Présentation de l'éditeur :
Tom Quartz Éditions. Sonyeuse est presque un roman ; elle a toute l'ampleur d'une étude passionnément et amoureusement fouillée de vie provinciale, dépeignant, la grisaille des petites villes, leur charme éteint, l'isolement des rues « et tant de cloches dans l'air ». Je connais peu d’œuvres, par l'étrange et pénible temps littéraire que nous traversons, qui donne mieux la sensation d'un art très simple et très grand, d'un art calme exercé dans la quiétude et l'heureuse paix du travail. Et l'étonnement, l'antithèse, s'accentue, si l'on songe que l'écrivain qui a fait passer à travers les grandes pelouses, les grands jardins du pavillon de Sonyeuse les figures effacées, aux apparences de rêves, de lord et de lady Mordaunt, est le même qui donne au jour le jour ces instantanés cruels et sataniques du parisianisme, l'écrivain à l'eau-forte dont la pointe troue, blesse et fait saigner, le sceptique et désillusionné fantaisiste des « Matins de Paris », ces petits chefs-d’œuvre de précision et d'ironie. Cherchez bien dans le volume, cependant, vous y trouverez comme la trace – ou comme l'origine – des mordantes tristesses de Rétif de la Bretonne ; l'hallucination maladive y naît dans l'atmosphère vieillotte des chambres de province, y gagne ce charme secret du mystérieux rustique qui se meut dans l'ombre des pièces hautes et vastes, des greniers – riant au jour, - des bosquets noirs à la nuit, verts au soleil ; c'est là qu'il prendra ces touches fantastiques qui pénombrent même les plus exactes visions parisiennes, ce sens de l'occulte, du pas expliqué, qui donne à toute son œuvre un attrait pervers et capteur. Et avec tout cela, et par-dessus toute cette prose enragée d'esprit et de luxure, plane la poésie de celui qui a fait, entre tant d'autres, les si jolis vers archaïques de l'« Indifférent », cette piécette exquise dont la Revue a donné le premier acte et qui m'avait consolé d'avance des « Uns et des autres ». François de Nion, Les Livres, La Revue Indépendante. Tom Quartz Éditions. Également disponible au format numérique.
Présentation de l'éditeur :
Sonyeuse, longue nouvelle publiée en 1891, tient à la fois du souvenir d'enfance, du récit réaliste et du conte merveilleux. C'est tout d'abord un souvenir autobiographique se rattachant à l'enfance normande d'un "petit garçon imaginatif et précoce" qui ressemble beaucoup à l'auteur lui-même. C'est ensuite l'histoire d'une passion illégitime et dévastatrice entre une Anglaise et son jeune amant, suscitant les commérages haineux d'une petite ville de province. Mais c'est surtout la mise en oeuvre d'un imaginaire construit sur "la matière de Bretagne" et le mythe de Merlin et Viviane.
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