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Extrait :
Extrait de l'introduction
1.1. - JEAN-MARIE CASAL (1905-1977) ET LA FOUILLE DE NINDOWARI
Dans cette introduction à la publication des fouilles de Nindowari, nous évoquerons d'abord le contexte général dans lequel Jean-Marie Casal (1905-1977) a entrepris ses travaux sur ce site en collaboration avec le département d'archéologie et des musées du Pakistan dirigé à l'époque par le Dr EA. Khan. Nous aurons ainsi l'occasion de rappeler l'état des recherches à l'époque de ces fouilles. Nous aborderons ensuite quelques-unes des questions, qui se posent aujourd'hui dans le domaine de l'archéologie du IIIe millénaire dans l'ensemble géographique comprenant le Balochistan et la vallée de l'Indus, pour lesquelles la publication de la fouille de Nindowari nous a paru susceptible d'apporter une réelle contribution.
Comme nous l'indiquerons de nouveau dans la partie consacrée plus spécifiquement à l'historique du déroulement des travaux de terrain, Jean-Marie Casal, directeur de la mission archéologique de l'Indus, avait entrepris en 1962 des fouilles à Nindowari dans la vallée de l'Ornach au Balochistan pakistanais, avec le soutien financier du ministère des Affaires étrangères et de la Commission des fouilles françaises à l'étranger. Ces fouilles durent être interrompues trois ans plus tard après le déclenchement de la guerre indo-pakistanaise de 1965. Certes, Nindowari était fort loin de la ligne de front d'une guerre qui, d'ailleurs, devait être brève. Mais le début des années 1960 avait été marqué par une grande instabilité dans la province du Balochistan. Le maréchal Ayub Khan, président du Pakistan, avait lancé de vastes opérations militaires contre des populations tribales et en particulier contre les Mengals. Le chef de cette tribu, le Sardar Attaullah Khan dont la résidence traditionnelle est à Wadh, à 50 kilomètres au nord de l'Ornach, avait été arrêté juste avant le début des travaux de Casal à Nindowari. Les règles d'hospitalité, qui étaient encore très suivies au Balochistan à cette époque, nous ont cependant permis d'entreprendre ces travaux dans de bonnes conditions, malgré l'intensité de la rébellion dans la partie méridionale du Balochistan. Toutefois, le conflit avec l'Inde devait conduire les autorités pakistanaises à envoyer en 1965 sur le front la majeure partie des troupes chargées auparavant des opérations de maintien de l'ordre au Balochistan. Dans ces conditions, la mission archéologique fut priée de suspendre ses travaux. En attendant de retourner sur le terrain, Casal publiait un article relativement succinct dans Pakistan Archaeology en 1966 (Casal 1966). Cet article insistait sur l'étendue des vestiges architecturaux, donnait un premier aperçu des structures dégagées et livrait quelques éléments sur la séquence du site, tout particulièrement sur l'existence d'une période d'occupation antérieure à la culture de Kulli.
Gardant l'espoir de Reprendre ses travaux à Nindowari, Casal avait en effet remis à plus tard l'étude de cette fouille et avait porté son intérêt sur un site de la plaine de Kachi, près de la station de chemin de fer de Pirak, à 12 kilomètres au sud de la ville de Sibi, dans la partie centrale de la même province du Balochistan. Au début des années i960, Robert L. Raikes, hydrologue et archéologue amateur, avait fait une collecte de tessons d'une poterie faite à la main et décorée de motifs géométriques qu'il avait rapprochée de céramiques mésopotamiennes, notamment de celle de la culture de Samara du VIe millénaire (Raikes 1963, 1965). Casal pensait donc avoir la possibilité à Pirak non seulement de mettre en lumière une culture, antérieure à celle de Kulli qu'il avait pu étudier pendant les trois campagnes de fouilles à Nindowari, mais aussi d'éclairer des relations entre le monde de l'Indus et la Mésopotamie dès le VIe millénaire. La séquence de Pirak devait se révéler tout autre, puisque très vite l'occupation du site était datée entre environ 1800 et 700 avant notre ère. Notre mission devait fouiller Pirak de 1968 à 1974. Jean-Marie Casal était victime d'un grave ennui de santé à Pirak lors de l'avant-dernière campagne en 1973, qui devait l'éloigner définitivement du terrain et des activités de recherches jusqu'à son décès en 1977.
Présentation de l'éditeur :
1.1. - JEAN-MARIE CASAL (1905-1977) ET LA FOUILLE DE NINDOWARI
Dans cette introduction à la publication des fouilles de Nindowari, nous évoquerons d'abord le contexte général dans lequel Jean-Marie Casal (1905-1977) a entrepris ses travaux sur ce site en collaboration avec le département d'archéologie et des musées du Pakistan dirigé à l'époque par le Dr EA. Khan. Nous aurons ainsi l'occasion de rappeler l'état des recherches à l'époque de ces fouilles. Nous aborderons ensuite quelques-unes des questions, qui se posent aujourd'hui dans le domaine de l'archéologie du IIIe millénaire dans l'ensemble géographique comprenant le Balochistan et la vallée de l'Indus, pour lesquelles la publication de la fouille de Nindowari nous a paru susceptible d'apporter une réelle contribution.
Comme nous l'indiquerons de nouveau dans la partie consacrée plus spécifiquement à l'historique du déroulement des travaux de terrain, Jean-Marie Casal, directeur de la mission archéologique de l'Indus, avait entrepris en 1962 des fouilles à Nindowari dans la vallée de l'Ornach au Balochistan pakistanais, avec le soutien financier du ministère des Affaires étrangères et de la Commission des fouilles françaises à l'étranger. Ces fouilles durent être interrompues trois ans plus tard après le déclenchement de la guerre indo-pakistanaise de 1965. Certes, Nindowari était fort loin de la ligne de front d'une guerre qui, d'ailleurs, devait être brève. Mais le début des années 1960 avait été marqué par une grande instabilité dans la province du Balochistan. Le maréchal Ayub Khan, président du Pakistan, avait lancé de vastes opérations militaires contre des populations tribales et en particulier contre les Mengals. Le chef de cette tribu, le Sardar Attaullah Khan dont la résidence traditionnelle est à Wadh, à 50 kilomètres au nord de l'Ornach, avait été arrêté juste avant le début des travaux de Casal à Nindowari. Les règles d'hospitalité, qui étaient encore très suivies au Balochistan à cette époque, nous ont cependant permis d'entreprendre ces travaux dans de bonnes conditions, malgré l'intensité de la rébellion dans la partie méridionale du Balochistan. Toutefois, le conflit avec l'Inde devait conduire les autorités pakistanaises à envoyer en 1965 sur le front la majeure partie des troupes chargées auparavant des opérations de maintien de l'ordre au Balochistan. Dans ces conditions, la mission archéologique fut priée de suspendre ses travaux. En attendant de retourner sur le terrain, Casal publiait un article relativement succinct dans Pakistan Archaeology en 1966 (Casal 1966). Cet article insistait sur l'étendue des vestiges architecturaux, donnait un premier aperçu des structures dégagées et livrait quelques éléments sur la séquence du site, tout particulièrement sur l'existence d'une période d'occupation antérieure à la culture de Kulli.
Gardant l'espoir de Reprendre ses travaux à Nindowari, Casal avait en effet remis à plus tard l'étude de cette fouille et avait porté son intérêt sur un site de la plaine de Kachi, près de la station de chemin de fer de Pirak, à 12 kilomètres au sud de la ville de Sibi, dans la partie centrale de la même province du Balochistan. Au début des années i960, Robert L. Raikes, hydrologue et archéologue amateur, avait fait une collecte de tessons d'une poterie faite à la main et décorée de motifs géométriques qu'il avait rapprochée de céramiques mésopotamiennes, notamment de celle de la culture de Samara du VIe millénaire (Raikes 1963, 1965). Casal pensait donc avoir la possibilité à Pirak non seulement de mettre en lumière une culture, antérieure à celle de Kulli qu'il avait pu étudier pendant les trois campagnes de fouilles à Nindowari, mais aussi d'éclairer des relations entre le monde de l'Indus et la Mésopotamie dès le VIe millénaire. La séquence de Pirak devait se révéler tout autre, puisque très vite l'occupation du site était datée entre environ 1800 et 700 avant notre ère. Notre mission devait fouiller Pirak de 1968 à 1974. Jean-Marie Casal était victime d'un grave ennui de santé à Pirak lors de l'avant-dernière campagne en 1973, qui devait l'éloigner définitivement du terrain et des activités de recherches jusqu'à son décès en 1977.
Les fouilles conduites de 1962 à 1965 par la mission archéologique de l'Indus, avec le soutien du Ministère des Affaires étrangères et européennes et la collaboration du département d'archéologie et des musées du Pakistan, sur le site de Nindowari dans le Balochistan méridional, n'avaient encore jamais été publiées, exception faite d'un court rapport sur les deux premières campagnes. Cette publication reprend l'ensemble de la documentation laissée par Jean-Marie Casal (1905-1977) sur la seule fouille jamais réalisée d'une agglomération de la culture de Kulli qui, au IIIe millénaire avant notre ère, a été en partie contemporaine de la civilisation de l'Indus. Ces données anciennes, réinterprétées dans le cadre de travaux archéologiques plus récents, permettent de présenter une véritable synthèse sur l'origine et le développement de la culture de Kulli, ainsi que sur la question de ses relations avec la civilisation de l'Indus et l'ensemble des sites des régions indo-iraniennes au cours du IIIe millénaire avant notre ère.
Excavations at the site of Nindowari in southern Balochistan were carried out from 1962 to 1965 by the Mission archéologique de l'Indus in partnership with Pakistan's Department of Archaeology and Museums and with the support of the French Ministère des Affaires étrangères. Till now publication of the results has been limited to one short report on the first two seasons of excavation. This monograph is the first comprehensive publication of the results of the Nindowari project, which was directed by Jean-Marie Casal (1905-1977). It collects the documentation left by Casal from the only large-scale excavation ever carried out at a site of the 3rd millennium BC Kulli Culture, which was partly contemporary with the Indus Civilization. When interpreted in light of more than 40 years of subsequent research, these records provide unique insights into the origins and development of the Kulli Culture and into its connections with the Indus Civilization and with contemporary archaeological sites across the Indo-lranian region during the third millennium BC.
Excavations at the site of Nindowari in southern Balochistan were carried out from 1962 to 1965 by the Mission archéologique de l'Indus in partnership with Pakistan's Department of Archaeology and Museums and with the support of the French Ministère des Affaires étrangères. Till now publication of the results has been limited to one short report on the first two seasons of excavation. This monograph is the first comprehensive publication of the results of the Nindowari project, which was directed by Jean-Marie Casal (1905-1977). It collects the documentation left by Casal from the only large-scale excavation ever carried out at a site of the 3rd millennium BC Kulli Culture, which was partly contemporary with the Indus Civilization. When interpreted in light of more than 40 years of subsequent research, these records provide unique insights into the origins and development of the Kulli Culture and into its connections with the Indus Civilization and with contemporary archaeological sites across the Indo-lranian region during the third millennium BC.
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- ÉditeurGinkgo
- Date d'édition2011
- ISBN 10 2846790868
- ISBN 13 9782846790864
- ReliureBroché
- Nombre de pages308
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Nindowari, Pakistan - la culture de Kulli
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GINKGO
(2011)
ISBN 10 : 2846790868
ISBN 13 : 9782846790864
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