Traité des sentiments contraires - Couverture souple

Siméon, Jean-Pierre

Couverture souple

ISBN 10 : 2841161722 ISBN 13 : 9782841161720

Editeur : Cheyne éditeur, 2011

A propos du livre

Extrait :

Extrait de l'avant-propos

Je ne doute pas un instant que ce Traité des sentiments contraires contrevienne fâcheusement aux lois qui régissent le goût poétique de ce temps. Il est en effet, en poésie comme dans tout domaine artistique, une législation implicite propre à chaque époque qui, quant à l'enjeu, la forme et le ton des oeuvres, stipule le possible et l'impossible, et s'il s'agit de la réception, l'admissible et l'inadmissible. Quelles que soient les variations ou distorsions que chaque oeuvre particulière opère par rapport aux normes qu'elle implique, on passe toujours peu ou prou, si l'on veut être lisible en son temps, c'est-à-dire admis, sous ses fourches caudines.
De ces principes et interdits souverains, les plus notables sont, depuis cinquante ans, le déni de la métaphore, le refus de l'harmonie rythmique au profit de la dissonance et du discontinu, ta rétention de la langue (langue trouée ou raréfiée jusqu'à signifier parfois l'aphasie) ou à l'inverse son débondage qui, par accumulations et ressassements, désavoue la forme-poème en lui substituant une matière-texte, le mépris de l'idée selon l'axiome qui dit qu'on fait de la poésie avec des mots non avec des idées, une saisie du réel, contre toute reconstruction idéaliste ou sentimentale, dans l'ordinaire, le banal et le trivial, l'exclusion du beau devenu l'ennemi du vrai, et bien sûr, la contemption du lyrisme qui n'est tolérable que se récusant lui-même, sec et contenu.
Or donc ce Traité des sentiments contraires (le titre déjà !) contredit point par point chacun de ces attendus. Il me faut dire que, même si je ne le regrette pas et ne cherche pas à m'en excuser, ce n'est pas intentionnel. Ce poème est ce qu'il est, en grande partie en raison des circonstances qui l'ont fait naître : Thierry Ravassard, directeur musical des Estivales de Court en Suisse, m'a proposé d'écrire un poème qui fit écho ou fût dialogue avec le fameux Forellenquintett de Schubert, destiné donc à être tissé à la musique et proféré en son sein par un récitant (ce fut Didier Sandre). L'écriture de La Truite correspond à un de ces rares moments heureux de la vie du compositeur, bonheur fragile et déjà menacé d'ombre. D'où De la joie, peut-être, d'où la clarté et les harmoniques de ces vers sans doute. Mais... il y a un mais dans l'oeuvre de Schubert, mais d'ombre en effet et de déréliction que son opus complet par ailleurs n'a de cesse de développer. Et ce mais qui articule bonheur et douleur, qui marque la réversibilité latente de toute position existentielle, ce mais est le mien aussi.

Présentation de l'éditeur :

Si la joie doit venir,
elle viendra

bonne fille
IMPLACABLEMENT

Né en 1950. Publie régulièrement à Cheyne depuis 1984. Prix Artaud 1984, Prix Apollinaire 1994, Grand Prix du Mont-Saint-Michel 1999 et Prix Max Jacob 2006.
Quatre romans, un récit et du théâtre publiés par le Castor Astral, l'Aire et les Solitaires intempestifs. Nombreuses interventions sur les rapports poésie et pédagogie.
Dirige, avec Jean-Marie Barnaud, la collection Grands fonds de Cheyne éditeur. "Poète associé" au C.D.N. de Reims pendant six ans, il rejoint ensuite le T.N.P. de Villeurbanne, aux côtés de Christian Schiaretti, son directeur. Directeur artistique du Printemps des poètes.

À propos de cette édition

• Éditeur: Cheyne éditeur
• Date d'édition: 2011
• ISBN 10: 2841161722
• ISBN 13: 9782841161720
• Reliure: Broché
• Nombre de pages: 76