Extrait :
Les Nouveaux Nouveaux Mystères de Paris commencent au bout du monde, l'année dernière
Nous sommes le 4 novembre 2008. Sur la page d'accueil Internet du site de Radio France, que je consulte pour choisir quel programme écouter pendant que j'écris, je lis : Éphéméride : il y a 170 ans, Stendhal commence à écrire son roman La Chartreuse de Parme qui sera achevé le 26 décembre 1838 et paraîtra en mars 1839. Il n'y a pas à chier, tout se sait. La société de contrôle a envahi l'espace-temps. Il est vraiment temps de raconter cette histoire. En route ! On verra bien où j'en serai le 26 décembre.
Première étape du petit manuel du parfait romancier : à qui arrive cette histoire ? Autrement dit le personnage principal, qui n'a rien à voir avec le narrateur, j'en suis la preuve vivante. Et d'ailleurs ça me donne une idée, pour mettre un holà à toute tentation d'autofiction, tant chez vous que chez moi, je vais d'emblée poser entre nous un personnage fictif... Qui ? Attendez, je réfléchis... Une femme, c'est mieux. De mon âge je préfère... Blonde, brune, je m'en fous... sympathique, tant qu'à faire... Et pourquoi pas Frédérique ?
Ah, cette chère Frédérique ! Je l'ai inventée il y a longtemps. C'est l'héroïne de mon premier roman, elle a un second rôle dans le deuxième, et ça me ferait très plaisir de la retrouver, sans compter que ça doit être réciproque, dix ans sans voir le jour de la moindre page blanche, c'est marrant pour personne, même pour un personnage.
Comment la décrire ? À mon avis, elle s'est un peu assagie avec l'âge, mais elle n'a pas vraiment changé : impétueuse, sentimentale, sarcastique, romantique, révoltée, quelle santé. Elle avait 23 ans en 1994, ça lui fait donc 37 ans. Six ans de moins que moi, c'est bien, ça me laisse un peu d'autorité. Elle aime les filles bien sûr, comme moi, mais cette fois-ci, on va arrêter de parler de cul, hein Frédérique ? Reste concentrée sur l'histoire, l'intrigue comme on dit. Les filles, ça sera pour un autre livre, ou alors à la fin, en récompense. Vous n'êtes pas sans savoir qu'entre les personnages et leurs auteurs, ça tire à hue et à dia, il paraît même que certains de mes confrères disent que ce sont les personnages qui les guident. Pas de ça ici. C'est moi qui commande, ce qui ne va pas sans d'âpres négociations, le cas échéant. Donc on est bien d'accord, Frédérique, les filles, c'est pour le dernier chapitre.
Présentation de l'éditeur :
Les nouveaux nouveaux mystères de Paris Frédérique sauce son assiette et essaie de considérer rationnellement ce qui lui arrive. Je suis un personnage de fiction dans un roman d'aventures, nom d'un chien, donc j'ai un caractère déterminé, je suis animée par un but, et il va y avoir des adjuvants/des opposants pour m'y aider/m'en empêcher. C'est pas si compliqué. Mon but, on l'a défini dès le début : retrouver Simone. Pourquoi ? Eh bien parce que c'est le but, justement, je peux avoir encore un demi, demande Frédérique au serveur qui fume cigarette sur cigarette. Si je continue à tout questionner, l'histoire n'avancera jamais. Un personnage, son auteur et une machine à remonter le temps cachée dans un Buffet Henri II... Aventures, amour, science-fiction, tiroirs et double-fonds, le quatrième ouvrage de Cécile Vargaftig célèbre le roman et sa liberté infinie !
En 2011, Cécile Vargaftig a maintenant 45 ans. Elle vit toujours en France.
Les Nouveaux Nouveaux Mystères de Paris est son quatrième roman, après Frédérique (J'ai lu Nouvelle génération), Laisser frémir (Julliard) et Fantômette se pacse (Au diable vauvert).
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