Extrait :
Extrait de l'introduction :
Grand classique du conte, sur le plan à la fois russe et international, le recueil d'Afanassiev mérite une réédition conséquente en langue française.
Le succès fait aux traductions françaises des Contes populaires russes d'Afanassiev, désormais épuisées, justifie que Ton procède à une nouvelle édition élargie. La présente publication comporte une cinquantaine de contes inédits. Les notes intègrent quelques variantes inédites et s'appuient sur les commentaires que Barag et Novikov ont introduits dans la dernière édition complète russe, celle de 1984.
Notre introduction reprend ici également les dernières données connues sur la vie et l'oeuvre d'Afanassiev ainsi que sur la portée de son recueil. La vie et l'oeuvre d'Afanassiev s'effacent généralement derrière son recueil. L'une et l'autre valent cependant qu'on s'y attache.
En effet, en Russie, Afanassiev n'était pas un inconnu. À la fois historien de la civilisation et de la littérature russes, juriste, ethnographe, folkloriste, bibliographe, critique, journaliste, archiviste, étymologiste, connaissant de façon phénoménale presque toutes les langues indo-européennes, Alexandre Nikolaiévitch Afanassiev fut, dans le domaine des sciences humaines, l'un des savants les plus célèbres de son époque.
Afanassiev a décrit son enfance dans des Souvenirs publiés en 1872, après sa mort. Il est né, en 1826, dans une petite ville de la province de Voronège. Il perdit sa mère de bonne heure. Son père était avoué. Afanassiev souligne l'influence qu'exerça sur lui ce père, peu fortuné, mais qui possédait, comme le grand-père du reste, une bonne bibliothèque. Pourtant attentionné, son père n'en met pas moins le jeune Alexandre dans une institution religieuse dirigée par deux popes, les «pères Ivan», dont Afanassiev a laissé un portrait caricatural, et qui sont vraisemblablement à l'origine de son anticléricalisme. En 1837, Afanassiev fut mis au collège de Voronège. Collège et lycée ne lui laissent que des souvenirs mitigés quant à la compétence et à l'humanité des enseignants, lesquels avaient, dit-il, trop souvent recours aux châtiments corporels. Le jeune Alexandre, lui, aimait avant tout la lecture et y consacrait le plus clair de ses loisirs, mettant à profit la bibliothèque familiale. Il fallait l'en arracher. Il parle aussi du plaisir qu'il éprouvait à entendre de vieilles nourrices lui dire des contes.
Présentation de l'éditeur :
Les Contes populaires russes sont l'un des recueils de contes les plus importants de l'Europe du XIXe siècle. L oeuvre d Afanassiev (1826-1872) est par son importance comparable à celle des frères Grimm.
En 1850, Afanassiev commence à penser à un recueil de contes, genre fort rare à l époque, et s adresse à des collecteurs indivividuels : la tradition orale paysanne russe, au moment où il la fixe dans l écrit, est d une très grande richesse. Edité aussi bien sous le régime tsariste que sous le régime soviétique, son recueil n a cessé de jouir d une grande renommée.
Les Contes populaires russes ont servi de base aux célèbres études de Propp sur le conte merveilleux, et nombre d artistes tels Pouchkine, Gogol, Tolstoï, Prokofiev, Chagall... s y réfèrent explicitement. Tous les grands contes-types y figurent. Plus rassembleur que rédacteur de contes, Afanassiev fut d une extrême modernité dans sa démarche.
La présente publication comportera trois tomes et reprendra l ensemble des contes publiés dans les précédentes éditions françaises (Maisonneuve et Larose). Chaque tome contiendra, en outre, des contes inédits jusqu alors en français et des notes de présentation. Ce premier tome se divise pour moitié entre contes merveilleux et contes d animaux.
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