Présentation de l'éditeur :
Emilio Salgari s'est inspiré des nombreux récits rapportés par les aventuriers et les boucaniers du golfe du Mexique. Faits d'armes et de beuverie, conquête de terres, quête et revers de fortune, amours caraïbes, sont les ingrédients de ce récit dans lequel le Basque et le Gascon font face à des situations mouvementées et pittoresques, voir fantasques !
Une des dernières figures emblématiques de la flibuste aux Caraïbes est l'un des héros de ce roman d'aventure, Raveneau de Lussan.
«...Ce fut une chute extraordinaire et imprévue ; car le Gascon, au lieu de choir dans l'herbe, se trouva, sans savoir comment, sur un des taureaux qui s'enfuyaient.
«Tout est fini ! pensa-t-il. Adieu, ma belle Castillane !»
Résolu cependant à lutter jusqu'à la dernière extrémité, il saisit les cornes du taureau, pendant que le condor, reprenant son vol, allait rejoindre sa compagne pour la défense de son nid...»
Emilio Salgari (1862-1911) est l'auteur de nombreux romans d'aventures à succès (Sandokan, Le Corsaire noir...).
Extrait :
UN TERRIBLE TAVERNIER
«Co... co... co... Qu'est-ce que cela signifie ? Par toutes les tempêtes de la mer de Biscaye ! je sais qu'il y a des perroquets qui se nomment Coco ; mais je crois que l'auteur de cette lettre n'est pas un de ces volatiles bariolés. Il sera mieux que j'appelle ma femme. Et qui sait si elle réussira à déchiffrer ce griffonnage ? Paquita !»
Une robuste femme d'environ trente-cinq ans, brune, aux yeux en amandes, légèrement vêtue, avec les manches retroussées, qui montraient des bras vigoureux, sortit de derrière un long banc, où elle pliait des linges.
«Que veux-tu, Pepito ? dit-elle.
- Au diable ton Pepito ! Je suis don Beauval, noble de Gascogne, et non un Pepito quelconque de ta Castille.
- Pepito est un nom plus doux, repartit Paquita.
- Eh bien ! laisse-le à tes compatriotes.»
Celui qui parlait ainsi était un homme de haute taille, très maigre, perché sur de longues jambes, et dont les traits énergiques cadraient mal avec son vulgaire état de tavernier.
Debout près d'une table autour de laquelle étaient une demi-douzaine de métis occupés à vider un grand bocal de liqueur, il tenait ses yeux grisâtres fixés sur une feuille de papier qu'il tendit à sa femme.
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