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Extrait :
Extrait de l'introduction de Marie-France Auzépy et Joël Cornette :
Une question quelque peu iconoclaste, au seuil de ce livre : l'historien et l'image, n'est-ce pas, un peu, l'histoire d'un rendez-vous manqué, ou en tout cas longtemps différé ?
C'est là un singulier paradoxe, alors que nous vivons dans une culture de l'omniprésence, de l'impérialisme de l'image ; or, si l'on porte attention aux travaux universitaires, notamment en histoire moderne, on ne peut être que frappé par la rareté, du moins jusqu'à une date récente, des travaux historiens spécifiquement centrés sur l'image, c'est-à-dire des travaux qui considèrent l'image comme une source à part entière, une archive susceptible d'analyse, porteuse de sens au même titre qu'un document écrit : pour nombre d'historiens, l'image est encore, en effet, trop souvent une illustration, comme une «fenêtre sur le monde», traductrice et productrice d'un «réel» dont elle serait le reflet ou, plus simplement encore, elle est souvent destinée et limitée à agrémenter un texte, seul véritable porteur d'histoire légitime. Michel Vovelle, lui-même, pourtant historien reconnu des images, dans un entretien paru dans la revue Sociétés et Représentations, en 2001, juge que la plupart des études iconographiques se révèlent décevantes, enfermées dans des analyses étroitement sémiologiques, condamnées aux études de cas difficilement transposables et incapables d'être généralisées...
Face à ce paradoxe, nous avons voulu renouveler l'expérience fructueuse menée il y a quelques années à propos du palais : tenter une étude centrée sur l'image, largement ouverte, dans l'espace et dans le temps; une étude comparatiste, aussi, légitimée par la présence de l'image et de son pouvoir aussi bien dans la France de Louis XIV que dans la Byzance médiévale, particulièrement au moment de ce qu'il est convenu d'appeler «l'iconoclasme». Du reste, il faut remarquer que le déficit d'attention prêté à l'image par les historiens est beaucoup moins sensible en histoire du Moyen Age, sans doute parce que face à la rareté - relative - des documents écrits, les médiévistes ont été plus facilement enclins à utiliser l'image comme une source, dans sa plénitude. De même, les historiens de l'art médiéval, marqués par les travaux d'Erwin Panofsky, ont convoqué, plus que d'autres, l'histoire et la philosophie dans leurs études des images médiévales. Ainsi, Jean-Claude Schmitt et Jean Wirth ont placé l'analyse de l'image au centre de leur déchiffrement du Moyen Âge. En précurseur, Georges Duby, dans ses trois livres sur l'art médiéval, parus dans une collection justement appelée «Arts, Idées, Histoire», a imbriqué le texte et l'image, dans sa diversité formelle (miniature, objet, sculpture, architecture) dans une lumineuse présentation du Moyen Âge.
Présentation de l'éditeur :
Une question quelque peu iconoclaste, au seuil de ce livre : l'historien et l'image, n'est-ce pas, un peu, l'histoire d'un rendez-vous manqué, ou en tout cas longtemps différé ?
C'est là un singulier paradoxe, alors que nous vivons dans une culture de l'omniprésence, de l'impérialisme de l'image ; or, si l'on porte attention aux travaux universitaires, notamment en histoire moderne, on ne peut être que frappé par la rareté, du moins jusqu'à une date récente, des travaux historiens spécifiquement centrés sur l'image, c'est-à-dire des travaux qui considèrent l'image comme une source à part entière, une archive susceptible d'analyse, porteuse de sens au même titre qu'un document écrit : pour nombre d'historiens, l'image est encore, en effet, trop souvent une illustration, comme une «fenêtre sur le monde», traductrice et productrice d'un «réel» dont elle serait le reflet ou, plus simplement encore, elle est souvent destinée et limitée à agrémenter un texte, seul véritable porteur d'histoire légitime. Michel Vovelle, lui-même, pourtant historien reconnu des images, dans un entretien paru dans la revue Sociétés et Représentations, en 2001, juge que la plupart des études iconographiques se révèlent décevantes, enfermées dans des analyses étroitement sémiologiques, condamnées aux études de cas difficilement transposables et incapables d'être généralisées...
Face à ce paradoxe, nous avons voulu renouveler l'expérience fructueuse menée il y a quelques années à propos du palais : tenter une étude centrée sur l'image, largement ouverte, dans l'espace et dans le temps; une étude comparatiste, aussi, légitimée par la présence de l'image et de son pouvoir aussi bien dans la France de Louis XIV que dans la Byzance médiévale, particulièrement au moment de ce qu'il est convenu d'appeler «l'iconoclasme». Du reste, il faut remarquer que le déficit d'attention prêté à l'image par les historiens est beaucoup moins sensible en histoire du Moyen Age, sans doute parce que face à la rareté - relative - des documents écrits, les médiévistes ont été plus facilement enclins à utiliser l'image comme une source, dans sa plénitude. De même, les historiens de l'art médiéval, marqués par les travaux d'Erwin Panofsky, ont convoqué, plus que d'autres, l'histoire et la philosophie dans leurs études des images médiévales. Ainsi, Jean-Claude Schmitt et Jean Wirth ont placé l'analyse de l'image au centre de leur déchiffrement du Moyen Âge. En précurseur, Georges Duby, dans ses trois livres sur l'art médiéval, parus dans une collection justement appelée «Arts, Idées, Histoire», a imbriqué le texte et l'image, dans sa diversité formelle (miniature, objet, sculpture, architecture) dans une lumineuse présentation du Moyen Âge.
CE LIVRE témoigne de l'intérêt renouvelé des historiens pour un champ d'investigation longtemps laissé aux seuls historiens de l'art. Médiévistes et modernistes proposent une réflexion sur le statut de l'image, de la relation au texte, tout en s'intéressant aux processus de fabrication et à la réception des images, dans un parcours qui nous mène de l'image du pouvoir au pouvoir de l'image, du Moyen-Âge au Siècle des Lumières.
Marie-France Auzépy, professeur émérite de l'Université Paris 8 est historienne spécialiste de la chrétienté orientale. Elle a notamment publié L'Iconoclasme (Puf), Istanbul (Citadelles et Mazenod), Byzance retrouvée (Publications de la Sorbonne-EHESS).
Joël Cornette est professeur d'histoire moderne à l'Université Paris 8 et spécialiste de l'histoire politique au XVIIe siècle. Il a été lauréat en 2007 du Grand Prix d'histoire de l'Académie française pour l'ensemble de son oeuvre et a publié récemment une Histoire de la Bretagne française et des Bretons (Seuil), Louis XIV (Le Chêne), Versailles : le pouvoir de la pierre (Tallandier).
Marie-France Auzépy, professeur émérite de l'Université Paris 8 est historienne spécialiste de la chrétienté orientale. Elle a notamment publié L'Iconoclasme (Puf), Istanbul (Citadelles et Mazenod), Byzance retrouvée (Publications de la Sorbonne-EHESS).
Joël Cornette est professeur d'histoire moderne à l'Université Paris 8 et spécialiste de l'histoire politique au XVIIe siècle. Il a été lauréat en 2007 du Grand Prix d'histoire de l'Académie française pour l'ensemble de son oeuvre et a publié récemment une Histoire de la Bretagne française et des Bretons (Seuil), Louis XIV (Le Chêne), Versailles : le pouvoir de la pierre (Tallandier).
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- ÉditeurPU VINCENNES
- Date d'édition2008
- ISBN 10 2842922190
- ISBN 13 9782842922191
- ReliureBroché
- Nombre de pages304
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Des images dans l'histoire
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PU VINCENNES
(2008)
ISBN 10 : 2842922190
ISBN 13 : 9782842922191
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Description du livre Etat : Neuf. N° de réf. du vendeur 9782842922191
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