La femme naît libre et demeure égale à l'homme en droits. Olympe de Gouges (1748-1792), fille naturelle d'un aristocrate et d'une bourgeoise, est l'auteur de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne en 1791. Elle n'aura de cesse toute sa vie de mener des combats que d'autres conduiront à leur terme beaucoup plus tard. Combats pour les droits des orphelins, des enfants naturels, pour le divorce, pour l'éducation des filles, contre l'esclavage, pour la démocratie et, bien sûr, pour le droit des femmes, qui n'obtinrent le droit de vote qu'en 1945. Femme, réveille-toi, le tocsin de la raison se fait entendre dans tout l'univers, reconnais tes droits... Aux femmes de se prendre en main. Olympe de Gouges montre l'exemple belle, intelligente, elle choisit la liberté plutôt que le remariage ; révolutionnaire, elle apprend le maniement des mots, et publie nombre de pièces de théâtre et textes revendicatifs, aux succès divers, qui l'amènent à la prison et à la mort. Elle est guillotinée en 1792. Sophie Mousset rend un hommage vivace à Olympe de Gouges, femme exceptionnelle encore méconnue, qui rappelle que les droits des femmes et la liberté sont toujours à défendre.
Sophie Mousset est écrivain, photographe, et vit à Paris. Elle a récemment collaboré avec Gérard Chaliand à l'élaboration d'une anthologie de textes fondateurs de l'humanité publiée chez Odile Jacob.
" La femme a le droit de monter sur l'échafaud, elle doit avoir également celui de monter à la tribune. " Femme de lettres et de tête, Olympe de Gouges (1748-1793) s'illustre dès les premières heures de la Révolution par ses idées de réforme. Devant l'Assemblée constituante, elle réclame l'égalité des sexes. Avec sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (1791), son œuvre la plus célèbre, cette première théoricienne du féminisme reprend point par point la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1789 en une inversion parodique : " La femme naît libre et demeure égale à l'homme en droits. " Son texte, à l'instar de son exhortation finale, " Femme, réveille-toi ", garde une étonnante actualité.