Présentation de l'éditeur :
L'école Tenshin Shôden Katori Shintô Ryû est renommée pour l'excellence de sa technique dans le domaine des armes et pour son haut niveau culturel. Cette école, qui est au fondement et à l'origine des arts martiaux japonais, est connue dans le monde entier et a su entretenir, à la fois, un art du combat fort remarquable et une civilisation raffinée et profonde. À notre époque (qui a tendance à perdre de vue la signification réelle de l'art du sabre, comme le souligne dans sa préface le grand maître de l'école) le travail de maître Otake, qui s'inscrit dans la grande tradition des arts martiaux classiques japonais, constitue une contribution spirituelle indéniable. Risuke Otake est le plus éminent expert de cette école et sa technique est reconnue par tous comme étant une des plus pures en matière d'escrime japonaise.
En France, nombreux sont les pratiquants de disciplines martiales diverses qui se reconnaissent dans la Katori Shinto Ryù et qui fondent leur étude des armes sur son enseignement.
Ce livre est un des volumes du triptyque édité en japonais et anglais en 1977 par maître Otake sous le titre The Deity and the Sword, aujourd'hui introuvable. Une version intégrale reliée, Le Sabre et le divin, est parue en français en 2001 mais est aujourd'hui épuisée.
Cette série est la réédition de ce livre exceptionnel.
° IAI-JUTSU (techniques individuelles avec sabre).
° KEN-JUTSU (techniques à deux avec sabres en bois.)
° NAGINATA, BÔ et SÔ-JUSTU (techniques avec hallebarde, bâton et lance contre sabre de bois).
Katori Shinto Ryu, de son nom complet Tenshin Shôden Katori Shinto Ryu, est une des plus anciennes écoles japonaises de combat au sabre. Fondée par lizasa Chôisai lenao (1387-1488) dans le temple Katori, cette école martiale est fortement imprégnée de religion shinto et d'éthique zen; elle fut d'ailleurs déclarée «Trésor culturel du Japon» en 1960. L'enseignement inclut le travail du sabre mais aussi celui de nombreuses armes telles que le bâton, la lance ou la naginata.
Ce volume est consacré au IAI-JUTSU, c'est-à-dire aux techniques de dégainage du sabre (lai signifie «faire jaillir»). C'est une pratique individuelle qui s'exécute sous forme d'enchaînements de quelques mouvements (dégainage, attaque, parades ou esquives, rengainage) d'une grande précision. Cet exercice s'exécute avec un sabre, traditionnellement, tranchant.
Ce livre présente aussi la théorie générale de cette école ainsi que l'enseignement ésotérique et spirituel.
Extrait :
Extrait de l'avant-propos de Risuke Otake :
Depuis la lointaine période de Nara, la science militaire japonaise a subi de nombreuses influences : celle du bouddhisme qui, originaire de l'Inde, nous est venu de Chine et de notre Shinto national, celles aussi de la doctrine des Cinq éléments et de la pratique des incantations. De tout cela est né un excellent système de technique martiale.
La Tenshin Shôden Katori Shintô-ryù que nous présentons ici est à l'origine des budô actuels. Elle transmit la connaissance de divers arts martiaux et permit la création de plusieurs écoles. Son enseignement resta secret pendant près de six cents ans, à l'abri derrière des portes hermétiquement closes qui ne se sont ouvertes que récemment.
Si cette science nous a été léguée intacte, cela est dû, d'une part, à son mode de transmission secret et, d'autre part, à l'interdiction de la mettre en pratique. Ces deux raisons découlent du principe suivant : «La science de la guerre est la science de la paix.» Un système élaboré conformément à l'ordre du Ciel et de la Terre ne saurait se réduire jusqu'à n'être qu'une simple arme de guerre, alors qu'il a été pensé et enseigné en vertu de l'idée suivante : «Un homme, en tant qu'être humain, se doit de mener une vie paisible.» Cette science, comme tout ce qui nous a été transmis, intacte, à travers tant de générations, ne peut que porter en elle l'essence culturelle du Japon d'autrefois.
Nos contemporains, en majorité, ne s'intéressent qu'à la vie moderne et n'ont pas conscience des valeurs du passé, qui disparaissent, hélas, de plus en plus vite.
Le monde du budô ne fait pas exception à cette règle. Le nombre des pratiquants augmente mais, malgré la qualité exceptionnelle des enseignants, les budô actuels ont perdu leur essence ; la technique et l'esprit n'ont pratiquement plus de rapport avec la science guerrière du Japon d'autrefois, ils ne sont plus que pratique ludique au service de la masse.
Et cela est dû surtout au fait que c'est la compétition qui a fait connaître en Europe ce que nous appelons actuellement budô, et qui n'est qu'un aspect mineur de ce qu'était l'ancienne science guerrière. Certes, les adeptes en sont devenus plus nombreux mais au détriment du jutsu, qui s'est trouvé considérablement affaibli. Or, porter atteinte à une forme intangible de culture c'est, à coup sûr, provoquer irrémédiablement sa disparition.
Les militaires ont gouverné le Japon pendant la plus grande partie de son histoire et, quand je vois maintenant disparaître les techniques martiales ou la spiritualité, parce qu'on s'en désintéresse, il me semble naturel de ressentir profondément la nécessité de faire resurgir la culture fondamentale du Japon, dans toute son authenticité. J'ai entendu dire qu'il existait depuis peu une tendance à accorder plus de considération aux anciennes écoles. Alors, il est primordial que l'attitude à adopter soit de concentrer tous les efforts pour parvenir à une transmission aussi fidèle que possible de notre héritage culturel.
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