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FORTON JEAN La vraie vie est ailleurs ISBN 13 : 9782842637385

La vraie vie est ailleurs - Couverture souple

 
9782842637385: La vraie vie est ailleurs
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Titre: La vraie vie est ailleurs
Année d'édition: 2012
Etat: Occasion - Très bon
ISBN : 9782842637385
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Extrait :
C'est à la piscine municipale que je suis devenu l'ami de Juredieu, un après-midi de novembre. Sous la haute verrière, amplifiés par l'écho, les plus légers cris devenaient hurlements, les moindres chocs, explosions. Ahuri par tant de vacarme, je m'étais réfugié au sommet du grand plongeoir. Jambes dans le vide, mains agrippées au rebord de ciment, depuis près d'un quart d'heure j'étais assis là, l'esprit occupé à tisser d'aimables niaiseries : cette piscine n'était point la piscine municipale, mais le bassin olympique. La finale du cent mètres se préparait. On me donnait favori. J'allais gagner. Je venais d'avoir dix-huit ans, j'étais grand, athlétique, large d'épaules et de crinière sombre, et de tous côtés me cernaient les caméras de la télévision. En son for intérieur le gamin de quinze ans que j'étais alors se pourléchait de ces préparatifs. Un instant je fermai les yeux, et les copains hurleurs, tout autour, devinrent l'immense foule s'apprêtant à acclamer mon exploit. Cependant j'avais beau savoir ma victoire inéluctable, j'ignorais encore de quelle façon j'allais l'obtenir. J'hésitais, et cette hésitation était en soi-même délicieuse. Ridiculiser mes adversaires, les dominer sans appel ! Voilà qui me tentait. J'en avais une petite fièvre, un pinçon au coeur. Décidément le jeu prenait tournure, un jeu bien agréable. Écraser mes rivaux : être le seul, l'unique, l'énorme étoile concentrant sur elle ces millions de regards épars de par le monde.
J'aurais goûté sans mélange ce fabuleux dénouement si quelque scrupule ne m'avait pris. Une victoire trop facile laisse toujours un doute, un malaise, on parle de phénomène, et les phénomènes étonnent plus qu'ils ne touchent, il leur manquera toujours cette fragilité émouvante qui, dominée, emporte le coeur des foules. Et j'avais besoin d'être aimé. Je souhaitais d'être admiré, mais je voulais plus encore être aimé.
Je rouvris les yeux. Cinq mètres plus bas, sous l'éclat des projecteurs, l'eau couleur de turquoise berçait les mouvantes lignes parallèles qui délimitaient les couloirs de nage. Un léger vertige m'envahit. Et brusquement je me décidai : c'était dans la douleur que j'allais vaincre, à l'arraché. Jusqu'au dernier instant le coeur de ceux qui espéraient en moi battrait d'angoisse, jusqu'à cet ultime sursaut qui m'assurerait le triomphe. En moi-même je souris. Divaguer, voilà qui était fameusement bon, se conter des histoires... Cela aidait à vivre. Cela seul aidait à vivre. Certes j'aurais pu, au lieu de demeurer à l'écart, m'amuser avec les copains. Mais en vérité je redoutais un peu les autres. Les autres, ce ramassis de braillards qui ne pensaient qu'à vous faire des farces méchantes. Et puis j'étais assez méprisant en ce temps, un peu vaniteux. Les garçons de mon âge réapparaissaient stupides, leurs conversations m'ennuyaient. Tous, me semblait-il, n'avaient d'autre ambition que de se refléter les uns les autres, inlassablement. (...)
Présentation de l'éditeur :
Quelque chose en moi me disait que Juredieu serait mon mauvais ange, et tout entier je me donnais à lui.
La vraie vie était là, dans cette brume de l'esprit, avec au coeur cette chaleur de l'amitié.

Ne pas s'y fier, surtout ! Sous son aspect discret d'auteur provincial, marié et père de famille, son apparence lisse de libraire bordelais spécialisé dans les ouvrages de droit, le romancier Jean Forton (1930-1982) tire un plaisir patient, une joie sourde, à nous mener dans des zones d'enlisement, à nous perdre au coeur d'espaces de souffrances rentrées, acide rongeur qui affleure dans certains titres de ces huit romans qu'il publia chez Gallimard entre 1954 et 1966. Quelque chose d'acéré et de morbide mine et lacère le monde de Forton, un mal que l'on retrouve dans ce roman inédit que publie le Dilettante : La vraie vie est ailleurs. L& maxime rimbaldienne prend là des allures de credo cynique, d'espoir trahi. Ailleurs, certes, mais où ? Ailleurs qu'autour de la table familiale où soupent à heure fixe les Lajus, dont le fils, Augustin, est le héros narrateur; ailleurs que chez les Juredieu, dont le fils aîné, grand drille bringueur et culbuteur de filles, est l'ami d'Augustin, mauvais ange et corsaire en chambre; ailleurs que chez Bérenger et Cléo, oncle et tante d'Augustin, masques d'un carnaval sinistre, ailleurs que dans les bistrots banals où les deux adolescents racolent et picolent, ailleurs que dans les cinémas mués en baisoirs furtifs, ailleurs que dans les chambrettes d'occasion où se font les initiations amoureuses. Ailleurs que dans cette ville placide que secoue soudain la pétarade en chaîne de bombes artisanales. Sans doute un peu dans cet ancien wagon transformé en utopie garçonnière et dénommé Le Nautilus. Une vraie vie possible, un temps, dans la chambre de Vinca, l'amour-phare d'Augustin. Voici donc La vraie vie est ailleurs, roman d'apprentissage provincial et jeu de massacre sans concession où le désir de révolte s'écrase contre le quotidien, la pesanteur d'être comme moucheron sur la vitre. Alors, «Tu as bien fait de partir, Arthur Rimbaud !» (René Char)

Jean Forton est né (en 1930), a vécu et est mort (en 1982) à Bordeaux. Après huit romans tous parus chez Gallimard, il cesse de publier en 1966 mais continue d'écrire. La vraie vie est ailleurs est le second roman inédit publié aux éditions Le Dilettante après L'Enfant roi en 1995.

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  • ÉditeurLE DILETTANTE
  • Date d'édition2012
  • ISBN 10 2842637380
  • ISBN 13 9782842637385
  • ReliureBroché
  • Nombre de pages320
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Neuf Paperback Quantité disponible : > 20
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Description du livre Paperback. Etat : NEUF. Quelque chose d'acéré et de morbide mine et lacère le monde de Forton, un mal que l'on retrouve dans ce roman inédit. Éclatant roman qui trace le portrait d'une jeune homme, Lajus, d'une famille petite-bourgeoise, et d'une ville, d'une humanité qui se découvre dans la langue puissante et majestueuse du romancier bordelais. Roman d'apprentissage provincial et jeu de massacre sans concession où le désir de révolte s'écrase contre le quotidien, la pesanteur d'être comme moucheron sur la vitre. Alors, Tu as bien fait de partir, Arthur Rimbaud (René Char), dont acte. - Nombre de page(s) : - Poids : 399g - Genre : Littérature française Romans Nouvelles Correspondance. N° de réf. du vendeur N9782842637385

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