Présentation de l'éditeur :
Des 16 ans qu'il a passés au Groenland, Jern Riel a rapporté de merveilleux ouvrages, La maison de mes pères, Le chant pour celui qui désire vivre. Le jour avant le lendemain, Le garçon qui voulait devenir un Être Humain, et bien sûr, ses fameux «racontars arctiques». La circulaire est le 9e recueil de racontars.
La rumeur en resta longtemps une.
Jusqu'au jour où elle se matérialisa sous les doigts du télégraphiste Mortensen au travers des bips qu'il captait : toutes les stations devaient être abandonnées à l'automne, et les chasseurs rapatriés au Danemark.
Mortensen ferma les yeux : «Doux Jésus, ça va être pire que l'enfer.»
Doc hocha la tête : «T'imagines Petit Pedersen obligé de se remettre à vendre des petites tenues pour dames, ou Val-fred retourner à l'abattoir de Slagelse ? Et comment diable veux-tu qu'un pauvre garçon comme Lasselille s'en sorte ? Sans parler de Museau ! Ça frôle le génocide, ce que les politiques nous infligent là.»
Le lendemain matin, Doc au guidon et Mortensen sur le porte-bagages, agrémenté pour l'occasion d'un oreiller, tous deux les doigts de pieds en bouquets de violettes, entreprenaient la tournée des stations pour colporter la funeste circulaire.
Jern Riel est né au Danemark en 1931. Il a passé seize ans au Groenland et en a tiré une source d'inspiration littéraire quasi inépuisable. Il vit actuellement en Malaisie, où il partage son temps entre l'écriture et l'ethnologie. C'est avec la publication et le grand succès des "racontars arctiques" qu'il a obtenu toute sa reconnaissance.
Extraits de presse :
«Drôles et gouleyants, les Racontars de Jorn Riel mettent le feu à la banquise.»
Télérama, Martine Laval
«Des histoires sorties de longues soirées polaires, où s'expriment l'humour et la sagesse propres aux habitants du froid. Simple et imagé, de quoi vous décongeler l'humeur.»
Les Clés de l'actualité
Extrait :
Extrait de la préface de Jern Riel :
Quand, il y a maintenant bien longtemps, j'ai commencé à écrire ce que je voyais et entendais autour de moi dans le nord-est du Groenland, j'habitais la vieille base d'expédition de l'Ile d'Ella. Je ne me posais pas alors la moindre question sur la véracité de ce que j'écrivais. Il s'agissait tout simplement de récits entendus, d'événements auxquels j'avais été mêlé, de petits instantanés du quotidien qu'il nous était donné de vivre dans le Haut-Arctique.
Au cours de ces dernières années, on m'a fait part de certains doutes quant à la crédibilité de ces événements, doutes qu'en tant que conteur d'histoires et écrivain de racontars je reçois avec plaisir, et même avec une sorte de gratitude. Parce qu'ils prouvent justement combien la vie que nous vivions alors était hors du commun, et combien ces hommes dont je partageais l'existence étaient des hommes remarquables au-delà même de ce que l'on peut imaginer.
Au lecteur, je ne peux que raconter ce qu'il m'advenait il y a quarante ans, dans la petite pièce sur l'Ile d'Ella, à la lueur blafarde et intime de la lampe à pétrole. Ces nombreux amis chers, sans y être invités, venaient à moi. Ils s'approchaient sur la pointe des pieds, sans un bruit dans leurs grosses chaussettes en laine, et jetaient un coup d'oeil par-dessus mon épaule. Ils voulaient être couchés sur le papier parce que leur vie était la meilleure de toutes les vies, et qu'avec générosité ils voulaient me la faire partager.
Ils étaient chasseurs, télégraphistes, il s'est même trouvé un assassin parmi eux. Ils étaient marins sur de vieux rafiots norvégiens de chasse au phoque, païens ou dévots, oiseaux migrateurs venant du monde de là-bas en bas, c'est-à-dire tout ce qui se trouvait au sud de ce que nous appelions la côte des Bananiers.
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