Présentation de l'éditeur :
"Il n'était pas un homme dur, mais la nécessité, la grandeur, l'importance de la tâche qu'il s'était assignée faisaient disparaître toute considération purement humanitaire. Il avait entrepris cette tâche avec fanatisme. Elle ne lui plaisait pas. Mentir, tromper, rouler même le plus vil représentant de l'humanité lui était odieux par instinct, par tradition, par éducation faire tout cela à la manière d'un traître répugnait à sa nature et choquait sa sensibilité. Il avait fait ce sacrifice dans un esprit d'humiliation. Il s'était dit avec amertume : 'Je suis le seul qui puisse accomplir cette sale besogne.' Et il le croyait." Nostromo est un monument de la littérature de notre siècle. L'aspect prodigieux de cette œuvre - le plus long et le plus ambitieux des romans de Conrad - tient à la beauté et à la vérité de la description du Costaguana, vaste pays imaginaire du continent sud-américain. Pour inventer et mettre en scène cet univers bouillonnant et complexe où les paysages, les hommes, les langues s'entrechoquent autour d'un héros sombre, Nostromo, le "capataz de cargadores", Conrad vécut en ermite pendant deux ans, plongé dans un labeur acharné. Nostromo personnage, Nostromo roman - comme Lord Jim - provoquent le même envoûtement, la même soif de lire et de relire.
Quatrième de couverture :
Nostromo est le chef-d'œuvre de Conrad. Ce roman de cinq cents pages raconte l'histoire d'une république d'Amérique latine avec ses coups d'État, ses guerres civiles, ses luttes pour la démocratie, ses intellectuels libéraux, ses aventuriers, ses traîtres et, derrière tout cela, l'impérialisme américain. Des aventures incessantes révèlent les caractères déchirés entre le bien et le mal, hantés par l'angoisse et le sentiment de culpabilité. Les luttes se déroulent, comme toujours chez Conrad, dans des décors d'une grande force poétique où un bref symbole suffit à évoquer la profondeur des significations. Le titre désigne le héros principal, «notre homme», l'éternel homme de main de tous les mauvaix coups qui, sous l'attrait de l'argent, passe de l'honneur à la mort. Ce qui frappera, c'est la multiplicité des leçons que l'on peut tirer du livre, selon que l'on s'intéresse à la psychologie, à la poésie, à la philosophie, à la politique.
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