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Présentation de l'éditeur :
Menace sur les Grottes : c'est à l'automne 2011 que des habitants du quartier des Grottes à Genève rencontrent par hasard au bas de leurs immeubles des ingénieurs mandatés par les CFF. Ceux-ci procèdent à des repérages, ils ont en mains un plan d'agrandissement de la gare concocté par les CFF. Un projet simple et radical : étendre la gare en surface en démolissant une large bande du quartier et de ses alentours, soit une trentaine d'immeubles.
Le Collectif 500 : le 21 novembre 2011, le Collectif 500 se crée pour lutter contre ce projet qui condamne une large part de ce quartier historique et populaire sans pour autant répondre de façon suffisante aux besoins ferroviaires. En 2013, ce collectif d'habitants récolte 16000 signatures en faveur de son initiative pour une gare souterraine.
Le troisième chantier : les photographies de Max Jacot racontent de l'intérieur le quartier des Grottes, ses habitants et leur lutte. Cette lutte s'est illustrée par de multiples actions symboliques et festives qui ont contribué de façon décisive au succès du Collectif 500. Cette volonté des habitants de penser leur ville et d'agir est aussi essentielle aux développements urbains que les planifications des décideurs, architectes et constructeurs. Elle est le sujet de ce livre.
Max Jacot est photographe et membre du Collectif 500. Il habite le quartier de l'Îlot 13 depuis le milieu des années 1990. La plus grande partie des photographies de ce livre ont été prises entre 2011 et 2013. Certaines d'entre elles ont été visibles en ville de Genève comme supports visuels du collectif. Adèle Jacot a grandi à l'Îlot 13 et vit actuellement à Bruxelles. Sa formation et ses activités se partagent entre l'art dans l'espace urbain et l'aménagement du territoire. Parallèlement à son travail dans un bureau d'urbanisme, elle anime le projet «Journal intime de quartier» avec des habitants d'un quartier populaire de Bruxelles.
Extrait :
Le Collectif 500 : le 21 novembre 2011, le Collectif 500 se crée pour lutter contre ce projet qui condamne une large part de ce quartier historique et populaire sans pour autant répondre de façon suffisante aux besoins ferroviaires. En 2013, ce collectif d'habitants récolte 16000 signatures en faveur de son initiative pour une gare souterraine.
Le troisième chantier : les photographies de Max Jacot racontent de l'intérieur le quartier des Grottes, ses habitants et leur lutte. Cette lutte s'est illustrée par de multiples actions symboliques et festives qui ont contribué de façon décisive au succès du Collectif 500. Cette volonté des habitants de penser leur ville et d'agir est aussi essentielle aux développements urbains que les planifications des décideurs, architectes et constructeurs. Elle est le sujet de ce livre.
Max Jacot est photographe et membre du Collectif 500. Il habite le quartier de l'Îlot 13 depuis le milieu des années 1990. La plus grande partie des photographies de ce livre ont été prises entre 2011 et 2013. Certaines d'entre elles ont été visibles en ville de Genève comme supports visuels du collectif. Adèle Jacot a grandi à l'Îlot 13 et vit actuellement à Bruxelles. Sa formation et ses activités se partagent entre l'art dans l'espace urbain et l'aménagement du territoire. Parallèlement à son travail dans un bureau d'urbanisme, elle anime le projet «Journal intime de quartier» avec des habitants d'un quartier populaire de Bruxelles.
- Appartenir à une ville -
Ta première émotion quand tu t'approches d'une ville c'est la ligne et les découpes de l'horizon, les cheminements de la lumière, l'ordre et le désordre des espaces et des décors, maisons, montagnes, terre, briques, arbres. Il y a les boulevards et les culs de sac, les infinis qui t'entraînent le regard et te tirent en avant, les barrières qui t'enferment et te forcent à chercher des issues.
Quand tu marches et pénètres la ville, ta deuxième émotion c'est le rythme qui t'emporte et te bouscule, les circulations, les couleurs, les bruits que produisent les corps et les objets qui la parcourent, foules, voitures, silences, cris et rires, les métiers, les dangers, les odeurs qui réveillent ta faim, les bras qui forgent, les corps qui sortent des chambres pour se heurter à d'autres corps.
Quand tu t'installes pour rester, il y a la ville comme scène du théâtre de ta vie, le cirque quotidien des désirs, des récits et des mythes qui sont là pour fournir du sens et de la force. Toute la fête des mots, des personnages et des images.
Si tu décides d'agir dans ta ville, il y a le futur et l'histoire, les voix qui apprennent à se faire entendre, le chantier des idées, l'existence de la multitude, la désobéissance, la négociation et l'action.
Cette ville peut être n'importe quelle ville !
*
1971
«Mieux que nous ne saurions le décrire nous-mêmes les photographies nous montrent le quartier des Grottes tel qu'on peut encore le voir aujourd'hui : faites vite car demain il sera livré à la pioche des démolisseurs. A ce sujet, rien à redouter, il ne sera fait nul référendum, ni levée de boucliers pour protéger cet ensemble lépreux et misérable.
[...]
Tout crie l'extrême vétusté, la décrépitude et pourtant derrière toute cette détresse, on ne saurait demeurer insensible en pensant aux vieilles bâtisses qui abritèrent tant de vies humaines.
Si bizarre que cela puisse paraître, il est des laideurs qui vous touchent, et c'est sans doute là le cas du vieux quartier des Grottes qui va mourir.»
Eugène-Louis Dumont dans La Genève des Grottes, photographies de Roger d'Ivernois, Journal de Genève, 1971
Ta première émotion quand tu t'approches d'une ville c'est la ligne et les découpes de l'horizon, les cheminements de la lumière, l'ordre et le désordre des espaces et des décors, maisons, montagnes, terre, briques, arbres. Il y a les boulevards et les culs de sac, les infinis qui t'entraînent le regard et te tirent en avant, les barrières qui t'enferment et te forcent à chercher des issues.
Quand tu marches et pénètres la ville, ta deuxième émotion c'est le rythme qui t'emporte et te bouscule, les circulations, les couleurs, les bruits que produisent les corps et les objets qui la parcourent, foules, voitures, silences, cris et rires, les métiers, les dangers, les odeurs qui réveillent ta faim, les bras qui forgent, les corps qui sortent des chambres pour se heurter à d'autres corps.
Quand tu t'installes pour rester, il y a la ville comme scène du théâtre de ta vie, le cirque quotidien des désirs, des récits et des mythes qui sont là pour fournir du sens et de la force. Toute la fête des mots, des personnages et des images.
Si tu décides d'agir dans ta ville, il y a le futur et l'histoire, les voix qui apprennent à se faire entendre, le chantier des idées, l'existence de la multitude, la désobéissance, la négociation et l'action.
Cette ville peut être n'importe quelle ville !
*
1971
«Mieux que nous ne saurions le décrire nous-mêmes les photographies nous montrent le quartier des Grottes tel qu'on peut encore le voir aujourd'hui : faites vite car demain il sera livré à la pioche des démolisseurs. A ce sujet, rien à redouter, il ne sera fait nul référendum, ni levée de boucliers pour protéger cet ensemble lépreux et misérable.
[...]
Tout crie l'extrême vétusté, la décrépitude et pourtant derrière toute cette détresse, on ne saurait demeurer insensible en pensant aux vieilles bâtisses qui abritèrent tant de vies humaines.
Si bizarre que cela puisse paraître, il est des laideurs qui vous touchent, et c'est sans doute là le cas du vieux quartier des Grottes qui va mourir.»
Eugène-Louis Dumont dans La Genève des Grottes, photographies de Roger d'Ivernois, Journal de Genève, 1971
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- ÉditeurEditions Slatkine
- Date d'édition2015
- ISBN 10 2832106420
- ISBN 13 9782832106426
- ReliureBroché
- Nombre de pages136
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Le troisième chantier et la chevauchée du collectif 500 [Broché] Jacot, Max
ISBN 10 : 2832106420
ISBN 13 : 9782832106426
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