Extrait :
Extrait de l'introduction
La mort est au coeur de la Voie du samouraï.
- Hagakure
Pour préserver votre vie vous devez y renoncer
Renoncez-y totalement, et vous connaîtrez la paix pour la première fois.
- Zenrinkushu
À environ douze kilomètres au nord de la ville fortifiée de Saga se dressent les pentes du mont Kinryu, une petite montagne peu engageante qui abrite une belle cascade portant le nom de Kinryu no taki, ainsi que plusieurs sources chaudes. Dans les collines au pied de cette montagne se niche la communauté clairsemée de Kurotsuchibaru, littéralement, «la plaine de la terre noire». Le nom est judicieusement trouvé, car la région renferme quelques-unes des rizières les plus fertiles du Japon, et les fouilles archéologiques ont montré qu'elle avait été habitée depuis plus de dix mille ans.
La région autour de la ville moderne de Saga, qui se trouve très loin au sud-ouest du Japon, fut l'une des premières à accueillir des migrants ayant traversé la péninsule coréenne et les îles d'Asie du sud-est pour constituer une culture unique sur l'archipel nippon. Prise en tenaille entre les grandes provinces de Fukuoka et Nagasaki, et bordée à l'est et à l'ouest par les mers de Chine et d'Ariake, elle est toujours demeurée indépendante et difficile à contrôler du point de vue du gouvernement central. En effet, les chroniques les plus anciennes rapportent que, dès 662 av. J.-C, les habitants - connus sous le nom de tsuchigumo, ou araignées terrestres, du fait de leur buste court et de la longueur de leurs bras et de leurs jambes - étaient une source permanente d'irritation qui nécessita une répression militaire. Les soumettre se révéla difficile, cependant, les tsuchigumo continuèrent à faire parler d'eux jusqu'à au moins l'an 88 apr. J.-C. Leur caractère résolu et indépendant sera une caractéristique permanente des habitants de Saga pendant toute son histoire.
Plusieurs centaines de siècles plus tard, ce même lieu fécond fut l'ultime demeure que se choisit un samouraï retiré du monde, devenu moine bouddhiste zen, pour vivre dans la solitude, la prière et la méditation, et s'interroger sur ce que cela impliquait d'être membre de la classe des guerriers.
Biographie de l'auteur :
YAMAMOTO Tsunetomo, samouraï d'un des trois plus grands clans du Japon, est né en 1659, 54 ans après que le shôgun Tokugawa Ieyasu ait pris le contrôle du Japon, mettant ainsi un terme à des années de guerre civile. A la mort de son seigneur en 1700, il aurait aimé le suivre en réalisant le suicide
rituel, le seppuku (éventration) mais devant l'interdiction qui lui était faite, il choisit de se retirer dans un monastère pour prier pour le repos de son défunt seigneur et ainsi continuer de le servir. Il y vécut jusqu'à la fin de ses jours. Sur la fin de sa vie, son disciple Tashiro Tsuramoto, compila les récits de son maître dans onze volumes consacrés à la Voie du samouraï : le Hagakure. Tsunetomo Yamamoto est considéré aujourd'hui comme l'incarnation de l'esprit samouraï.
Les informations fournies dans la section « A propos du livre » peuvent faire référence à une autre édition de ce titre.