Revue de presse :
Voici un livre utile pour qui n a pas connu cette histoire, et plein d intérêt pour qui l a vécue. [...] Jean-Louis Violeau, à juste titre, balaie largement la période, du début des années 1960 à la fin des années 1970. [...] Les analyses de Jean-Louis Violeau mettent bien en évidence les enjeux de cette période, ainsi que le rôle joué par les principaux acteurs dans les multiples épisodes qui ponctuent cette histoire. [...] --Jean-Paul Flamand, Urbanisme
C est une plongée dans le corps social des architectes qui est faite par l auteur avec tous les instruments théoriques en sa possession, [...] Ses concepts sont multiples et cohérents, leur profusion donne une énergie étrange qui convient au monde de l architecture et en éclaire les acteurs. --Ginette Baty-Tornikian, AMC-Le Moniteur n° 154
Cet ouvrage livre une compréhension de Mai 68 proche de celles qui en ont fait un analyseur de transformations déjà engagées, un accélérateur paradoxal de mutations (rien ne se crée vraiment en 68, mais tout assurément s y cristallise). Ainsi laisse-t-il une large place aux mouvements qui traversent les années 1970. Au début des années 1980, le contexte professionnel et idéologique est à la fois changé et permanent. L événement est défini comme ce qui provoque une rupture dans la temporalité interne à chaque champ. Il se fait point de référence commun d évolutions et de mutations qui devaient normalement s ouvrir ou se clore en ordre dispersé. Il fait s évanouir les médiations traditionnelles et c est en ce sens que Mai 68 est documenté pour des architectes quittant la seule École des beaux-arts parisienne comme lieu de formation qui ne peut plus tenir, pour des raisons démographiques avant tout, une profession qui se voit appeler à de nouveaux enjeux très éloignés des fondements du corps et de ses différents rites, qui paraissent aujourd hui incroyablement surannés... --Laurent Devisme, Espaces et sociétés, n°134, mars 2008
Présentation de l'éditeur :
Drôle d'époque ces années 68 où vices et vertus nocèrent dans la ferveur des Trente Glorieuses, avant de se figer dans l'opportunisme médiatique et comptable des années 80 d'hiver. Et pour une fois l'architecture en était, de ce vaste Mouvement dont la majuscule traduisait l'effervescence autant que la diffusion des idées de Mai.Entre mémoire et histoire, à l'écoute des acteurs à défaut d'avoir pu rassembler ses propres souvenirs, l'auteur met à nu les racines de la scène architecturale française contemporaine en retraçant les dernières années de l'École des Beaux-Arts. S'y croisent les univers et les réseaux, les affiliations politiques et les jeux d'acteurs, entre une administration d'abord conciliante puis dépassée par les événements et des architectes en herbe aux allures de « jeunes turcs », au moment où les méthodes deviennent des méthodologies ; la forme, un signe ; l'architecture, une syntaxe ; et un courant architectural, un code.Alors que l'enseignement de l'architecture se sépare brutalement de la profession sans gagner tout à fait les rivages de l'Université, alors que s'effondre le système des Beaux-Arts remplacé bientôt par celui des concours, l'élite encore fragile des architectes français emboîte le pas du vaste mouvement de libéralisation et de décentralisation qui allait si profondément modifier la société française.
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