Extrait :
Le chanvre (Cannabis sativa L. de son nom botanique) est une plante complexe. Il en existe huit cents variétés identifiées et, suppose-t-on, beaucoup d'autres non identifiées. Les tiges de toutes les variétés contiennent une fibre excellente ; quant aux fleurs, elles contiennent, selon leur génétique et le climat où elles ont poussé, des taux extrêmement variables de THC, le principe actif recherché par les consommateurs de cannabis, que celui-ci soit absorbé à titre «récréatif» ou à titre médical. Or, détail qui complique singulièrement la situation, toutes les variétés de chanvre se ressemblent au point d'être impossibles à distinguer à l'oeil nu ; et toutes s'hybrident entre elles.
Le chanvre contient près de cinq cents composants identifiés à ce jour, dont soixante-six ne se trouvent nulle part ailleurs - raison pour laquelle ils portent le nom de «cannabinoïdes». Contrairement aux autres plantes à drogues, le chanvre ne contient pas d'alcaloïde. Les principes actifs du pavot (codéine, morphine, héroïne, etc.) ou de la feuille de coca (novocaïne ou cocaïne) sont des alcaloïdes. Les alcaloïdes sont toxiques ; à haute dose, ils sont mortels.
Celui qui essaierait d'absorber le plus possible de cannabis ou de haschich (cette préparation issue de ses fleurs) risquerait, au pire, une forte crise d'angoisse ; puis il tomberait dans un profond sommeil, dont il sortirait frais et dispos. En dix mille ans d'utilisation, le cannabis n'a jamais tué personne - ce qui n'a pas empêché les conventions internationales de considérer le chanvre comme un «dangereux stupéfiant»; mais ceci est une autre histoire...
Cette particularité remarquable met le chanvre dans une classe à part, y compris sur le plan des connaissances scientifiques : alors que la chimie des alcaloïdes était déjà élucidée au XIXe siècle, les principes actifs du chanvre n'ont été identifiés que dans les années 1960.
Mais ici, il nous faut faire un rapide détour par le versant récréatif du chanvre...
Présentation de l'éditeur :
Le cannabis médical, autrefois largement utilisé, fait aujourd hui un retour remarqué, en dépit de son interdiction. Un nombre croissant de médecins se range du côté des malades qui réclament le droit de l utiliser pour se soigner, et certains juges tendent à leur donner raison.
Aussi les lieux conçus pour un approvisionnement légal en herbe et en haschich sont-ils en train de se multiplier, des Cannabis Buyers Clubs californiens aux Clubs Compassion canadiens, sans oublier les coffeeshops d Amsterdam, qui existent depuis trente ans déjà.
Les laboratoires pharmaceutiques eux-mêmes ont compris tout le parti qu ils peuvent tirer des multiples applications thérapeutiques de cette plante interdite ; ils s apprêtent à mettre sur le marché une multitude de nouveaux médicaments à base de THC et autres cannabinoïdes de synthèse. Ainsi le cannabis médical devient-il le théâtre d une lutte entre l herboristerie et les médicaments brevetés.
Bilan des pratiques liées au cannabis médical, ce livre aide également à comprendre le phénomène du « cannabis européen » (qui pousse souvent en intérieur, sous lumière artificielle) et permet de mieux saisir pourquoi celui-ci remplace de plus en plus souvent les produits traditionnels autrefois importés.
Avec des textes écrits par différents spécialistes, dont des médecins et des patients, et une riche iconographie, Cannabis médical, Du chanvre indien au THC de synthèse éclaire d un jour nouveau les enjeux qui entourent cette plante complexe, Cannabis sativa L.
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