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Gustave Gustavovitch Chpet. le Phenomene et le Sens. la Phenomenologi E Comme Science Fondamentale E - Couverture souple
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Extrait :
EN GUISE D'INTRODUCTION
L'IDÉE D'UNE SCIENCE FONDAMENTALE
Mesdames, Messieurs,
Au moment où la science et la philosophie s'unissent pour une cause commune, il m'a semblé opportun d'attirer votre attention sur Vidée d'un fondement qui pourrait servir de terrain à notre travail commun. Je parle seulement de Vidée d'une science fondamentale et non de la science elle-même, puisqu'elle est encore dans un processus de constitution, de devenir.
Il est bien connu que le terme de philosophie a été utilisé dans deux significations différentes selon l'extension : il a désigné tout notre savoir ou bien seulement un certain savoir spécifique déterminé. La première acception a été de préférence propre au monde antique, la seconde au monde contemporain. Et la seconde provient de la première à travers sa limitation consistant à identifier la philosophie à la métaphysique. Cette appellation contingente, Μετά τά φυσικά, a toutefois son contenu strictement déterminé : c'est, avant tout, le domaine des principes, des commencements, des points de départ, des fondements. Ainsi, quand le contenu réel de la philosophie se révèle, nous voyons que se réunissent dans ce contenu l'ancien monde et le nôtre, dans toute la diversité de leurs tendances et de leurs courants. Cependant, c'est la phénoménologie qui reste au premier plan.
C'est seulement l'originalité de la méthode philosophique, découlant de l'essence de la philosophie elle-même, avec son oui et son non éternels, son éternel dialogue (qui a souvent tourné à un drame compliqué à plusieurs protagonistes), qui empêche parfois de discerner, dans l'histoire de la pensée philosophique, son unité, sa continuité, sa tradition philosophique. Cette pensée a pourtant précisément été toujours et reste toujours à la recherche de bases. Les vues scientifiques, comme toute conception du monde en général, doivent s'appuyer sur un fondement philosophique, car il n'existe aucune autre science des fondements. C'était ainsi dans le monde antique, tel était le rôle de la philosophie quand, en tant qu'ancilla, elle tenait tout en ordre et veillait à la propreté des appartements d'apparat de la théologie ; et ceci s'est maintenu à l'époque moderne. L'idée de la Mathesis universalis du XVIIe siècle, les limites de la connaissance chez Locke, la géographie de l'entendement de Hume, la philosophie transcendantale, la Doctrine de la science, les Premiers principes de Spencer etc., etc., tout cela, en dépit de la différence des contenus, des formes et des exemples, constitue des essais pour donner corps à une idée philosophique unique.
D'un autre côté, nous nous avançons vers des définitions de la conception du monde, et nous en trouvons différentes variétés : mathématique, mécanique, biologique, historique, sociologique etc. Et qu'en est-il alors ? Chacune est une tentative étroite, principiellement infructueuse, désespérée, pour usurper les droits de la philosophie. Cette tentative est étroite parce qu'ici, chacun de ses recoins, et même de ses ruelles, se glorifie, selon le modèle qui lui est le plus proche, de tout englober, d'interpréter le tout selon la partie, de comprendre l'univers selon le modèle des pensées et des sentiments correspondant à son domaine, à sa province. Il s'agit en vérité de visions du monde provinciales ! Mais l'esprit tourmenté de la création philosophique plane au-dessus de ces productions de l'intelligence humaine, et s'y découvre comme son propre effort, comme son idée !...
Mais pourquoi la philosophie elle-même n'a-t-elle pas proposé un regard philosophique général sur le monde, et pourquoi n'a-t-elle pas indiqué un seul fondement ? Ce n'est pas ici le lieu pour en envisager les raisons, mais c'est un fait : notre époque en a pris conscience et a formulé cela comme sa tâche, elle a «grandi» jusqu'à elle, et nous, enfin, sommes arrivés à ce moment où l'idée de fondement dont il est question ici se laisse «palper». Nous pouvons au moins souligner les exigences auxquelles doit satisfaire la philosophie en tant que «science fondamentale».
(...)
Présentation de l'éditeur :
L'IDÉE D'UNE SCIENCE FONDAMENTALE
Mesdames, Messieurs,
Au moment où la science et la philosophie s'unissent pour une cause commune, il m'a semblé opportun d'attirer votre attention sur Vidée d'un fondement qui pourrait servir de terrain à notre travail commun. Je parle seulement de Vidée d'une science fondamentale et non de la science elle-même, puisqu'elle est encore dans un processus de constitution, de devenir.
Il est bien connu que le terme de philosophie a été utilisé dans deux significations différentes selon l'extension : il a désigné tout notre savoir ou bien seulement un certain savoir spécifique déterminé. La première acception a été de préférence propre au monde antique, la seconde au monde contemporain. Et la seconde provient de la première à travers sa limitation consistant à identifier la philosophie à la métaphysique. Cette appellation contingente, Μετά τά φυσικά, a toutefois son contenu strictement déterminé : c'est, avant tout, le domaine des principes, des commencements, des points de départ, des fondements. Ainsi, quand le contenu réel de la philosophie se révèle, nous voyons que se réunissent dans ce contenu l'ancien monde et le nôtre, dans toute la diversité de leurs tendances et de leurs courants. Cependant, c'est la phénoménologie qui reste au premier plan.
C'est seulement l'originalité de la méthode philosophique, découlant de l'essence de la philosophie elle-même, avec son oui et son non éternels, son éternel dialogue (qui a souvent tourné à un drame compliqué à plusieurs protagonistes), qui empêche parfois de discerner, dans l'histoire de la pensée philosophique, son unité, sa continuité, sa tradition philosophique. Cette pensée a pourtant précisément été toujours et reste toujours à la recherche de bases. Les vues scientifiques, comme toute conception du monde en général, doivent s'appuyer sur un fondement philosophique, car il n'existe aucune autre science des fondements. C'était ainsi dans le monde antique, tel était le rôle de la philosophie quand, en tant qu'ancilla, elle tenait tout en ordre et veillait à la propreté des appartements d'apparat de la théologie ; et ceci s'est maintenu à l'époque moderne. L'idée de la Mathesis universalis du XVIIe siècle, les limites de la connaissance chez Locke, la géographie de l'entendement de Hume, la philosophie transcendantale, la Doctrine de la science, les Premiers principes de Spencer etc., etc., tout cela, en dépit de la différence des contenus, des formes et des exemples, constitue des essais pour donner corps à une idée philosophique unique.
D'un autre côté, nous nous avançons vers des définitions de la conception du monde, et nous en trouvons différentes variétés : mathématique, mécanique, biologique, historique, sociologique etc. Et qu'en est-il alors ? Chacune est une tentative étroite, principiellement infructueuse, désespérée, pour usurper les droits de la philosophie. Cette tentative est étroite parce qu'ici, chacun de ses recoins, et même de ses ruelles, se glorifie, selon le modèle qui lui est le plus proche, de tout englober, d'interpréter le tout selon la partie, de comprendre l'univers selon le modèle des pensées et des sentiments correspondant à son domaine, à sa province. Il s'agit en vérité de visions du monde provinciales ! Mais l'esprit tourmenté de la création philosophique plane au-dessus de ces productions de l'intelligence humaine, et s'y découvre comme son propre effort, comme son idée !...
Mais pourquoi la philosophie elle-même n'a-t-elle pas proposé un regard philosophique général sur le monde, et pourquoi n'a-t-elle pas indiqué un seul fondement ? Ce n'est pas ici le lieu pour en envisager les raisons, mais c'est un fait : notre époque en a pris conscience et a formulé cela comme sa tâche, elle a «grandi» jusqu'à elle, et nous, enfin, sommes arrivés à ce moment où l'idée de fondement dont il est question ici se laisse «palper». Nous pouvons au moins souligner les exigences auxquelles doit satisfaire la philosophie en tant que «science fondamentale».
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Depuis quelques années l'oeuvre du philosophe russe Gustave Chpet (1879-1937) est l'objet d'une réhabilitation et d'une reconnaissance internationales. Après la parution, en France, de la traduction de Vnutrennjaja forma slova (1927), sous le titre La Forme interne du mot (Kimé, Paris, 2007, trad. N. Zavialoff), nous proposons aujourd'hui celle de Javlenie i smysl : Le Phénomène et le sens. Cet ouvrage, publié à Moscou en 1914, était destiné à présenter la phénoménologie husserlienne en Russie. En fait, il allait devenir le point de départ d'une oeuvre originale, alliant phénoménologie et herméneutique, et dont l'importance dans le développement du structuralisme, de la sémiotique et des sciences humaines en général est aujourd'hui irréfutable.
Maryse Dennes est Professeur à l'Université Michel de Montaigne-Bordeaux 3, où elle enseigne l'histoire culturelle et l'histoire des idées en Russie.
Françoise Teppe est agrégée en philosophie.
Maryse Dennes est Professeur à l'Université Michel de Montaigne-Bordeaux 3, où elle enseigne l'histoire culturelle et l'histoire des idées en Russie.
Françoise Teppe est agrégée en philosophie.
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- ÉditeurMSHA
- Date d'édition2013
- ISBN 10 2858924236
- ISBN 13 9782858924233
- ReliureBroché
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Le phénomène et le sens - La phénoménologie comme science fondamentale et ses problèmes.
Edité par
Maison des sciences de l'homme d'Aquitaine
(2013)
ISBN 10 : 2858924236
ISBN 13 : 9782858924233
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Description du livre Couverture rigide. Etat : bon. RO80266182: 2013. In-8. Relié. Etat du neuf, Couv. fraîche, Dos impeccable, Intérieur frais. 193 pages. . . . Classification Dewey : 100-PHILOSOPHIE ET DISCIPLINES CONNEXES. N° de réf. du vendeur RO80266182
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