Extrait :
Savoir déguster :
l'ABC de la dégustation chez soi
De même que le vin que vous remontez ou que vous sortez de la cave ne doit pas être brutalisé, la dégustation, surtout si elle se déroule en dehors d'un repas, exige du calme et un silence relatif (et une bouche débarrassée d'aliments qui altèrent le goût). Du calme mais pas de recueillement ! Le vin est l'ennemi de l'austérité. Il est avant tout plaisir des sens, synonyme de partage, de convivialité et de joie de vivre. Cependant, avant d'en parler, il convient de le déguster en trois étapes : à l'oeil, puis au nez et enfin en bouche.
À l'oeil
Un vin se regarde, comme une femme ou un homme qui passe. Un vin doit retenir le regard. Sa «robe» s'apprécie à sa limpidité ou bien à sa densité. L'intensité d'un vin se «lit» avec les yeux. Certes, il y a des vins trompeurs, mais l'oeil désigne immédiatement un caractère. Ou une absence de caractère. Cependant, gardons-nous, à ce stade, de tout jugement hâtif ! Un vin gras ou tannique larme, ou pleure, il laisse des jambes couler le long de la paroi du verre. Un cordon se forme dans la flûte de Champagne, sa bulle fine s'apprécie (et se préfère à la bulle grossière). Remuez doucement le verre. Poursuivons...
Au nez
Un mouvement giratoire du verre permet au vin d'exprimer ses arômes. Plongez votre nez. Respirez lentement. Les flaveurs fondamentales apparaissent aussitôt : floral, minéral, épicé, brûlé, animal, boisé, végétal... Le respirer une deuxième fois, puis une troisième, permettent de trouver d'autres arômes plus précis. Le vin affirme sa personnalité : fruits rouges frais sur les rouges, agrumes ou fruits à chair jaune sur les blancs, champignon, terre, cuir, poivre, fleurs blanches... Certains vins nous chuchotent des promesses formidables au nez, qui retombent comme un soufflé une fois le vin en bouche. Il n'est donc pas encore temps de parler.
En bouche
Certains vins sont si diserts, si bavards au nez, et si bons, que l'on a plaisir à retarder le moment de les porter délicatement en bouche. Même s'il peut paraître inélégant d'aspirer un peu d'air en faisant tourner le vin dans sa bouche, cela permet de bien ressentir ses saveurs «d'attaque», ses tanins, sa structure déjà. Puis vous éprouverez le corps du vin, et enfin sa longueur en bouche, soit sa persistance. Certains vins ont une finale magnifique, d'autres sont courts. Voire fuyants. Aucun ne ressemble à un autre, y compris dans une même caisse ! C'est aussi cela la magie, le mystère, le plaisir de la dégustation. À présent, vous pouvez en parler. Et vous resservir...
Présentation de l'éditeur :
TOUT amateur de vins qui se respecte adore partager son plaisir de découvreur et d'épicurien. Le vin étant un produit qui se bonifie avec le temps, «monter» sa cave devient vite une nécessité. Collectionner en achetant judicieusement, conserver dans les conditions optimales, «gérer» ses grandes bouteilles et ouvrir chacun des trésors que l'on a entreposés au pic de son apogée, constitue une récompense d'esthète soucieux de convivialité et d'hédonisme, qui ne doit cependant rien laisser au hasard. L'homme de goût trouvera dans cet ouvrage les conseils indispensables à la constitution d'une cave qui s'approchera de la notion d'idéal (de toute façon, celui-ci n'existe pas). Du décodage d'une étiquette aux astuces pour aménager l'espace qui accueillera les bouteilles, des conseils d'achat du vin aux clés des alliances inédites entre mets et vins, des cépages du monde au choix du verre idoine et du meilleur tire-bouchon, de la dégustation en trois leçons au panorama des plus grandes régions vinicoles de France et du monde, Mon livre de cave deviendra vite le compagnon idéal de votre cave.
Léon Mazzella, journaliste, écrivain, a notamment été directeur de la rédaction de GaultMillau.
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