Extrait :
ÉCRIVAINS DE PLATEAU.
La querelle qu'on a vu surgir pendant l'édition 2005 du Festival d'Avignon est loin d'être récente. On peut même dire qu'elle est aussi vieille que l'invention de la mise en scène ! Car celle-ci n'est finalement rien de concret, et pourtant sa présence est omniprésente sur la scène. D'elle, on ne voit rien de visible et matériel, et pourtant elle intervient dans l'ensemble de la composition des jeux de scène, dans la manière de dire, le mouvement des acteurs, l'espace qui les met en jeu, et l'univers sonore qui s'en dégage. Comme l'a théorisé Meyerhold, celui qui signe la mise en scène apparaît donc comme un auteur invisible, parallèle à l'auteur de la pièce (qu'il assimile), garant de l'autorité sur le spectacle, comme l'écrivain dramatique est le responsable du texte qu'il livre à la scène. Mais la livrant à la scène, sa pièce n'en est pas moins encore incomplète, et c'est l'accomplissement de ce sens, d'un sens possible parmi d'autres, que le metteur en scène va réaliser, en un nouveau geste d'écriture, produit cette fois dans l'espace de la scène. Le texte sort du livre pour se livrer aux forces et à l'ordre propre du plateau.
Présentation de l'éditeur :
Dire qu'Anatoli Vassiliev est un metteur en scène ne suffit pas à définir l'épaisseur de son travail, loin s'en faut. Il faudra plutôt reprendre un très vieux mot - ici en France complètement défraîchi, mais parfaitement vivant pour dire le parcours de Vassiliev : Maître de plateau. Il est de ceux qui élèvent le théâtre au rang d'un art absolu. Une exigence de travail et de vie qui s'inscrit dans la grande tradition de la scène théâtrale russe depuis.Stanislavski. Par son travail, Vassiliev rejoint ceux qui écrivent le poème de leur temps, à même le plateau.
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