheveux, et la couverture bariolée qui la protégeait. Là, il fallait faire très attention : plus question de creuser avec nos pics et nos pelles, elle était bien trop fragile ! Comment faire ? Il fallait pourtant la dégager...
C'est Miguel qui a eu l'idée : le Thermos !
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