Quatrième de couverture :
Ce récit (suivi d’un second texte, Le Puritain passionné) se situe en Inde où Gabrielle Wittkop a vécu. Il s’agit de plusieurs versions d’un même meurtre, de variations sur un seul thème, celui de la mort suspecte d’un homme pathétique, assassiné à Bombay. Que connaît-on de la mort ? Non pas la Mort symbolique, la Faucheuse au sourire de squelette qui balaie de son arme tranchante les terres fertiles de l’imaginaire. Non, que connaît-on de la mort de quelqu’un, d’un homme qui s’éteint dans une chambre du St. George Hospital, à Bombay ? Que sait-on de la mort de C., de cette mort matérielle et spirituelle qui «par hasard est la sienne» ? Que connaît-on de la mort ? De la mort physique et spirituelle d’un homme à qui était échu le rôle d’y tomber «comme Narcisse dans son image» ? Sombre invitation que le talent de Gabrielle Wittkop transcrit avec une langue précise, assurée, presque brutale dans sa netteté et qu’elle assume jusqu’à ses plus absolues limites, car «la vie et la mort sont unies à jamais», dans un baiser farouche que rien ne rompt. Sombre cheminement d’une destinée qui ne prit son sens que «par la mort, dans la mort», avant l’évanouissement vers d’autres rivages. Mais la question ou plutôt les questions demeurent sans solution. L’énigme reste intacte, l’énigme que C. aura été, qu’aura été elle-même la mort de C. avec tous ses décès accessoires.
Amazon.fr :
Gabrielle Wittkop est un auteur à part, que l'on aurait bien du mal à classer dans une catégorie. L'auteur, qui a aujourd'hui plus de 80 ans, a publié en 1972 Le Nécrophile, roman très remarqué alors pour sa veine sadienne. Sont conservés intacts chez Gabrielle Wittkop le goût du style baroque et la vision matérialiste du corps humain. Drôle de mariage, drôle de rencontre que cette union d'une certaine préciosité de style avec l'aspect clinique du propos. La Mort de C. est la radiographie d'un meurtre, sous tous les angles, et à chaque fois dans une situation différente. C., un homme d'une trentaine d'années, "jouisseur, ivrogne et paillard", est un journaliste occidental exilé à Bombay. Il veut écrire mais n'a rien produit d'autre que quelques articles et des poèmes inachevés. Vivant, C. semble déjà mort. Une vie gâchée. "Il faisait de sa vie une savante préparation à sa mort." Dans La Mort de C. donc, le personnage principal n'en finit pas de mourir. Attaqué une fois dans une rue infâme et sordide, une autre fois détroussé à la va-vite. Ailleurs encore, dans un bar louche au cours d'une rixe... Autour de cette variation incertaine sur le moment précis et les conditions de la mort, un élément fixe, certain, perdure : celui du crime dans sa matérialité, l'instant où "la lame déchire la chemise, troue la peau, s'enfonce dans la paroi adipeuse, dans la paroi musculaire". Chaleur du style, froideur de la lame, La Mort de C. enchante par sa virtuosité baroque et dérange par son matérialisme implacable. --Denis Gombert
Les informations fournies dans la section « A propos du livre » peuvent faire référence à une autre édition de ce titre.