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Seyvos, Florence Le garçon incassable ISBN 13 : 9782846668378

Le garçon incassable - Couverture souple

 
9782846668378: Le garçon incassable
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Revue de presse :
C'est une fille inclassable qui a écrit Le Garçon incassable. Florence Seyvos a de solides bagages pleins de trésors, et fait son chemin mine de rien, depuis une vingtaine d'années...
Une discrète narratrice se cache entre les pages du livre, comme entre deux portes. Lancée dans un voyage à Los Angeles, sur les traces de Buster Keaton, «L'Homme qui ne rit jamais», elle est aussi la soeur d'Henri, «en rit». Rire ou ne pas rire, parler ou se taire, ces questions demeurent sans réponse dans la tête de cette fille qui a choisi la transparence. Ses doutes quant au visage à afficher, sa tentation de l'invisibilité, ses injonctions de maîtrise de soi, insufflent au roman une magie presque spectrale. C'est elle, la véritable héroïne du livre, fille fragile en appui sur deux garçons incassables, forte femme épaulant deux gueules cassées. Chez Florence Seyvos, rien n'est jamais définitif, la silencieuse inversion des rôles est une question de survie. (Marine Landrot - Télérama du 1er mai 2013)

Le créateur Buster Keaton, mort à 70 ans d'un cancer du poumon, aura été relégué au second plan par l'arrivée du cinéma parlant. Florence Seyvos, née en 1967, reste son admiratrice. L'auteur des Apparitions (L'Olivier, 1995, prix Goncourt du premier roman et prix France Télévisions) a écrit un roman singulier et poétique. Le ton est grave ou joyeux, selon les moments. La matière est vraie mais recomposée à l'aide de la mémoire. Henri va travailler dans un CAT (centre d'aide par le travail) et prendre goût à l'indépendance. Il entretient une passion, comme Buster Keaton, pour les trains. Que ressentent réellement l'acteur au flegme légendaire et le frère au rire trop fort ? On ne sait pas vraiment. Les deux hommes sont en inadéquation avec le monde environnant. Ça grince et ça gêne. On les pointe du doigt par admiration ou par moquerie. Ils sont opiniâtres et opaques. Et la romancière Florence Seyvos, elle qui préfère se perdre dans les rues plutôt que de demander son chemin à des inconnus, appartient à la même famille qu'eux. (Marie-Laure Delorme - Le Journal du Dimanche du 28 avril 2013)

Buster Keaton, le roi de la chute, a été projeté dès son plus jeune âge par son père d'un bout à l'autre de toutes les scènes des Etats-Unis. Il s'est brisé étonnamment peu de membres au cours de sa vie passée à se jeter lui-même " dans les airs, dans le flot d'une cascade, du haut d'un immeuble, à travers un ouragan, sur une locomotive, à la poursuite de sa fiancée ". Le lien entre les deux hommes, c'est sans aucun doute leur " étrange détermination ", qui pousse l'un à vouloir à toute force mener son existence propre, l'autre à se prendre pour un projectile, lancé à travers un monde absurde. C'est sans doute là que gît leur " petit noyau réfractaire ", cette dimension irréfragable de soi, indifférente au temps qui passe, que Florence Seyvos traque dans ses (trop rares) livres...
Retraçant ces deux destins, entre lesquels elle ne trace évidemment pas de signe d'égalité, Florence Seyvos marche sur deux fils, le burlesque et le tragique. Henri ne fait pas la différence entre les deux, Buster a toujours organisé leur collision, et c'est dans cet équilibre, cette double tension, que se déploie ce texte modeste et gracieux, superbement obstiné. (Raphaëlle Leyris - Le Monde du 9 mai 2013)

Florence Seyvos raconte deux vies qui avancent dans le fracas du monde...
C'est un beau roman, au style simple et proche du coeur, qui dit la façon dont chacun grandit dans le regard des autres, comme au cinéma. (Eric Libiot - L'Express, mai 2013)

Où la romancière et scénariste de Noémie Lvovsky entrelace les destins de Buster Keaton et d'un garçon handicapé. Bouleversant...
S'il est inventé, on voudrait qu'il existât. S'il existe, on voudrait qu'il fût inventé. Quel incroyable, énigmatique et bouleversant personnage. Sûr qu'il restera. On ne cherche même pas à savoir s'il appartient au monde réel ou à celui de l'imaginaire, si Florence Seyvos s'en souvient ou l'a rêvé. D'ailleurs, son livre beau et singulier se moque bien des classifications d'usage - sur la couverture, il n'est écrit ni «roman» ni «récit». Au lecteur de choisir...
Tout commence en Côte d'Ivoire, à la fin des années 1970. La narratrice a 11 ans. Ses parents ont divorcé. Elle et son frère quittent la France avec leur mère, qui va vivre désormais avec un homme installé depuis longtemps en Afrique. Cet homme, lui aussi séparé, a en charge un fils handicapé de 9 ans, Henri, dont la mère est partie après l'avoir mis au monde...
Et quand, d'un pas keatonien, il marche dans la rue avec sa soeur, il passe son bras autour de son cou, «en propriétaire». «Il est très fier, écrit Florence Seyvos. Nous boitons de concert. Sa main me broie l'épaule, son bras pèse une tonne. Je soupire. - Henri, tu me fais mal.» A nous, aussi. Mais c'est bon. (Jérôme Garcin - Le Nouvel Observateur du 16 mai 2013)

L'auteur, Florence Seyvos, articule ces deux récits sans exagérer la symétrie. Elle ne peut expliquer sa fascination ni son affection pour ces deux êtres, elle se contente de les contempler, de s'exposer à leur mystère. Henri paraît toujours absorbé par quelque chose qui échappe à son entourage. De même, écrit-elle, Buster Keaton est «un jeune homme sur qui tout glisse, aussi résigné que résolu». Elle perçoit chez l'un et l'autre «un noyau réfractaire». On s'interroge : pourquoi leur inadéquation au monde dégage-t-elle une étrange beauté ? Serait-ce qu'elle met en lumière, comme autrefois le fou du roi, le manque de consistance et l'arbitraire des principes qui régissent la vie en ­société ? (Astrid de Larminat - Le Figaro du 30 mai 2013)
Extrait :
Ce matin, elle a la chambre d'hôtel pour elle toute seule. Elle est à Los Angeles, elle a mangé du pain perdu, French toast, ce qu'elle ne ferait jamais en France, ni chez elle, ni à l'hôtel. Ensuite elle a étalé ses affaires partout et s'est demandé comment elle allait s'habiller. Sur la table de nuit est posée une feuille de papier sur laquelle il est écrit : La maison où a vécu Buster Keaton est au 1018 Pamela Drive. Il a également vécu au 1004 Hatford Way. Il s'agit d'une résidence privée et on ne peut la visiter. En espérant que ces informations vous seront utiles... Suit le nom du propriétaire de la maison de Pamela Drive, orthographié de deux façons différentes, l'une avec deux t, l'autre avec th. Si elle doit le prononcer, il faudra choisir entre les deux prononciations, et donc prendre un risque. C'est embêtant. Mais elle n'ose pas déranger de nouveau la personne qui lui a si gentiment procuré les adresses.
Elle se regarde dans la glace, ses mains disparaissent entièrement dans les manches du peignoir. Elle s'assoit, prend un stylo et fait son exercice de convergence. Elle tend le bras, met la pointe du stylo bien en face de ses yeux et la fixe tout en la rapprochant lentement du bout de son nez. À trente centimètres du nez, le stylo se dédouble inexorablement. Il faut forcer sur les yeux pour que les deux pointes reviennent l'une sur l'autre.
Avant, elle le faisait tous les matins. Elle en a perdu l'habitude et depuis, son oeil droit s'éloigne de plus en plus. Il dit sérieusement merde à l'autre. Quand a-t-elle cessé de faire son exercice tous les matins ? Depuis qu'elle a un fiancé. Elle trouve qu'elle n'a plus le temps. C'est d'autant plus idiot que son fiancé aime beaucoup la voir faire son exercice.
- Mais qu'est-ce que tu vois, avec cet oeil-là ? lui demande-t-il souvent.
- Je vois sans voir. Mon cerveau dit à mon oeil : toi, ce que tu vois, je m'en fiche, je ne le regarde même pas.
Pour choisir comment s'habiller, elle fait coulisser la fenêtre et passe son bras dehors, jusqu'à l'épaule. Il fait chaud, au moins trois degrés de plus qu'hier. À Paris, elle ouvre les deux battants et se penche au-dehors, les bras ouverts. L'estimation de la température est bien plus juste. Encore une chose que son fiancé aime regarder et qu'elle ne fait presque plus, justement parce qu'elle est regardée. Résultat, elle choisit moins bien ses vêtements et - horreur - elle transpire.
Elle est nerveuse, jette un coup d'oeil toutes les trois minutes sur la feuille où sont imprimées les adresses. Après une étude approfondie du plan, elle s'est aperçue que les deux maisons étaient peut-être très proches l'une de l'autre. Sa voix intérieure répète : c'est dingue, je suis à Los Angeles. Mais d'un ton calme parce qu'il ne faut pas trop s'exciter. Elle vérifie pour la cinquantième fois qu'elle a bien toutes ses affaires, de l'argent, les adresses, le plan, un carnet, l'adresse de l'hôtel. Elle quitte la chambre et prend un taxi. C'est dingue, j'ai réussi à prendre un taxi. Ne pas trop s'exciter, ne pas transpirer. Le taxi arrive à Beverly Hills. C'est dingue, je suis à Beverly Hills. (...)

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  • ÉditeurA Vue d'Oeil
  • Date d'édition2014
  • ISBN 10 284666837X
  • ISBN 13 9782846668378
  • ReliureBroché
  • Nombre de pages298
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Florence Seyvos
Edité par A Vue d'Oeil (2014)
ISBN 10 : 284666837X ISBN 13 : 9782846668378
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Vendeur :
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