Présentation de l'éditeur :
L'histoire racontée dans ces pages, avec une sensibilité à fleur de peau, est celle d'une jeune Hmong du Laos. Depuis son enfance auprès d'un père général allié des Occidentaux, jusqu'à son exil en France, en passant par les terribles camps de la jungle thaïlandaise, mouroirs à ciel ouvert.
Maykham, gamine singulière puis adolescente révoltée, est forcée de se battre contre la faim, la mort et l'oubli, mais aussi l'incompréhensible abandon d'une mère, l'éclatement d'une famille dans un milieu rétrograde, face à une société incompréhensible, une culture nouvelle et des amours insensées. Pourtant le courage de Maykham, qui parvient à nous faire sourire dans cette tourmente, précipitera son destin.
Pour la première fois aussi intimement retracé, le destin tragique des Hmongs, "supplétifs indigènes" d'Asie, abandonnés à leurs ennemis après les guerres de décolonisation. L'espoir aussi de nombre de réfugiés qui rêvent d'une France de l'accueil.
Un roman émouvant plébiscité par un comité de lecture grand public *
"Un livre rare, de ceux qu'on attend impatiemment de retrouver, comme un ami..." Marylou, 51 ans, Charente-Maritime
"J'ai pleuré et ri avec Maykham au long de cet extraordinaire roman." Karen, 30 ans. Yvelines
"Émotion omniprésente, sentiments au plus juste. Nous ne devons pas oublier le malheur de ceux qui ont vécu guerre, exil et souffrance." Laeticia, 35 ans, Gironde
"Un roman poignant, touchant, extrêmement bien documenté. Le thème de la guerre, des camps de réfugiés, de l'exil y sont brillamment traités, à travers les yeux d'une enfant." Anne, 34 ans, Hérault
*Comité composé de lectrices et lecteurs indépendants. Toutes les notes sur www.lesnouveauxauteurs.com
Un auteur de talent qui signe son premier roman
May Kham
Née il y a 39 ans au Laos, elle arrive en France à huit ans. Aujourd'hui cadre dans le tourisme et mère de famille, Journal d'une enfant survivante est son premier ouvrage. Elle le porte en elle depuis son enfance comme un hommage aux survivants, aux exilés et aux apatrides.
Extrait :
Le Mangeur d'âmes
J'ai le coeur qui bat de plus en plus fort dans cette nuit de mousson suffocante, si lourde de ces douleurs et de ces larmes qui n'en finissent pas. Les dieux ont oublié ce camp où les gens survivent et dorment au milieu des morts et des fantômes... Des bribes de prières se mélangent dans la moiteur de l'obscurité, implorant mille dieux avec ferveur : Jésus, Bouddha, les esprits, les ancêtres, tous ces êtres invisibles que les hommes appellent en vain, pourquoi restent-ils muets ?
Demain c'est vendredi, ils vont nous distribuer des poules qu'on égorgera en chantant. Cette pensée suffit presque à apaiser mon ventre vide. Mon petit corps frêle tremble, entassé parmi d'autres corps, sous l'immense tente militaire ouverte sur l'extérieur, à la pluie et aux vents, sur les autres tentes innombrables abritant d'innombrables corps, se serrant les uns contre les autres dans la peur, la fièvre et la boue... Mes dents claquent, mes poings se ferment sur cette matière froide, glaireuse qui colle et irrite. Je comprends maintenant pourquoi on brûle les morts. Ce n'est pas seulement pour éviter les épidémies mais pour les empêcher d'être dévorés par cette bouillasse qui nous sert de lit et comblerait des cochons.
Un cri strident fracassa mes pensées. Les sanglots des enfants éclatèrent, remplaçant les murmures. La voix menaçante de la Folle résonna sous la bâche :
- Ce soir, la Mort viendra-t-elle sous les traits d'un communiste ou d'un tigre dévoreur d'enfants ? Non ! Non ! Ce soir, elle revêtira l'hideuse face du Mangeur d'âmes ! Ah ! Ah !
Son rire interminable, sorti des profondeurs, me fit frémir. Le vieux chef des Hmongs Vang voulut la faire taire :
- Arrête donc d'effrayer les enfants, vieille folle ! Ce n'est pas un fantôme qui viendra t'étrangler, mais moi-même !
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