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9782822403351: POCHE£LE SCEPTRE ET LE VENIN
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Extrait :
Extrait du préambule

13 juillet 1709

Le Conseil du roi s'achève à peine que Sa Majesté Louis le quatorzième se fait conduire à l'hôtel parisien du chancelier de Pontchartrain. Rencogné dans le fond d'un carrosse ordinaire, sans marques ni armoiries, il n'est plus que la statue de lui-même. Une statue de marbre gris sur laquelle le sculpteur aurait forcé le coup de ciseau, griffé et creusé les sillons, assombri la pensée dans ses pupilles ternies.
À soixante et onze ans, son long passé de souverain, jalonné de guerres, de félonies et de disparitions brutales, est devenu un fardeau considérable. Meurtri dans sa chair, meurtri dans son âme, meurtri dans sa dignité. Il n'est certes pas exempt de fautes ni d'erreurs ; il a géré au mieux selon les circonstances, selon sa conscience... et ses émotions.
Reviennent alors au roi, avec la précision du scalpel, les phrases qu'il a notées la veille dans son journal intime :

Je rendis publique la lettre destinée à mes peuples. Elle sera placardée par les intendants et lue aux prônes des messes sur injonction des évêques du royaume. Il faut que les François sachent pourquoi la paix tarde tant : on ne sauroit demander à un roi de prendre les armes pour détrôner la chair de sa chair, un petit-fils qui ne lui apporta que satisfaction. Mes sujets comprendront cet appel.

Un roi n'a de comptes à rendre qu'à Dieu.

*

Louis se lève. Le trajet lui a paru interminable. Il s'avance jusqu'à la fenêtre du cabinet. Il a demandé de rester seul afin de se reposer des cahots. L'atmosphère est poisseuse. Étreignante. Le temps tournera à l'orage avant ce soir.
Demain, il y aura tout juste un mois que l'un des hommes les plus intègres du royaume, l'un des plus efficaces aussi, un grand et remarquable serviteur de l'État en qui il avait placé toute sa confiance - à l'exemple de Turenne, d'Artagnan, Colbert, ou de son premier valet de chambre et intendant de Versailles Alexandre Bontemps - aura disparu dans sa quatre-vingt-cinquième année : Gabriel Nicolas de La Reynie.
Le dernier rempart de la forteresse qu'il s'était bâtie s'est effondré. Son chef de la police parisienne, maître d'oeuvre inlassable durant trente ans, opiniâtre et rigoureux, salué par Saint-Simon, et qui a traversé toutes les épreuves, n'est plus.
Et c'est pour cette raison que Louis a délaissé son palais de Versailles, son rêve, sa folie sans doute, mais son havre également ; le prestige, la puissance de la France, imposés pour des siècles quoi qu'il en sera dit.
Il doit maintenant clore cet épisode funeste de la guerre des poisons. Dix années accablantes qui ont amorcé sans rémission le déclin du Soleil...
Ce jour d'hui est pour lui une date mémorable, une date indélébile. Sa décision, remâchée et mûrie chaque heure durant un mois, est définitive.
A pas hésitants, Louis retourne s'asseoir près de la table ronde. D'une voix neutre, il commande au chancelier de France qu'on lui apporte le coffre gainé de cuir noir dont Nicolas Gaudion, secrétaire du roi et greffier des commissions extraordinaires du Conseil, détient la charge en exécution des ordres propres de Sa Majesté et de l'arrêt du Conseil, daté du 15 juin 1690, arrêt signé par Le Tellier et «valable jusqu'au lendemain du décès de monsieur de La Reynie».
Sagot, le greffier de la Chambre souveraine, en avait au préalable assuré la garde par lettre patente du 7 avril 1679.
A défaut d'être solennel, l'instant est grave. Le regard plombé de Louis s'accroche à ce coffre, boîte de Pandore que Gaudion place avec précaution sur l'instance du chancelier au centre de la table marquetée d'essences rares.
Présentation de l'éditeur :
Des meurtres de la Brinvilliers jusqu à la Chambre Ardente, l affaire des poisons écrase la France sous une chape de plomb.
La royauté vacille. Madame de Montespan, la favorite de Louis xiv est elle-même compromise. Pour conserver les faveurs de son royal amant, elle aurait abusé des philtres d amour et participé à des messes noires.

Géraud Lebayle, jeune commissaire au service de monsieur de La Reynie, lieutenant général de la police parisienne, est chargé de la surveillance des trois principales têtes de l hydre : la Voisin (reine des empoisonneuses), Guibourg (prêtre satanique) et Lesage (alchimiste et faussaire). Une mission capitale au milieu de l essaim : 400 empoisonneurs répertoriés juste sur Paris, des prêtres douteux, des sages-femmes avorteuses, des apothicaires véreux... Une faune qui se multiplie car le commerce est juteux et sans grands risques ! En effet, une partie de l aristocratie, de la bourgeoisie, de la noblesse de Cour et les épouses d officiers constitue l essentielle de leur clientèle.
Géraud pourra-t-il démêler cet imbroglio sans nuire à la famille royale ?

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  • ÉditeurEditions Toucan
  • Date d'édition2015
  • ISBN 10 282240335X
  • ISBN 13 9782822403351
  • ReliurePoche
  • Nombre de pages564

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