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Revue de presse :
La grande romancière anglaise s'est essayée au thriller. Une réussite...
Cette histoire tordue à souhait fonctionne à merveille parce que les personnages, fouillés et complexes, ne sont jamais caricaturaux. Touchante, Audrun, la vieille fille, souffre d'un mal ancien et de la proximité de son frère Aramon, alcoolique et pervers...
Rose Tremain précipite ces êtres fragiles les uns contre les autres comme on frotte deux pierres pour faire des étincelles. Pas par sadisme mais pour en tirer des émotions nouvelles. Si les vieilles demeures ont des failles, semble-t-elle dire, les hommes ont des fêlures. Le temps qui passe, la solitude les terrifie. Et le souvenir de leurs morts les hante. (Bruno Corty - Le Figaro du 10 juin 2010)
En technicienne avertie (elle a enseigné l'écriture littéraire à l'université d'East Anglia), l'auteur mène son intrigue avec une rigueur impeccable. Est-ce trop ? Non, car Rose Tremain a ce sens des histoires, ce don du portrait qui emportent tout. Qu'elle raconte un dîner avec cuite finale à Londres, la petite société des Anglais conquise par ce Sud pourtant peu hospitalier, la frénésie immobilière qui a gagné le pays, le corps abîmé d'Anthony, les "épisodes" d'Audrun ou les cauchemars d'Aramon, elle vise juste, griffe, touche, sans jamais s'abandonner au pathos, avec drôlerie parfois. Cette manière, très anglaise, de dire tout, mais en se tenant, fait la séduction du livre. Il y a du Chabrol là-dedans, celui du "Boucher", par exemple, auquel la première scène - une découverte abominable - rend hommage. (Marie-Françoise Leclère - Le Point du 17 juin 2010)
Extrait :
Cette histoire tordue à souhait fonctionne à merveille parce que les personnages, fouillés et complexes, ne sont jamais caricaturaux. Touchante, Audrun, la vieille fille, souffre d'un mal ancien et de la proximité de son frère Aramon, alcoolique et pervers...
Rose Tremain précipite ces êtres fragiles les uns contre les autres comme on frotte deux pierres pour faire des étincelles. Pas par sadisme mais pour en tirer des émotions nouvelles. Si les vieilles demeures ont des failles, semble-t-elle dire, les hommes ont des fêlures. Le temps qui passe, la solitude les terrifie. Et le souvenir de leurs morts les hante. (Bruno Corty - Le Figaro du 10 juin 2010)
En technicienne avertie (elle a enseigné l'écriture littéraire à l'université d'East Anglia), l'auteur mène son intrigue avec une rigueur impeccable. Est-ce trop ? Non, car Rose Tremain a ce sens des histoires, ce don du portrait qui emportent tout. Qu'elle raconte un dîner avec cuite finale à Londres, la petite société des Anglais conquise par ce Sud pourtant peu hospitalier, la frénésie immobilière qui a gagné le pays, le corps abîmé d'Anthony, les "épisodes" d'Audrun ou les cauchemars d'Aramon, elle vise juste, griffe, touche, sans jamais s'abandonner au pathos, avec drôlerie parfois. Cette manière, très anglaise, de dire tout, mais en se tenant, fait la séduction du livre. Il y a du Chabrol là-dedans, celui du "Boucher", par exemple, auquel la première scène - une découverte abominable - rend hommage. (Marie-Françoise Leclère - Le Point du 17 juin 2010)
L'enfant a pour nom Mélodie.
Il y a bien longtemps, avant la naissance de Mélodie, sa jolie maman s'était essayée à composer de la musique.
Mélodie a dix ans, et, présentement, elle se mesure à un sandwich. Elle en écarte les deux moitiés et regarde longuement le jambon rose et moite niché à l'intérieur, les reflets verdâtres répugnants qui jouent à la surface. Tout autour d'elle, dans l'herbe jaunie, dans les arbres desséchés, les cigales et les grillons font leur drôle de bruit, pas avec leur voix (elles n'ont pas de voix, lui a-t-on expliqué), mais avec leur corps, dont une partie vibre contre l'autre. Ici, songe Mélodie, tout est animé, agité, sans cesse en mouvement, et elle est terrorisée à l'idée de voir un de ces insectes atterrir brutalement sur son sandwich ou sur sa jambe, ou bien venir se prendre les pattes dans ses cheveux.
Les cheveux de Mélodie sont soyeux et foncés. Tandis qu'elle contemple le jambon qui suinte, elle sent un filet de transpiration sur son crâne. La sueur, songe-t-elle, c'est comme une main froide qui essaierait de vous caresser. C'est quelque chose de bizarre qu'on a au-dedans de soi et qui s'insinue partout.
Il y a bien longtemps, avant la naissance de Mélodie, sa jolie maman s'était essayée à composer de la musique.
Mélodie a dix ans, et, présentement, elle se mesure à un sandwich. Elle en écarte les deux moitiés et regarde longuement le jambon rose et moite niché à l'intérieur, les reflets verdâtres répugnants qui jouent à la surface. Tout autour d'elle, dans l'herbe jaunie, dans les arbres desséchés, les cigales et les grillons font leur drôle de bruit, pas avec leur voix (elles n'ont pas de voix, lui a-t-on expliqué), mais avec leur corps, dont une partie vibre contre l'autre. Ici, songe Mélodie, tout est animé, agité, sans cesse en mouvement, et elle est terrorisée à l'idée de voir un de ces insectes atterrir brutalement sur son sandwich ou sur sa jambe, ou bien venir se prendre les pattes dans ses cheveux.
Les cheveux de Mélodie sont soyeux et foncés. Tandis qu'elle contemple le jambon qui suinte, elle sent un filet de transpiration sur son crâne. La sueur, songe-t-elle, c'est comme une main froide qui essaierait de vous caresser. C'est quelque chose de bizarre qu'on a au-dedans de soi et qui s'insinue partout.
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- ÉditeurA Vue d'Oeil
- Date d'édition2011
- ISBN 10 2846666067
- ISBN 13 9782846666060
- ReliureBroché
- Nombre de pages472
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Les silences
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(2011)
ISBN 10 : 2846666067
ISBN 13 : 9782846666060
Neuf
Paperback
Quantité disponible : 1
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Evaluation vendeur
Description du livre Paperback. Etat : NEUF. Dans son mas des Cévennes, Aramon vit seul sur ses terres à l'abandon. Non loin de là, dans la misérable bicoque qui constitue son seul bien, sa soeur Audrun tente d'oublier les trahisons qui l'empoisonnent depuis l'enfance. Le jour où Anthony Verey, un riche antiquaire londonien, décide de s'établir dans la région, où vit déjà sa soeur bien-aimée, c'est une mécanique destructrice qui s'enclenche. Une mécanique de mort. Peu à peu, les souvenirs émergent, et avec eux les silences glissés entre ces êtres vulnérables et blessés, dévoilant, au-delà de leur fragilité, une volonté de redonner du sens à leur vie. - Nombre de page(s) : 1 vol. (469 p.) - Poids : 660g - Langue : fre - Genre : Littérature française Romans Nouvelles Correspondance 16-17 littérature. N° de réf. du vendeur N9782846666060
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