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Extrait :
Extrait de la préface
Pour nous qui vivons dans le monde occidental, la mort advient de plus en plus souvent à l'hôpital, où les médecins, mais aussi les personnels infirmiers et aides soignants, se retrouvent pour ainsi dire «en première ligne», directement confrontés au problème extrêmement délicat de l'accompagnement du mourant. Si on analyse l'évolution des possibilités médicales, jamais les êtres humains, du moins en Occident, n'ont disposé d'autant de remèdes à leurs maladies ainsi qu'aux douleurs qu'elles occasionnent. Mais la douleur n'est que la composante la plus «physique» de la souffrance. Dans bien des cas, les mots prononcés par les personnes atteintes par des pathologies graves, et a fortiori, par les patients arrivant en phase terminale de leur maladie, expriment un sentiment de déréliction et de non-sens, auquel il est très difficile de répondre. A défaut de pouvoir gommer l'expérience de la finitude, les personnels soignants peuvent contribuer à soulager la souffrance du mourant, ce qui implique qu'ils acceptent de participer à la reconstruction de notre champ symbolique, qui se trouve aujourd'hui dévasté.
Les attitudes face à la «mort» - face aux, mourants aussi bien que face aux défunts -, n'ont pas manqué, en Occident, d'être le théâtre de métamorphoses importantes. Les progrès spectaculaires des sciences et des techniques, la redéfinition de certaines structures sociales traditionnelles, notamment la famille, l'établissement d'une civilisation capitaliste industrielle cherchant la rentabilité et le profit, font partie des évolutions les plus prégnantes qui ont entraîné des transformations fondamentales. Certaines transformations sont éminemment positives, notamment : reconnaissance des droits de la femme, croissance de l'économie en interaction avec le développement des sciences et des techniques, augmentation de la durée de l'espérance de vie... D'autres sont franchement négatives, notamment : inégalités persistantes, épuisement et pollution des ressources naturelles, effacement de la communauté sous la forme d'un individualisme exacerbé, culte de la performance [...], refoulement du corps mourant.
Présentation de l'éditeur :
Pour nous qui vivons dans le monde occidental, la mort advient de plus en plus souvent à l'hôpital, où les médecins, mais aussi les personnels infirmiers et aides soignants, se retrouvent pour ainsi dire «en première ligne», directement confrontés au problème extrêmement délicat de l'accompagnement du mourant. Si on analyse l'évolution des possibilités médicales, jamais les êtres humains, du moins en Occident, n'ont disposé d'autant de remèdes à leurs maladies ainsi qu'aux douleurs qu'elles occasionnent. Mais la douleur n'est que la composante la plus «physique» de la souffrance. Dans bien des cas, les mots prononcés par les personnes atteintes par des pathologies graves, et a fortiori, par les patients arrivant en phase terminale de leur maladie, expriment un sentiment de déréliction et de non-sens, auquel il est très difficile de répondre. A défaut de pouvoir gommer l'expérience de la finitude, les personnels soignants peuvent contribuer à soulager la souffrance du mourant, ce qui implique qu'ils acceptent de participer à la reconstruction de notre champ symbolique, qui se trouve aujourd'hui dévasté.
Les attitudes face à la «mort» - face aux, mourants aussi bien que face aux défunts -, n'ont pas manqué, en Occident, d'être le théâtre de métamorphoses importantes. Les progrès spectaculaires des sciences et des techniques, la redéfinition de certaines structures sociales traditionnelles, notamment la famille, l'établissement d'une civilisation capitaliste industrielle cherchant la rentabilité et le profit, font partie des évolutions les plus prégnantes qui ont entraîné des transformations fondamentales. Certaines transformations sont éminemment positives, notamment : reconnaissance des droits de la femme, croissance de l'économie en interaction avec le développement des sciences et des techniques, augmentation de la durée de l'espérance de vie... D'autres sont franchement négatives, notamment : inégalités persistantes, épuisement et pollution des ressources naturelles, effacement de la communauté sous la forme d'un individualisme exacerbé, culte de la performance [...], refoulement du corps mourant.
L'absence très fréquente des proches, au chevet du mourant, démontre de manière tragique à quel point l'expérience de la mort semble refoulée, «interdite». Mais comment ne pas voir à quel point ce déni de la mort est dès le départ en relation avec un rapport très ambiguë au corps ? Un corps de préférence beau, jeune et performant. De toute évidence, la question de la «fin de vie» dépend de notre aptitude à établir des liens : des liens avec nous-mêmes aussi bien que des liens avec autrui, voire des liens avec le monde - celui-ci nous apprend que tout être apparaît et disparaît au sein des cycles de la nature -. D'où la nécessité d'une reconstruction de notre champ symbolique qui se trouve aujourd'hui investi par les représentations stéréotypées des médias de masse. D'où la nécessité, également, de recourir à l'imaginaire du mythe, à condition de ne pas se laisser aspirer par sa puissance fusionnelle. Serons-nous capables d'inventer des mythes qui soient en mesure de répondre à l'absence de sens qui marque cruellement notre époque ?
Après avoir travaillé à l'Observatoire d'Astronomie de Strasbourg, Michel Salamon s'est orienté vers la philosophie et l'histoire des sciences. Il enseigne dans les Facultés de Médecine et de Lettres et Sciences Humaines de l'Université de Limoges.
Après avoir travaillé à l'Observatoire d'Astronomie de Strasbourg, Michel Salamon s'est orienté vers la philosophie et l'histoire des sciences. Il enseigne dans les Facultés de Médecine et de Lettres et Sciences Humaines de l'Université de Limoges.
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- ÉditeurPresses Universitaires de Limoges et du Limousin
- Date d'édition2010
- ISBN 10 2842875214
- ISBN 13 9782842875213
- ReliureBroché
- Nombre de pages169
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