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Afficher les exemplaires de cette édition ISBNEditeur : Bartillat Date de parution : 2006 Description : In-8, 184 pages, broché remplié, occasion, très bon état. Envois quotidiens du mardi au samedi. Les commandes sont adressées sous enveloppes bulles. Photos supplémentaires de l'ouvrage sur simple demande. Réponses aux questions dans les 12h00. Librairie Le Piano-Livre. Merci. Référence catalogue vendeur: X6445
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Si on parle de Malraux, on joue cartes sur table ou bien alors, on se tait : je dois donc dire dès l'abord que Malraux est le seul homme que j'aie jamais aimé de ma vie - dans le sens spirituel où l'amour est connaissance, et où il n'enchaîne pas, mais libère.
L'admiration est souvent un sentiment inquiétant : quand on commence à vraiment regarder quelqu'un (et souvenons-nous qu'admirer vient de mirari : regarder), il devient d'autant plus transparent qu'il est à la fois plus opaque dans sa condition d'homme souffrant - et on se rend compte tout à coup qu'on ne regarde plus vraiment, mais que, d'une certaine façon, on contemple.
Je n'ai vraiment fréquenté Malraux que dans les dernières années de sa vie, mais je crois que je l'ai réellement contemplé - c'est-à-dire que j'ai cherché en lui ce secret frémissant qui le dépassait de toutes parts, et qui faisait qu'avec lui, on sentait venir au jour, malgré soi, ce qu'on portait de plus haut, qu'on ignorait, qu'il accouchait sans le vouloir - et sur quoi, sans y toucher, il invitait à méditer. «Vous y réfléchirez plus tard», combien de fois j'ai entendu cette invite !
Et elle m'a sans doute tant dévoilé de moi-même que je ne suis même pas sûr d'avoir tout épuisé...
Mes relations avec Malraux ont pourtant mal commencé. J'avais lu La Condition humaine à dix-sept ans, et je n'y avais pas compris grand-chose : je ne savais pas à l'époque quel est le poids de la douleur.
Curieusement, je suis entré dans son monde en lisant Les Noyers : si je ne devinais pas encore l'énigme de ma mort, je ressentais bizarrement la disparition des cultures dans une sorte d'ivresse où jouait cette idée que le temps est exil.
Michel Cazenave a connu André Malraux dans les quatre dernières années de sa vie. Il a pu s'entretenir avec lui à plusieurs reprises et lui faire préciser certains aspects de sa pensée visionnaire. C'est à ce témoignage exceptionnel que nous convient entre autres ces pages.
Les combats et les défis qui préoccupaient l'auteur des Conquérants sont ici abordés dans leur force et leur variété, qui rendent sa présence encore nécessaire à notre façon de voir le monde. L'aventure spirituelle de cet homme qui a traversé les tempêtes de son siècle est une invitation à reconquérir au-delà des contingences les chemins de l'essentiel.
Michel Cazenave est l'auteur de nombreux ouvrages de littérature, de psychanalyse et de philosophie des sciences, notamment La Science et l'âme du monde (Albin Michel). Spécialiste de Jung, de Malraux et de De Gaulle, il a dirigé les cahiers de l'Herne qui leur étaient consacrés. Il est également producteur d'émissions à France Culture depuis trente ans.
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