Extrait :
1946 - LA NAISSANCE DU QUENIAU
INVITÉE D'HONNEUR : LA COMMUNE DE MONTMARTRE
En prélude à cette première grande fête d'après-guerre, le Comité des fêtes, nouvellement constitué, avait décidé de revenir à une tradition des corsos d'antan en se dotant d'une reine de la ville et de deux demoiselles d'honneur. L'appel aux candidates lancé par Henri Doger, Président de ce Comité des fêtes, fut parfaitement entendu puisque 43 jeunes filles se présentèrent.
Au deuxième tour de scrutin, Mademoiselle Colette Pousse était élue. Mesdemoiselles Luce Demarco et Thérèse Coubard héritaient des sièges de première et deuxième demoiselles d'honneur. Les résultats étaient proclamés par le tout récent maire, Georges Mention.
Les majestés étant couronnées, la fête pouvait commencer. Sous le signe de «La naissance du Queniau», elle se déroula le 3 juin 1946, jour de la Pentecôte. Le mauvais temps des jours précédents gêna considérablement les actifs participants bénévoles dans leurs préparatifs, mais ils mirent les bouchées doubles dans les dernières heures pour être fin prêts dans les délais. Ils furent récompensés car le ciel se montra clément.
C'est par une «Messe de Saint-Hubert» sonnée en l'église Notre-Dame par les membres du Cercle Dampierre de Paris que débutait le long programme de cette mémorable journée.
En début d'après-midi, chars et participants au défilé se rassemblaient au carrefour Saint-Laurent, (on dirait maintenant devant chez L.D.C.). C'était un parcours assez long puisqu'il traversait la ville pour faire une pause à la gare, reprendre son chemin vers le centre et se terminer place de la République. On voit que ce défilé passait à plusieurs reprises d'une rive à l'autre de la ville. Un seul pont existait alors. Il était en bois, reconstruit après la guerre sur les piles de l'ancien pont que les Allemands avaient fait sauter à leur départ. La circulation ne pouvant se faire à travers la ville durant les festivités, des déviations contournaient Sablé de très loin.
Quatorze cavaliers en tenue de hussards et placés sous les ordres de Monsieur Gustave Morin ouvraient la marche, suivis de la «clique» des sapeurs-pompiers. Avec son drapeau en tête, arrivait la «Commune Libre de Saint-Nicolas» avec son Maire, Monsieur Pré, accompagné de son adjoint et de son escorte en costume 1830.
Présentation de l'éditeur :
Née aussitôt après la Deuxième Guerre mondiale, la fête du Queniau a vraiment marqué la ville de Sablé durant plus de vingt-trois ans. Le «Queniau», frère sarthois du «p'tit Quinquin» du Nord, fut l'enfant né de la volonté d'un Comité des fêtes qui voulait réveiller, au lendemain des dures années passées, le caractère joyeux des Saboliens.
Après avoir mobilisé les quartiers pour relancer les «cavalcades» ou les «corsos» du passé, les différentes associations sportives ou culturelles saboliennes entrèrent en jeu et introduiront les groupes dansants qui, alliés à une musique et un char évoquant un même thème, allaient donner à cette fête du Queniau son caractère spécifique et assurer son succès régional.
La venue de vedettes du spectacle ou de la chanson contribua au fil des ans à faire de ce rendez-vous annuel une date importante dans l'Ouest. Le Comité des fêtes, en lace depuis 1946, n'a jamais trouvé d'équipe remplaçante et le Queniau sabolien n'aura pas longtemps vécu après sa majorité.
Jean Pinon, Sabolien de naissance, fut l'un des nombreux spectateurs de cette fête, puis même un acteur, ayant participé comme musicien. Il dirigea également le groupe dansant de l'Etoile dès 1954, et poursuivra ce rôle au-delà de la mort du Queniau, tant que le groupe sera encore engagé par des Comités des fêtes extérieurs.
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