Extrait :
Une découverte permanente
Une conquête retardée
1519 : la flotte d'Hernán Cortés accoste L'île de Cozumel, au large du Yucatán. L'accueil des populations mayas de l'île manque un peu d'enthousiasme, mais la curiosité l'emporte sur la défiance, et les hommes de Cortés bénéficient d'une escale bienvenue. A la recherche d'un naufragé espagnol dont ils apprennent l'existence, Aguilar, leurs bateaux explorent la côte. Là ils rencontrent les premières villes mayas, et les Espagnols s'émerveillent de découvrir des cités aussi organisées que Tulum. Quelle différence avec les expéditions précédentes, où les conquérants de Córdoba et de Grijalva avaient été reçus par d'autres groupes mayas avec hostilité : au prix de lourdes pertes, ils avaient pu rembarquer. Quant aux malheureux compagnons d'Aguilar, la plupart ont été sacrifiés, à l'exception de l'un d'entre eux, Guerrero, devenu plus maya que les Mayas. Il refuse de rejoindre les nouveaux venus, et périra bien des années plus tard, les armes à la main, en combattant les Espagnols. Seul Aguilar rallie les troupes de Cortés, et l'on peut penser que le portrait qu'il brosse du Yucatán pèse d'un poids bien léger face aux rumeurs qui courent sur la richesse éblouissante d'un grand empire plus loin au Mexique. En route vers Mexico-Tenochtitlán, Cortés à son tour affronte les guerriers mayas, au Campeche cette fois, mais il obtient la victoire. Les vaincus et les captives qu'ils offrent au conquérant victorieux l'encouragent à s'enfoncer au coeur du Mexique, dédaignant ainsi le territoire maya qui, malgré l'intérêt qu'il a suscité de prime abord, demeure encore insoumis pour près de deux décennies.
Une conquête décevante
La victoire est consommée en 1521 : Tenochtitlán a capitulé, la conquête commence. Cortés dépêche ses lieutenants dans toutes les directions, pour explorer, soumettre. Alvarado se dirige vers les hautes terres du Guatemala, où il affronte avec des fortunes diverses les populations quiches ou cakchiquels. À Francisco de Montejo échoit le Yucatán. Ce qui semblait facile se transforme en cauchemar. Peu nombreux, les Espagnols sont entraînés dans des conflits locaux. Certaines cités résistent, d'autres se soumettent pour se révolter ensuite. Bien que décimés et affaiblis par les épidémies, les Mayas se révèlent de redoutables guerriers, pratiquant une guerre d'embuscades, de pièges. Les Espagnols paient un prix élevé pour des richesses illusoires. Le Yucatán ne renferme ni or, ni richesse, pour le plus grand désespoir des conquérants, qui préfèrent rallier d'autres expéditions plus prometteuses. Ce n'est finalement que Montejo le jeune, fils du précédent, qui parvient, vers 1540, à s'installer définitivement, mais il n'occupe qu'une portion du territoire. La lente conquête des basses terres mayas, coeur de la civilisation, ne s'achèvera qu'en 1697, avec la soumission plus ou moins volontaire de la principauté de Tayasal, près de deux siècles après la découverte initiale.
Présentation de l'éditeur :
1519, la flotte d'Hernan Cortés accoste a
large du Yucatan : les conquistadores découvrent des cités sans comparaison avec ce qu'ils connaissent déjà des mondes américains, dans tes îles des Caraïbes. Mais attirés par tes rumeurs qui courent sur la richesse éblouissante d'un grand empire situé au fin fond des terres mexicaines, ils se détournent du monde maya. Ce n'est que plus tard que des conquérants s'enfoncent dans la jungle d'Amérique centrale. S'offre alors à eux un stupéfiant spectacl
temples, palais, stèles monumentales, vestiges d'une civilisation vieille de plus de 3 000 ans d'histoire, ayant connu son apogée au IXe siècle de notre ère et déjà en plein déclin quand les Espagnols la découvrent. Mais d'or, point. Les cités mayas retournent alors dans l'oubli et ne reviennent réellement à la mémoire des hommes que vers le milieu du XIX siècle lorsque les " découvreurs " comme John Stephens, Frederick Catherwood, Désiré Charnay, Atfred Maudstay mettent fin aux élucubrations romantiques sur cette civilisation. Peu à peu, les archéologues dessinent le vrai visage de la civilisation maya : son écriture hiéroglyphique, la structure de son pouvoir concentré autour de cités-Etats rivales comme Palenque, Copan, Chichén Itzà, Tikal, ses rites " barbares " avec les sacrifices humains, son panthéon complexe, ses rois prêtres, son architecture et son artisanat ostentatoires, sa société très hiérarchisée. Eric Taladoire, archéologue spécialiste du monde maya, fait partie de ces chercheurs : grâce à l'organisation de cet ouvrage et à la richesse de son iconographie, il fait revivre cette civilisation dans toutes les facettes de son quotidien
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