Quatrième de couverture :
Si Renaut a choisi, dans Galeran de Bretagne, de récrire le lai de Frêne, c'est que cette histoire de jumeaux lui permettait d'introduire le motif du double et convenait à sa volonté de mettre son oeuvre sous le signe de la dualité, qui semble être une obsession de notre auteur. Dans ce roman féminin par certains côtés et surtout binaire qui comporte, à égalité, deux protagonistes, Renaut a multiplié les jeux sur l'apparence et la réalité; il a exploré toutes les formes du dédoublement et du redoublement pour exprimer sa vision du monde: c'est dans les muances et les contradictions de la société et des hommes que se trouve la merveille. Fondée sur une lutte des contraires qui se manifeste aussi bien dans la syntaxe, les formules et les images que dans l'intrigue et l'évolution des personnages, l'oeuvre de Renaut est structurée par un mouvement ascendant du paraître à l'être, de l'erreur à la vérité, de la division, de la séparation et des contradictions à l'unité de l'individu, du couple, de la famille et de la société. Cette unité tire sa force du romanesque qui donne son sens à la réalité. Si Renaut reprend, après Cligès et le Chevalier au lion, le motif de l'échange des coeurs, « le coeur et le corps n'entament pas un débat, comme souvent dans la littérature médiévale; mais Renaut, à travers leur opposition, qui exprime une dualité de l'être, atteint, grâce au coeur, essence de la personne, une unité pour lui fondamentale». Mais le romancier est assez lucide pour savoir que cette quête n'aboutit pas toujours et que la réussite dépend de la qualité des âmes.
Présentation de l'éditeur :
Fondé sur une lutte des contraires qui se manifeste aussi bien dans la syntaxe, les formules et les images que dans l'intrigue et l'évolution des personnages, le roman de Renaut est structuré par un mouvement ascendant du paraître à l'être, de l'erreur à la vérité, de la division et des contradictions à l'unité de l'individu, du couple, de la famille et de la société. Cette unité tire sa force du romanesque qui donne son sens à la réalité. Si l'auteur reprend le motif de l'échange des coeurs, le coeur et le corps n'entament pas un débat comme souvent dans la littérature médiévale ; mais Renaut, à travers leur opposition qui exprime une dualité de l'être, atteint une unité pour lui fondamentale grâce au coeur, essence de la personne.
L'on peut aller jusqu'à conclure que la dualité caractérise la personnalité même de Renaut qui demeure partagé entre plusieurs traditions littéraires et morales sans parvenir à s'inscrire totalement dans le sillage de Jean Renart.
De la production littéraire du Moyen Age français, le lecteur moderne ne connaît guère que quelques noms et quelques oeuvres, la plupart justement célèbres. Le pari de cette nouvelle collection est de leur donner une plus large diffusion en proposant des éditions remises à jour, assorties de traductions originales et de tout ce qui peut en faciliter la compréhension. Mais il a paru tout aussi important d'associer à ces valeurs établies des oeuvres moins connues, souvent peu accessibles, capables cependant de susciter à leur tour le plaisir de la découverte.
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