Extrait :
Extrait de l'introduction
Le Père carme Cyprien de la Nativité de la Vierge, qui fut son contemporain, écrit que Gaston de Renty fut un «homme incomparable, dont la vie et les vertus peuvent servir de lumière et d'instruction à tous les siècles». René de Voyer d'Argenson, qui fut le premier chroniqueur de la Compagnie du Saint-Sacrement, à laquelle Renty a appartenu, écrit que sa vie peut «servir de modèle de piété à la noblesse de France».
Renty, mort à 37 ans, a eu une activité multiforme dans le siècle et en même temps, les dernières années de sa vie se sont accompagnées d'une réputation de sainteté. Cette réputation s'est établie aussi bien à l'occasion de son supériorat de la Compagnie du Saint-Sacrement - à onze reprises - que par son action de directeur spirituel auprès de laïcs et de religieuses. Cette direction spirituelle exercée par un laïc s'est faite essentiellement par un échange de lettres. Plusieurs centaines nous sont parvenues.
Gaston de Renty ne fut longtemps connu qu'à travers le portrait qu'a laissé son directeur spirituel, le Père Jean-Baptiste Saint-Jure, jésuite : La Vie de Monsieur de Renty. Saint-Jure dirigea spirituellement Renty de 1641 à 1649, date de sa mort, et fut donc un témoin privilégié autant qu'un biographe.
La première édition parut en 1651, soit à peine deux ans après la mort de Renty. L'ouvrage eut du succès : l'année suivante, il est réédité deux fois et l'auteur des Annales de la Compagnie du Saint-Sacrement rapporte que «Monsieur de Renty avait laissé une si haute estime de sa vertu dans la Compagnie, que sa vie, écrite par le Père Jean-Baptiste Saint-Jure, jésuite, y fut reçue avec applaudissement ; elle y servit depuis assez souvent de lecture et elle parut de si grande utilité que l'on résolut de l'envoyer à toutes les compagnies, et de les convier à la lire pour exciter les confrères à la solide piété, au zèle et à la pratique des bonnes oeuvres; ce qui s'exécuta soigneusement». Il y eut quatorze éditions de l'ouvrage pour le seul XVIIe siècle.
Aux XVIIIe et XIXe siècles, Renty tombe quasiment dans l'oubli, notamment parce qu'aucun des écrits qu'il a laissés n'avait été alors édité. C'est à l'abbé Bremond que l'on doit, au début du XXe siècle, la redécouverte de Renty. Dans son Histoire littéraire du sentiment religieux en France, il lui accorde une belle place et montre comment sa spiritualité s'insère dans les différents courants spirituels du XVIIe siècle, le «siècle des saints». Plus près de nous, Raymond Triboulet, en éditant pour la première fois l'intégralité de la correspondance de Renty, permet de le lire enfin dans le texte.
Présentation de l'éditeur :
Ce petit ouvrage nous présente une belle figure du renouveau spirituel qui anime la France du XVIIe siècle.
Marié et père de quatre enfants, au service du Roi à la Cour ou sur les champs de bataille, Renty cherche constamment la conformité à l'Imitation du Christ. Les rencontres successives de Charles de Condren (successeur de Bérulle), de Saint-Jure (son dernier directeur spirituel et biographe), de saint Jean Eudes, le font ancrer une vie de charité au sein de la Compagnie du Saint-Sacrement dans une spiritualité contemplative. Sa ferveur s'approfondit ensuite dans la fréquentation de Marie des Vallées, et de Mère Marie du Saint-Sacrement qui lui fait découvrir la dévotion à l'Enfance du Christ.
Renty se révèle alors aussi comme directeur spirituel.
Sa correspondance, abondamment citée ici et éclairée par le contexte religieux de l'époque, est donc instructive pour tout lecteur. Il fera également mieux connaître l'histoire de la spiritualité en France au moment de la grande Réforme catholique.
Yves Chiron est historien français catholique. Il a écrit de nombreux travaux portant sur les figures marquantes de l'histoire du catholicisme. Il est membre de la Société d'histoire religieuse de la France, et directeur du Dictionnaire de biographie française (éditions Letouzey).
Les informations fournies dans la section « A propos du livre » peuvent faire référence à une autre édition de ce titre.