Présentation de l'éditeur :
Face aux transformations de la mondialisation capitaliste et de l'hégémonie planétaire du néo-libéralisme, on a pu prétendre au triomphe d'un système indépassable. Au contraire, l'exacerbation de la marchandisation, le chômage massif, la précarisation des emplois, les crises financières ravageuses, la crise écologique d'une gravité extrême, révèlent, avec les défis de la révolution informationnelle, une crise systémique radicale. Dans la première décennie 2000, cette crise commence sans doute à mûrir. Dans le même temps, remontent désormais des appels à l'intervention publique. Cela peut créer des conditions nouvelles pour des propositions alternatives.
Toutes les catégories de salariés, les ensembles sociaux dominés, de genre, de générations, d'origine immigrée ou d'aires culturelles du monde, pourraient converger vers elles. Il s'agit de propositions de maîtrise et de dépassement des différents marchés, d'une mutation des services publics, d'avancées d'appropriation sociale des entreprises, de coopérations de co-développement, pour aller vers une nouvelle civilisation.
Paul Boccara, Maître de conférences honoraire en Sciences économiques, agrégé d'histoire, ancien membre du Conseil national du PCF, présente ici, après son projet d'une Sécurité d'emploi ou de formation pour le marché du travail, ses analyses néo-marxistes de la mondialisation capitaliste et des propositions pour maîtriser et commencer à dépasser tous les marchés, de l'argent, des produits, à l'échelle mondiale, et contre l'hégémonie des Etats-Unis, afin de contribuer à une autre civilisation de toute l'humanité.
Extrait :
Chapitre I : Quelques éléments fondamentaux pour l'analyse
De la crise systémique de l'entre-deux-guerres à la radicalité de la crise systémique en cours.
On assiste en ce moment à une remontée des critiques sur l'économie, avec la persistance du chômage, la précarisation des emplois, les pressions sur les salaires et dépenses sociales ou sur les services publics, les gâchis des spéculations et des banques, etc. Cela se rattache à la montée des mouvements sociaux et des courants de protestations des salariés et des populations, comme ceux contre la mondialisation capitaliste et le néolibéralisme et pour l'altermondialisme.
Toutefois, les propositions de constructions alternatives, même si elles progressent, restent beaucoup moins développées que les protestations et même souvent d'une grande faiblesse. Pourtant, le besoin de propositions de transformations à la fois radicales et réalistes, se fait sentir. Et cela, face à l'avancée des mesures démagogiques des pouvoirs en place ainsi qu'à de prétendues améliorations, ne mettant pas profondément en cause les institutions et les pratiques dominantes, qui ne sont pas à la hauteur des défis fondamentaux de notre époque.
De telles propositions radicales et cohérentes devraient renvoyer à des analyses de l'évolution en cours du système capitaliste, qui ne se contentent pas de décrire et de dénoncer, mais tentent d'expliquer, en profondeur, les processus à l'oeuvre, en partant pour cela des théories critiques antérieures afin de les développer de façon novatrice. Ces analyses et ces propositions pourraient ainsi être discutées dans des débats citoyens, menés à la hauteur des enjeux aiguisés, effectifs. Il convient, pour commencer, de se placer dans une perspective historique.
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