Lecteurs, réjouissez-vous : depuis ses premières aventures, Salyne n'a rien perdu de sa radieuse perversité, elle n'a même jamais été aussi radieuse. Visitez Londres en sa compagnie Elle a l'art d'ouvrir les portes défendues et de provoquer les rencontres. Tout la tente, tout l'attire, tout est prétexte pour son ardeur à vivre Du Zoo des bêtes sauvages, à la librairie française de Picadilly, de la simple cabine d'un Photomaton aux riches demeures britanniques, et de l'Est à l'Ouest, pas un lieu qui ne lui suggère quelque étonnante utilisation. À peine ose-t-on dire libertine : Salyne garde à travers les tribulations scabreuses qu'elle accumule une sorte de fraîcheur ingénue, et son appétit n'a jamais rien de frelaté. De forcé moins encore. Elle serait de taille à avaler la mer entière à condition qu'elle soit empoisonnée d'hommes ; mais lorsqu'entre deux aventures savoureuses elle doit se contenter de soulever la jupe d'un écossais comme on trouble une petite fille, ou qu'il ne lui reste plus qu'à séduire le plus uni des couples d'homosexuels londoniens elle le fait si gaiement que nous partageons sa gaîté.
Si librement que nous rêvons de ce que sera notre liberté quand nous oserons mettre en pratique quotidienne tant de merveilleuses leçons de choses.
A Londres on roule à gauche ; à Paris on roule au milieu. Il n'y a pas tellement d'écart.
C'est le 1er mai et je viens d'arriver à l'aérodrome de Londres. Dans l'avion je me suis plongée dans mon magazine féminin pour ne pas voir la tête des gens : il y avait beaucoup de Français. Or je tenais à être dépaysée à Orly même ! Je me suis obstinée à lire mon magazine et c'est ainsi que j'ai perdu cinq kilos, effacé les rides de mon visage, appris à faire le lapin aux pruneaux, choisi mes collants, rompu avec un homme marié, pénétré dans l'intimité d'Alain Delon, économisé deux francs sur ma boîte Omo.
J'ai plié mon magazine et tous mes beaux rêves se sont envolés... jusqu'à la semaine prochaine. La semaine prochaine j'apprendrai à faire le boeuf bourguignon, etc.
Je suis venue à Londres avec mon vélo et mon violon.
Une grosse voiture me dépasse à ma droite et j'ai l'impression d'être gauchère. Je pédale, je pédale en direction des aventures qui m'attendent. Je veux vivre ma vie et celle des autres. Je n'ai pas un plaisir à perdre !
Sur mon porte-bagages se trouvent une petite valise et mon violon. J'achèterai des robes, des bijoux, des chaussures. J'achèterai des hippies, des minets et des chapeaux melon. La grisaille de la banlieue me ravit. Je ne suis pas venue ici pour le climat. Mais pour les fantômes et pour la Reine. Pour les châteaux d'Ecosse et le five o'clock.
Je veux vivre à l'heure de Westminster et non à celle de l'Horloge parlante !
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Vendeur : Ammareal, Morangis, France
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Vendeur : Chapitre.com : livres et presse ancienne, LAMNAY, France
Paperback. Etat : OKAZ. Salyne à Londres - Nombre de page(s) : 1 vol. (175 p.) - Poids : 170g - Langue : fre - Genre : Littérature érotique Cercle poche. N° de réf. du vendeur O882437-666
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