Présentation de l'éditeur :
" Avène, avène ", chantonnait Rimbaud semblablement, dans un moment d'espérance, " que le beau temps t'amène ! " Un beau mot se faisait pour lui le signe d'un bien possible, un son transgressait un sens pour ranimer un désir. Ce qui n'est pas étonnant, puisque le son, c'est un fragment de la réalité sensible, c'est du dehors de l'esprit autant que la couleur d'un nuage ou le grain rugueux d'une pierre : si bien que l'écouter pour ce qu'il est, au-delà du sens, c'est déjà se tourner vers cet indéfait d'au-delà les concepts que j'évoquais tout à l'heure. Le son dans le vocable fait signe en direction de cette intuition qui a rouvert la pensée de l'être. C'est comme si l'unité que la signification avait abolie était demeurée cachée au sein même de la parole. On la cherchait du côté de Dieu, elle était ici, avec nous, dans le moindre mot, chacun le maître mot en puissance.
Biographie de l'auteur :
Né à Tours, il décide d'être poète après des études de mathématiques et de philosophie. Il se fait connaître dès 1953 avec Du mouvement et de l'immobilité de Douve. D'autres ouvrages de poésie suivront : Hier régnant désert en 1958, Pierre écrite en 1965, Dans le leurre du seuil en 1975. Puis de 1987 à 2008, Ce qui fut sans lumière, Début et fin de la neige, La Vie errante, Les Planches courbes et La Longue Chaîne de l'ancre. Traducteur de Shakespeare, Yeats, Pétrarque et Leopardi, il est aussi l'auteur de nombreux travaux critiques sur les poètes et les peintres, (rassemblés dans L'Improbable, Le Nuage Rouge, La Vérité de parole, ou Dessin, couleur et lumière) avec des monographies consacrées à Giacometti, Goya ou Rimbaud. Il a enseigné dans diverses universités françaises et étrangères et a occupé au Collège de France la chaire d'Etudes comparées de la fonction poétique de 1981 à 1993.
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