Extrait :
Impératrice de conte de fées
Le soir du grand bal donné à la Cour de Vienne pour le mariage de Charles-Théodore, le frère préféré de Sissi, en 1864, le succès remporté par la jeune souveraine est éclatant. L'archiduc Louis-Victor écrira : «Elle était éblouissante de beauté, rendant les gens comme fous. Je n'ai vu personne produire un tel effet.»
Dans sa robe de taffetas blanche, elle est couverte de diamants : diamants étoiles dans ses cheveux et sur le diadème de sa coiffure, ou brodés sur la soie de sa robe. Elle étincelle comme une divinité impassible sous les joyaux qui la parent. On la retrouve telle dans les trois célèbres portraits que fit d'elle le peintre Winterhalter.
Sa soeur Hélène, également en robe étoilée ce soir-là, fait pâle figure à ses côtés. On ne songe plus à la mariée, tous les regards sont tournés vers Elisabeth. Au cours de la cérémonie, elle portait une robe lilas rehaussée de trèfles d'argent, une cape en dentelle et une couronne de diamants sur la lourde parure de cheveux.
La reine Marie de Saxe, soeur de l'archiduchesse Sophie, écrit de son côté : «Tu ne peux avoir idée de l'enthousiasme suscité ici par la beauté et la gentillesse de l'impératrice. Je n'ai encore jamais vu mes paisibles Saxons dans un si grand émoi ! Toutes les conversations, toutes les rumeurs ne parlent que d'elle.»
La beauté de Sissi est célèbre dans l'Europe entière et même au-delà. L'ambassadeur américain à Vienne écrit à sa mère, la même année : «L'impératrice est une merveille de beauté. Grande, mince, magnifiquement modelée, une abondante chevelure châtain, des yeux vifs, des lèvres rouges qui sourient de façons exquises, des sourcils majestueux, une voix douce et harmonieuse, des manières à la fois timides et gracieuses.»
Comme beaucoup, comme la plupart des étrangers, il est un peu amoureux car un an plus tard, ayant été son voisin de table au cours d'un repas, il écrit à nouveau : «Laisse-moi te dire qu'elle est tout simplement ravissante. Sa beauté s'est encore accrue cette année. Elle est devenue encore plus rayonnante, étonnante, s'il était possible.» Sissi a renversé un verre de punch sur la table, elle rougit et s'excuse comme une enfant prise en faute. L'empereur François-Joseph, se précipite pour l'aider et en renverse un autre. On répare les dégâts. L'ambassadeur n'a vu que l'«adorable» trouble qui s'est emparé de Sissi. Il aurait composé de si beaux sonnets sur sa beauté pourvu qu'il fût poète !
Biographie de l'auteur :
Scénariste, romancière, Elisabeth Reynaud vit à Paris. Elle a écrit une douzaine d'ouvrages, dont Le Sang de l'Ecriture, Thérèse d'Avila ou le divin plaisir, jean de la Croix et Madame Elisabeth, sœur de Louis XVI (prix Bel Ami).
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