Extrait :
- Et ça, c'est pas un bon début ? s'écrie Frankie : «Le désert, c'est mon meilleur pote. Le désert vaut beaucoup mieux que les gens. Jamais il ne cherchera à te baiser. Tu peux lui confier ton argent, tes secrets, les cadavres de tes ennemis ; quand tu reviendras, ils seront exactement comme tu les auras laissés. Le désert, pour les types comme moi, c'est comme... je sais pas, un champ pour un paysan. Un truc mystique. Le royaume d'un bon génie qu'aime bien les gangsters. Et c'est sympa de savoir qu'on peut compter sur lui.» Alors ?Pas mal, hein ?
Frankie gonfle sa poitrine, comme il le fait 50 fois tous les matins, entre deux épaulés-jetés. La création littéraire et les haltères, rien de tel pour entretenir la forme.
- Ça sera dit en voix-off - ma voix, bien sûr -, et on verra le toit d'une Mercedes noire, même modèle que la mienne, filant sur une route pareille à celle-ci, droite comme une trajectoire de balle de 7.65 mm - genre, la route magique qu'on s'attend à voir se soulever pour monter direct au paradis ou chez les Martiens, tu piges ? Puis la caméra rentrera dans la caisse - intérieur cuir noir évidemment, je pose pas mon cul sur du tissu - et là, gros plan sur moi, Frankie, en train de dire plein de trucs intelligents, sur la vie, la mort, les gens, les armes à feu, le désert... et moi et mon destin - le ciment liant ces éléments. Pendant que je continuerai à parler, la caméra se baladera un peu dans la bagnole, et les spectateurs auront une sacrée surprise. Pas à cause du cuir noir, ça c'est du classique. Mais parce qu'on ne verra que moi ! Pas d'autre type dans la bagnole. Forcément, les spectateurs penseront : Mais c'est quoi ce maboul qui parle à sa bagnole avec des mots compliqués ? C'est quoi ce film j'me suis gouré de salle ? Et là, juste après, ils entendront le bruit - un peu comme celui que tu faisais avant que je te demande de la fermer -, et ils verront la banquette arrière se soulever un petit coup, comme si quelqu'un tapait dedans, depuis le coffre. Alors ils comprendront que ce type au volant n'est pas du tout maboul, et qu'il ne cause pas à sa bagnole. Mais au type enfermé dans son coffre ! Et là, BAM ! le générique vient s'écrabouiller en lettres rouges dans le ciel tout bleu : Frankie, my life as an honest mafia killer. Puis les lettres se mettent à couler sur le paysage, genre bandage dégoulinant. T'en penses quoi, honnêtement ? Tape un coup avec ta tête si tu trouves ça génial, et deux coups si tu trouves ça excellent.
Présentation de l'éditeur :
«Encore vous ? Ça ne vous a pas suffi, deux tomes de mes turpitudes de lycéenne infernale ? Faut que vous me pistiez jusqu'à Los Angeles ? Oh, rassurez-vous : avec Élo, on mène la grande vie estudiantine, là-bas. Et entre mes cours à la Fac, j'ai même droit aux leçons très particulières d'un prof très particulier : Saustre, Archidémon de prestige et publicité vivante pour les greffes de peau. Saustre m'apprend à développer mes pouvoirs. Saustre m'encourage à profiter de ma liberté toute neuve. Saustre me manipule, certainement. Mais je crois savoir me défendre !»
Né en 1973 à Paris, Alexis Brocas a éprouvé très tôt un vif intérêt pour les livres et un vif désintérêt pour le reste. Les choses se sont un peu améliorées après la publication de son premier roman dans la collection EXPRIM', Je sais que je ne suis pas seul, où il puisait dans les univers de Poe et Lovecraft pour sonder avec humour les noirceurs adolescentes. Lorsqu'il n'est pas en train d'écrire, noyé dans un immense nuage de fumée, il travaille comme critique pour le Magazine Littéraire et le Figaro Magazine.
° Un succès critique, dans les médias nationaux (Télérama, Ouest France, Figaro Mag) comme dans les revues pro (La revue des Livres pour enfants, Citrouille, Page) !
° Le succès du bouche-à-oreille : skyblogs et facebook déjeunes, blogs de libraires (Mollat, Le Préau, Sauramps, Soupe de l'Espace)...
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