L'âme du vin - Symbolisme et spiritualité dans les trois religions - Couverture souple

Ferré, Georges

Couverture souple

ISBN 10 : 2844549403 ISBN 13 : 9782844549402

Editeur : DERVY, 2012

A propos du livre

Extrait :

Extrait de l'introduction

Paradoxe ? Si les rayons des librairies se remplissent de guides, de revues gastronomiques, d'encyclopédies de vignobles, de cépages, de techniques oenologiques, on y trouve peu d'ouvrages sur l'histoire culturelle du vin et moins encore sur le vin et les religions.
Et pourtant, le vin occupe dans l'histoire de l'humanité une telle importance culturelle et symbolique que parmi les innombrables variations qui peuvent être proposées, la dimension religieuse est sans doute la plus pertinente.
Le vin engendre l'euphorie, sentiment indispensable à l'acceptation de la condition humaine. Il permet aussi d'atteindre l'ivresse, susceptible de créer rapprochement avec l'autre, dépassement de soi et pour certains, fusion avec l'au-delà.
On conçoit aisément qu'une boisson aussi euphorisante et mystérieuse soit au coeur des grandes religions révélées. Le vin est la préfiguration de la boisson divine réservée aux élus dans le paradis d'Allah, réminiscence de la Terre promise lors de la bénédiction du sabbat juif, et pour les chrétiens, l'une des deux espèces sous lesquelles le Christ se fait chair, lors de la consécration du prêtre pendant l'eucharistie.
Il m'a donc semblé qu'une approche du vin par le prisme des civilisations judaïque, chrétienne, islamique, s'appuyant sur les différents textes sacrés, la théologie, l'exégèse, l'histoire sainte mais aussi l'histoire tout court, pouvait permettre d'appréhender l'influence du fruit de la vigne, tant dans l'imaginaire religieux que dans la réalité quotidienne.
Dans la Bible - Ancien et Nouveau Testament compris - le vin et la vigne, mentionnés plus de 500 fois, sont au coeur de la spiritualité juive et chrétienne. Le Coran, plutôt rassurant dans ses premières sourates, fait du jus de la treille un aliment excellent en ce bas monde et un délice au paradis.

Le vin entre en religion dans un épisode biblique majeur de la vie sur terre : après le Déluge, Noé, en «nouvel Adam», plante la vigne, boit du vin et s'enivre. La vigne prend alors le statut d'arbre de vie, le vin celui de symbole d'une nouvelle alliance scellée par Dieu avec ses créatures.

Noé - patriarche dans la Bible et prophète dans le Coran -, seul rescapé avec sa famille du chaos diluvien, est, de par la volonté de Dieu, le père de la vigne et le géniteur de toute l'humanité. Son fils aîné Sem - ancêtre d'Abraham et des fils de celui-ci, Isaac et Ismaël - devient le contribuant spirituel du judaïsme, du christianisme et de l'islam qui se reconnaissent en cette filiation, avec des différences notables, chaque religion conservant de cette origine un rapport singulier avec le vin, fait d'attraction et de répulsion.
Le plus incroyable dans cette histoire de Noé, c'est qu'elle se trouve en partie vérifiée par l'archéologie. Les plus anciennes traces de vinification se situent sur le flanc du mont Ararat, aux confins de la Turquie et de l'Arménie, où l'arche se serait échouée.
Les civilisations antiques nées des populations qui ont descendu le Tigre et l'Euphrate pour progressivement diffuser la culture de la vigne dans tout le Moyen-Orient, en Égypte, dans les îles et sur les bords de la Méditerranée, investissent le vin de deux significations opposées : l'une ouvrant sur le mystère de la relation de l'homme avec l'au-delà du visible, l'autre sur la dépossession de soi et l'oubli de Dieu.
Cette ambivalence n'échappe pas à l'Ancien Testament qui parle du vin comme d'une boisson susceptible de réjouir le coeur de l'homme et de le mettre en état d'amertume et de péché. L'ivresse de Noé puis celle de Loth, son neveu, liées au sexe et à ses manifestations d'exhibitionnisme et d'inceste, sont fondatrices des injonctions de Yahvé adressées à ceux qui abusent du «sang de la grappe».

Présentation de l'éditeur :

Le vin occupe une place très importante dans les grandes religions révélées que sont le judaïsme, le christianisme et l'islam. Il est réminiscence de la Terre promise lors de la bénédiction du shabbat juif, l'une des deux espèces sous lesquelles le Christ se fait chair, la boisson divine réservée aux élus dans le paradis d'Allah.
En s'appuyant sur les différents textes sacrés, la théologie, l'exégèse, l'histoire sainte et l'histoire tout court, Georges Ferré, en historien érudit, appréhende l'influence du fruit de la vigne, tant dans l'imaginaire religieux que dans les rituels et la vie quotidienne.
Dans cette aventure historique, religieuse et viticole, l'auteur a choisi un cheminement chronologique, de Noé au XXIe siècle, où il met en scène les grands personnages de la Bible, du Coran et de la cité - patriarches, prophètes, théologiens, évêques, moines, rois, princes, califes, imams, mais aussi la grande foule des anonymes - à travers les banquets, les liturgies, les moeurs.
Présent dans tous les textes des trois religions, le jus de la treille apparaît ainsi comme la boisson qui favorise une culture de métissage entre tous les enfants de Noé, susceptible de créer rapprochement avec l'autre, dépassement de soi et, pour certains, fusion avec l'Ailleurs.
L'âme du vin est un ouvrage à consommer sans modération.

L'auteur est enseignant et historien.

À propos de cette édition

• Éditeur: DERVY
• Date d'édition: 2012
• ISBN 10: 2844549403
• ISBN 13: 9782844549402
• Reliure: Broché
• Nombre de pages: 264