Présentation de l'éditeur :
Suivant le discours convenu en matière de migrations, la mise en mouvement des individus et des groupes d'origine africaine s'effectue du Nord vers le Sud. Cette cardinalisation des migrations occulte la prise en considération de l'Afrique comme un continent de mouvement ; la sédentarisation des personnes et des groupes, consécutive à la colonisation, et à l'apparition de l'État moderne en Afrique n'ont pas mis fin à la permanence des flux migratoires qui trahissent la densité et la complexité des relations entre l'État, les individus et les réseaux. C'est dans le cadre du triangle magique États - Individus - Réseaux qu'il faut comprendre les migrations africaines. En effet, les projets individuels de migration subissent, d'une part, l'influence directe ou indirecte des réseaux tantôt ethniques, tantôt religieux ; d'autre part, ils sont bricolés et mis en œuvre en tenant compte de l'État comme illusion ou réalité de contrôle des entrées et des sorties dans son territoire, comme fabricant des identités ou des statuts et pôle d'identification. Étudier les migrations en Afrique permet de montrer l'intégration humaine et sociale du continent et de revisiter les débats sur la crise de l'État en Afrique, sur l'opposition individus/États ou encore individus/groupes.
Biographie de l'auteur :
Luc Sindjoun est professeur agrégé du Concours français de science politique, en poste à l'université de Yaoundé II (Cameroun). Il est président de l'Association africaine de science politique et membre du comité exécutif de l'International Political Science Association. Auteur de nombreuses publications dont L'État ailleurs (2002), Sociologie des relations internationales africaines (2002), il est lauréat du prix scientifique de la francophonie en science sociales.
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