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Des révolutions culturelles: La politique du quotidien en Grande-Bretagne, en Amérique et en France (XVIIe-XIXe siècle) - Couverture souple
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Extrait :
Extrait de l'introduction
Les premières «révolutions culturelles»
Pour nombre de lecteurs et de lectrices, le terme «révolution culturelle» évoque la phase de radicalisation de la révolution chinoise, au nom de laquelle des communistes ont cherché à transformer le politique et le social. Cette expression peut faire naître des représentations sur les excès révolutionnaires, le totalitarisme et sur la suppression de la séparation entre vie publique et vie privée. Toutefois, ces représentations éclipsent le rôle de la culture dans les trois révolutions - anglaise, américaine et française - dont on estime souvent qu'elles ont fait accéder le monde occidental à la modernité libérale, républicaine ou démocratique. Dans chacune d'entre elles, les transformations culturelles radicales sont apparues comme des instruments de la révolution politique ; étudier ensemble les trois révolutions nous oblige à repenser la place de la culture et de l'émotion dans le domaine politique. Malgré les nombreuses recherches historiques sur la mobilisation de la culture pendant les révolutions française et russe, sur la politique culturelle et les politiques de la culture dans le monde moderne, le concept même de «révolution culturelle» - qui implique une relation complexe entre les transformations politiques, la culture et les émotions - a donné lieu à peu de travaux.
Il paraît donc indispensable de reconsidérer la question si nous voulons bien admettre que l'engagement politique n'est pas seulement une question de calcul rationnel ou de pensée désintéressée. Dans son célèbre texte, Ernest Renan a avancé que les «sentiments et les émotions» jouaient un rôle crucial dans l'attachement à la nation. On pourrait aussi étendre cet argument à l'adhésion des citoyens à des formes particulières de gouvernement. À coup sûr, nombre d'individus engagés dans les révolutions de l'époque moderne comprirent que les transformations politiques qu'ils désiraient imposaient une transformation des esprits, mais aussi des coeurs. Les citoyens de ces nations en formation devaient être amenés à «ressentir» que la République, plus que la monarchie, était le bon système politique. Si les solutions à trouver dépendaient du contexte historique, il était nécessaire néanmoins de poser le problème. Tous se sont aussi inquiétés des possibles entraves à la liberté et aux droits individuels qu'un tel programme pouvait entraîner.
Présentation de l'éditeur :
Les premières «révolutions culturelles»
Pour nombre de lecteurs et de lectrices, le terme «révolution culturelle» évoque la phase de radicalisation de la révolution chinoise, au nom de laquelle des communistes ont cherché à transformer le politique et le social. Cette expression peut faire naître des représentations sur les excès révolutionnaires, le totalitarisme et sur la suppression de la séparation entre vie publique et vie privée. Toutefois, ces représentations éclipsent le rôle de la culture dans les trois révolutions - anglaise, américaine et française - dont on estime souvent qu'elles ont fait accéder le monde occidental à la modernité libérale, républicaine ou démocratique. Dans chacune d'entre elles, les transformations culturelles radicales sont apparues comme des instruments de la révolution politique ; étudier ensemble les trois révolutions nous oblige à repenser la place de la culture et de l'émotion dans le domaine politique. Malgré les nombreuses recherches historiques sur la mobilisation de la culture pendant les révolutions française et russe, sur la politique culturelle et les politiques de la culture dans le monde moderne, le concept même de «révolution culturelle» - qui implique une relation complexe entre les transformations politiques, la culture et les émotions - a donné lieu à peu de travaux.
Il paraît donc indispensable de reconsidérer la question si nous voulons bien admettre que l'engagement politique n'est pas seulement une question de calcul rationnel ou de pensée désintéressée. Dans son célèbre texte, Ernest Renan a avancé que les «sentiments et les émotions» jouaient un rôle crucial dans l'attachement à la nation. On pourrait aussi étendre cet argument à l'adhésion des citoyens à des formes particulières de gouvernement. À coup sûr, nombre d'individus engagés dans les révolutions de l'époque moderne comprirent que les transformations politiques qu'ils désiraient imposaient une transformation des esprits, mais aussi des coeurs. Les citoyens de ces nations en formation devaient être amenés à «ressentir» que la République, plus que la monarchie, était le bon système politique. Si les solutions à trouver dépendaient du contexte historique, il était nécessaire néanmoins de poser le problème. Tous se sont aussi inquiétés des possibles entraves à la liberté et aux droits individuels qu'un tel programme pouvait entraîner.
Ce livre pionnier analyse le rôle de la culture matérielle dans trois révolutions fondatrices du monde contemporain : la Guerre Civile en Grande-Bretagne (1642-1651), la Révolution américaine (1775-1783) et la Révolution française (1789-1799). L'auteure met au jour la manière dont ces trois révolutions donnèrent une importance inédite aux symboles étatiques - petits et grands -, mais aussi aux objets et aux pratiques de la vie quotidienne (vêtements, nourriture, mobilier...), ainsi qu'à des objets culturels plus éphémères, telles la musique ou les productions théâtrales. Ces trois révolutions furent aussi culturelles en ce qu'elles transformèrent les rapports entre vie privée et vie publique.
Ce faisant, chacune à sa manière, elles modifièrent profondément les possibilités de participation politique des femmes et des hommes, et les rapports de genre.
Leora AUSLANDER est professeure d'histoire européenne à l'université de Chicago où elle a été la première directrice du Center for Gender Studies. Elle est notamment l'auteure de Taste and Power. Furnishing Modem France, Berkeley, University of California Press, 1996. Elle a dirigé avec Michelle Zancarini-Fournel un dossier intitulé «Le genre de la nation», paru en 2000 dans le n° 12 de la revue CLIO, Histoire, Femmes et Sociétés.
Ce faisant, chacune à sa manière, elles modifièrent profondément les possibilités de participation politique des femmes et des hommes, et les rapports de genre.
Leora AUSLANDER est professeure d'histoire européenne à l'université de Chicago où elle a été la première directrice du Center for Gender Studies. Elle est notamment l'auteure de Taste and Power. Furnishing Modem France, Berkeley, University of California Press, 1996. Elle a dirigé avec Michelle Zancarini-Fournel un dossier intitulé «Le genre de la nation», paru en 2000 dans le n° 12 de la revue CLIO, Histoire, Femmes et Sociétés.
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- ÉditeurPresses Universitaires du Mirail
- Date d'édition2011
- ISBN 10 2858169462
- ISBN 13 9782858169467
- ReliureBroché
- Nombre de pages298
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Des revolutions culturelles la politique du quotidien en Grande Bretagne en Amerique et en France XVIIe XIXe siecle
Edité par
Presses Universitaires du Mirail, France
(2011)
ISBN 10 : 2858169462
ISBN 13 : 9782858169467
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Paperback
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Description du livre Paperback. Etat : New. Pas de jaquette. PC-163 texte en francais text in french 9782858169467. N° de réf. du vendeur NA936
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