Revue de presse :
Courts chapitres, éclairs oniriques, rumeurs cinglantes : l'écriture d'Hélène Frappat envoûte et désarçonne. Nourris de cinéma muet, cet art du silence assourdissant où les bouches des acteurs sont des gouffres sans fond, ses mots aimantent pour dire l'emprise. Emprise du temps, emprise de la famille, emprise de l'art...
Changeant et profond, vif comme une éclaboussure, ce roman offre mille et une interprétations. (Marine Landrot - Télérama du 19 août 2009)
Des rêves, énigmatiques et significatifs, viennent rythmer les moments forts du récit, expliquer ou, au contraire, ouvrir des questions nouvelles. Et surtout des thèmes récurrents, comme celui de l'eau, reviennent sans cesse apporter une dimension onirique supplémentaire. Eau sombre, eau nocturne, où se dissolvent les pensées des morts, où s'amortissent les échos des voix intruses, les lacs, les piscines, les mers forment un milieu protecteur et dangereux. On s'y ressource, on s'y noie, et on s'y féconde. Avec ce troisième roman, Hélène Frappat atteint une dimension nouvelle, laissant ouverte une veine poétique enchâssée dans la plus rigoureuse des proses. (Alain Nicolas - L'Humanité du 3 septembre 2009)
Attention danger. On ne peut lire sans trouble l'envoûtant roman d'Hélène Frappat, mais ce trouble est délicieux. Par effraction nous entraîne d'emblée dans un "cambriolage intime". Projetées sur un mur, ces images tremblées, instables proviennent de films de famille en super-8, achetés en 2004 au marché aux puces de la porte de Clignancourt...
Au coeur de l'énigme, le "spectateur accidentel", l'acheteur du lot de films, tente de reconstituer un récit lacunaire, à partir de séquences lumineuses ou menaçantes. De saison en saison, d'une villégiature à l'autre, Aurore semble le défier de son regard bleu. Et le prénom de cette "jeune fée", lié à La Belle au bois dormant, l'entraîne dans le monde du conte et des sortilèges...
Critique de cinéma, spécialiste de Rivette dont elle a préfacé un livre - Trois films fantômes (éd. Cahiers du cinéma, 2002) -, cette fine romancière explore avec talent des zones indécises, mêlant subtilement l'angoisse et la grâce, "l'art d'inquiéter" et celui de faire rêver. (Monique Petillon - Le Monde du 6 novembre 2009)
Présentation de l'éditeur :
En chinant aux Puces de Clignancourt, le narrateur ou la narratrice, on ne sait pas au juste, acquiert une caisse de films de famille datant des années 50. Il y découvre alors Aurore, une jeune fille issue d une famille bourgeoise, filmée par son père puis par son fiancé jusqu à ses trente ans. L étonnement survient quand, aux images de la jeune fille se superposent les rêveries et l histoire d A., jeune télépathe. Le mystère s avère d autant plus troublant que le doute grandit quant à l assimilation de l identité des deux personnages : A. et Aurore. Sous des dehors séduisants, dans l atmosphère classique et surannée d une famille de la bourgeoisie provinciale de type chabrolien, Par effraction parvient à entraîner le lecteur au c ur même des problématiques du monde contemporain. L auteur ne cesse de mettre à mal la frontière fragile qui sépare la sphère publique de la sphère privée, invitant ainsi le lecteur à poser un regard réflexif sur la réalité, toute relative, du monde dans lequel il évolue. Les « cambriolages intimes » et fictionnels du récit font écho au voyeurisme ambiant de la télévision et des blogs, à l ère du numérique. Le voyeur s immisce partout et se révèle dans l il de chacun. Il naît dans le regard de Sabrina, jeune amie de A., qui s introduit dans la demeure des parents de Claire, une camarade de classe. On le retrouve également dans l oeil du narrateur qui visionne ces quelques instants filmés. Mais il imprègne surtout, de manière insidieuse, celui de tout lecteur qui entre par effraction dans la vie des personnages. Ce soir, le seul spectateur, c est vous.
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