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Phusis et logos. une phenomenologie de langage - Couverture souple

 
9782842922047: Phusis et logos. une phenomenologie de langage
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Extrait :
Extrait de l'avant-propos :

Les questions posées dans cet ouvrage divisé en deux parties, l'une synthétique, la seconde analytique, conduisent à mettre (ou à remettre) en débat cette opinion commune : lieu des représentations mentales, le langage traduit la pensée et permet la communication. L'argument que je vais essayer de développer dans les deux phases de la synthèse et de l'analyse n'est pas en contradiction avec cette thèse, il est différent. Il vise à faire admettre que l'examen des structures de langue qui relèvent du principe d'immanence nous contraint à remonter vers le langage qui relève du principe de réalité. D'ailleurs, peu importe que le lexique fasse ou non la différence entre «langue» et «langage», comme il est possible de le faire dans les langues romanes, il est de fait que l'analyse des structures linguistiques, dans leur diversité, permet de mieux saisir ce qu'il en est du statut du langage. Ne retenir que la pensée et son support linguistique, le logos, ce serait mettre entre parenthèses le rôle fondateur de la phusis (de la «nature»), du «premier sol», disait M. Merleau-Ponty. Pour la phénoménologie du langage, le logos est le point d'aboutissement de la phusis. Dans cette perspective, l'articulation entre les deux univers est un enjeu majeur.
Il ne s'agit donc pas d'exclusion de l'un ou de l'autre univers, mais de la traduction de la phusis dans le logos, (car le passage implique une traduction). Pour illustrer brièvement mon propos, je me référerai à des textes qui ont retenu l'attention aussi bien des philosophes que des littéraires ou des sémioticiens, chacun s'efforçant, en restant fidèle à sa discipline, de discerner comment se dit l'être au travers des formes linguistiques.
Valéry note, par exemple, la singularité de l'acte perceptif en l'opposant à l'acte cognitif. La perception de la lumière, des couleurs, n'est pas la vision; elle relève de la phusis, et la représentation que nous nous en donnons relève du logos. «Chaque chose a son logos», soutenait R. Thom. Outre le fait, physique, que tel espace chromatique n'est pas en corrélation étroite avec la longueur d'onde qui frappe l'oeil (problème de la vision), chacun perçoit plutôt selon ses mots que d'après sa rétine. En se démarquant d'un tout logos, Valéry redonne à la phusis la place d'élément premier que lui accordait Aristote dans sa Métaphysique. Il relate ainsi une expérience londonienne : accoudé au parapet du London-bridge, tenu par la «volupté de voir», fasciné par le spectacle du port et des eaux de la Tamise, «une eau riche et lourde et complexe, parée de nappes de nacre, troublée de nuages de fange», il s'est immergé «au sein du réel pur», autrement dit, au sein d'un réel entièrement qualitatif. Il échappe alors au monde d'aveugles qui l'entoure et établit cette équation, voir (percevoir), c'est être : «je suis ce que je vois».
La prise en compte du phénomène, de ce qui apparaît, en somme, de l'être naturel, du «principe barbare», aurait peut-être dit Merleau-Ponty, amène l'analyste à dissocier l'instance qui perçoit de celle qui pense. L'une, corporelle, mue par la passion, «la volupté», par exemple, si l'on suit le texte de Valéry, établit son rapport au monde, c'est le temps de la prise sur l'univers sensible; l'autre, judicative (elle fait connaître son jugement), établit le «compte rendu» de son expérience, c'est le temps de la reprise. Cette remarque sur la dissociation des deux temps, prise et reprise, peut s'étendre à toutes les formes de l'expérience. Qu'en est-il ainsi de la reconnaissance par le corps de l'espace qui l'enveloppe ? Merleau-Ponty a cité dans la Phénoménologie de la perception les premières pages de La Recherche du temps perdu où le narrateur, faisant état de son réveil, note d'abord que l'«esprit» ou la «pensée» (l'instance judicative) lui ont fait défaut car l'opération cognitive stricto sensu n'a pas réussi à identifier les lieux. C'est à l'instance corporelle, au corps opérant et connaissant, spécifiquement aux parties du corps, les épaules, les genoux, les côtes, dit Proust, qu'il revient d'identifier les objets auxquels ils se frottent et de savoir (un savoir déductif, si... alors) dans quel lit et dans quelle maison elle, l'instance corporelle, se trouve. Au corps ensuite de communiquer à l'«esprit» ou à la «pensée» l'information qu'il avait pu recueillir.
Présentation de l'éditeur :
«COMMENT ouvrir au langage les frontières de la réalité donnée où nous habitons ?», se demandait Levinas. La question première devrait être plutôt : est-ce que le langage peut s'ouvrir à la réalité donnée où nous habitons ? Et si oui, comment procède-t-il pour associer et dissocier ce qui appartient aux «choses» (à la phusis) et à l'«esprit» (au logos) ?

ON le sait, la pensée dominante privilégie la part du logos et méconnaît celle de la phusis.

ADOPTANT la visée d'une phénoménologie du langage, l'auteur nous invite à ne pas craindre d'articuler le logos à la phusis.

Jean-Claude Coquet, agrégé de grammaire, est professeur de linguistique à l'Université Paris 8. Il élabore une méthode d'analyse propre à la phénoménologie du langage dans la lignée de Merleau-Ponty et de Benveniste.

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  • ÉditeurPU VINCENNES
  • Date d'édition2007
  • ISBN 10 2842922042
  • ISBN 13 9782842922047
  • ReliureBroché
  • Nombre de pages296

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Coquet, Jean-Claude
ISBN 10 : 2842922042 ISBN 13 : 9782842922047
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PsychoBabel & Skoob Books
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