Présentation de l'éditeur :
Mathilde a 24 ans. Elle a abandonné ses études pour un boulot sans intérêt et vit en colocation avec deux autres filles.
Elle dit qu'elle est heureuse, mais est toujours obligée de boire pour s'en souvenir.
Un jour, elle oublie son sac à main dans un café. Un homme le lui rend la semaine suivante.
Quelques mois plus tard, et à cause de cet homme justement, elle décide de changer de vie.
Yann a 26 ans. Il est aussi diplômé qu'on puisse l'être, mais n'a pas trouvé de travail. En attendant des jours meilleurs, il est vendeur.
Il ne dit pas qu'il est malheureux, mais souvent, quand il traverse la Seine, il s'imagine qu'il saute et se voit en noyé.
Un soir, alors qu'il est seul, il rend service à son voisin du dessus. Pour le remercier ce dernier l'invite à dîner.
Quelques heures plus tard, et à cause de cet homme justement, il décide de changer de vie.
Deux histoires.
Deux histoires de jeunes gens de notre temps, repus, mais affamés, polis, mais enragés, qui préfèrent encore prendre le risque de se tromper de vie plutôt que de n'en vivre aucune.
La Vie en mieux est le septième ouvrage d'Anna Gavalda paru aux éditions Le Dilettante. Elle a aussi signé la traduction du roman de John Williams, Sroner.
Après avoir grandi en Eure-et-Loir dans une atmosphère folklorique, Anna Gavalda est envoyée en pension, à quatorze ans, à la suite de la séparation de ses parents. Elle suit une hypokhâgne et obtient une maîtrise de Lettres à la Sorbonne. De nombreux petits boulots (serveuse, caissière...) occupent son temps tandis qu'elle souhaite faire du journalisme et envoie sa candidature à 'Madame Figaro'. Elle y témoigne pour un dossier sur les enfants de parents divorcés. Profitant du calme de la Seine-et-Marne, elle cumule les métiers de chroniqueuse pour le cahier Paris-Ile-de-France du 'Journal du Dimanche', de professeur de français, d'assistante-vétérinaire et de maman de deux enfants. Cette jeune femme dynamique au style piquant, sincère et savoureux reçoit le grand Prix R.T.L. - Lire pour son premier recueil de nouvelles 'Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part' en 1999. Délicieux mélange de simplicité, de merveilleuses et tragiques vérités quotidiennes, ce titre ne quitte pas les classements des meilleures ventes pendant des mois et est traduit dans une trentaine de langues. Elle s'essaie les années suivantes à de nouveaux styles, écrit son premier roman et un livre pour enfant. C'est durant l'été 2003 qu'elle commence à travailler sur son quatrième titre, un nouveau roman, 'Ensemble, c'est tout'.
Extrait :
Premier acte
1.
C'est un café près de l'Arc de triomphe. Je suis presque toujours assise à la même place. Dans le fond, à gauche derrière le bar. Je ne lis pas, je ne bouge pas, je n'interroge pas mon portable, j'attends quelqu'un.
J'attends quelqu'un qui ne viendra pas et comme je m'ennuie, je regarde la nuit tomber sur L'Escale de l'Étoile.
Derniers collègues, derniers verres, dernières blagues usées, mer étale pendant près d'une heure et Paris s'étire enfin : les taxis rôdent, de grandes filles sortent du bois, le patron tamise et les garçons rajeunissent. Ils déposent une petite bougie sur chaque table - une fausse, qui vacille mais ne coule pas -, et me pressent discrètement : il faut boire encore ou laisser sa place.
Je bois encore.
C'est la septième fois en plus des deux premières que je viens dans ce marigot m'abreuver entre chiens et loups. Je suis précise car j'ai conservé toutes les additions. Au début, j'ai dû imaginer que c'était en souvenir, par habitude ou par fétichisme, mais aujourd'hui ?
Aujourd'hui, je reconnais que c'est pour me retenir à quelque chose quand je plonge la main dans la poche de mon manteau.
Si ces bouts de papier existent, c'est bien la preuve que... que quoi, d'ailleurs ?
Que rien.
Que la vie est chère, près du Soldat inconnu.
2.
Une heure du matin. Encore chou blanc. Je rentre chez moi.
J'habite près du cimetière de Montmartre. Je n'ai jamais autant marché de ma vie. J'avais un vélo - dit Jeannot -, mais je l'ai perdu l'autre jour. Je ne sais plus exactement quand. Après une fête chez des gens que je ne connaissais pas et qui vivaient, je crois, du côté de la gare Saint-Lazare.
Un jeune homme m'avait raccompagnée jusque chez lui. À son bras, j'étais gaie, mais dans son lit je ne l'étais plus. La caisse du chat, les motifs de sa couette, l'affiche de Fight Club au-dessus du lit Ikea, je... je ne pouvais pas.
Je tenais l'alcool mieux que prévu.
C'était la première fois que cela m'arrivait, de botter ainsi en touche en dégrisant d'un coup, et je m'en trouvais fort marrie. J'aurais bien aimé pourtant. Oui, j'aurais bien aimé partir un peu. J'aimais ça. Et puis il y avait pire que Brad Pitt et Edward Norton pour tenir la chandelle. Mais voilà, mon corps m'avait trahie.
Comment était-ce possible ?
(...)
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