Extrait :
Décor : le salon des Crocker-Harris dans une public school, au sud de l'Angleterre. Il est entre dix-huit et dix-neuf heures, un soir de juillet. Le bâtiment dans lequel est situé leur logement de fonction est de belle taille et de style victorien, et, à une date assez récente, a été converti en appartements de dimensions variées pour les professeurs, qu'ils soient mariés ou célibataires. Les Crocker-Harris disposent du rez-de-chaussée et leur salon est sans doute la pièce la plus spacieuse - et la plus sombre - de la maison. Il se flatte néanmoins d'avoir accès (par une porte vitrée, sur la gauche) à un petit jardin, et il est meublé avec gaieté, raffinement, et force tissus imprimés. Une autre porte, au fond à droite, mène à Ventrée et au reste de l'appartement. Cette porte est dissimulée par un paravent.
Au lever du rideau, la pièce est vide, mais nous entendons la porte d'entrée s'ouvrir et se refermer ; aussitôt après, des coups sont timidement frappés à la porte, puis répétés après une pause. La porte finit par s'ouvrir et John Taplow fait son apparition. C'est un garçon assez quelconque, au visage rond ; il a environ seize ans, et porte des lunettes. Il se tient un moment à la porte, indécis, puis retourne dans l'entrée, d'où nous l'entendons lancer :
TAPLOW, lançant, hors scène. - Monsieur ! Monsieur !
Biographie de l'auteur :
D'ascendance irlandaise protestante, Terence Rattigan naît en 1911 à Londres. Il commence à écrire pour le théâtre très jeune. Peu après sa sortie d'Oxford, First Episode, pièce coécrite avec Philip Heinann, est représenté en 1934 sur la scène londonienne et sa comédie French Withou t Tears (,'Ecurie Watson), inspirée de son expérience universitaire, remporte un succès immédiat. Après la guerre, Rattigan devient l'un des auteurs les plus populaires et prolifiques de Grande-Bretagne. Il travaille sans relâche à une écriture exigeante, alternant avec brio comédies - While the SunShines (1943), Who is Sylvia ? (1950) - et drames - The Winslow Boy, 1946 (L'Honneur des Winslow), The Browning Version, 1948 (La Version Browning), The Deep Blue Sea,1952 (Bonne fête, Esther). Il mène également une carrière de scénariste pour le grand écran couronnée de succès et de prix, lui assurant des revenus très confortables - il est pendant de longues années le scénariste le mieux payé au monde. Mis à l'écart par un grand nombre de ses pairs pour ses prises déposition contre le théâtre des idées, ses pièces sont jugées désuètes, avant de connaître un regain d'intérêt au début des années 1970. Mais ce n'est véritablement qu'après sa mort en 1977 pue les metteurs en scène vont s'emparer avec passion de son couvre théâtrale.
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