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Extrait :
Extrait de l'introduction
Cet ouvrage, qui embrasse un vaste champ, spatial et temporel, s'inscrit dans le courant des études féminines, fort actif depuis quelques décennies. Née en Amérique sur des enjeux contemporains, la recherche en ce domaine a élargi ses perspectives dans une approche souvent interdisciplinaire.
Les termes «féminin» et «Orient» qu'affiche le titre, représentent l'altérité sous deux formes différentes, humaine et géographique. Leur rencontre suscite une synergie féconde : l'imaginaire s'y nourrit de représentations multiples qui s'alimentent directement de notre inconscient collectif et personnel. Cette double bipolarité, jointe à la confrontation entre passé et présent que propose l'ouvrage, crée son originalité. L'amplitude de ce volume dans ces trois dimensions - genre, espace, temps - permet de saisir combien la notion de féminin est multiple et non pas figée dans ce qu'on appelle «l'éternel féminin». La profondeur de champ ainsi acquise engendre une déstabilisation du regard qui oblige le lecteur à renouveler sa vision loin des poncifs, précisément parce que les lieux communs sur les femmes, comme sur l'Orient, apparaissent avec une fragilité nouvelle face à ce qui faisait leur pérennité.
Il est tentant, en effet, d'appliquer à la relation femme/homme certaines analyses d'Edward Said à propos du couple Orient/Occident : l'idée d'un Orient inventé par l'Occident, son double antithétique attirant, mais incarnant ses craintes et son sentiment de supériorité, se retrouve étrangement dans l'appréhension du féminin par le masculin que certains articles mettent au jour. Stéréotypes et enjeux de pouvoir interagissent dans le couple spatial et humain.
L'ouverture géographique et temporelle ainsi que le point focal adoptés convoquent nécessairement des problématiques issues des études postcoloniales : regards porteurs de préjugés de voyageuses allemandes sur l'homme oriental, double sujétion de la femme que dénonce le roman contemporain mauricien ou dimension politique des personnages féminins de Mongo Beti.
Ces dernières années ont paru deux livres collectifs sur des sujets qui pourraient apparaître identiques si on se fiait aux titres : Le Féminin en miroir entre Orient et Occident sous la direction d'Isabelle Krier et de Jamal-Eddine El Hani (2005) et Femmes d'Orient, femmes d'Occident. Espaces, mythes et symboles sous la direction de Colette Dumas et Nathalie Bertrand (2007). On y retrouve bien la perspective comparatiste ainsi que la mise en relation du féminin entre deux espaces. Mais leur champ d'investigation spatial est délimité à un Orient circonscrit au pourtour méditerranéen, au Maroc en particulier. Le premier, émanant d'une série d'échanges entre la France et le Maroc, élargit l'interdisciplinarité au juridique, au littéraire, au psychanalytique et au philosophique tandis que le second rassemble des études principalement d'ordre artistique mettant au jour les questions d'identité, d'influence et d'échanges réciproques.
L'ouvrage présent adopte une définition différente de cet Orient à la fois réalité et mythe; il rend compte de son sens le plus extensif en privilégiant l'hémisphère sud et la zone de l'océan Indien.
Vaste sujet donc pour cet ouvrage collectif qui rassemble les travaux de 29 chercheurs pour la plupart enseignant à la Réunion, d'autres en métropole, au Japon ou en Afrique du Sud, réunis en colloque interdisciplinaire du 28 novembre au 1er décembre 2007 à la Réunion.
L'île appelait ce genre de réflexions : sa géographie et son histoire en ont fait le lieu de rencontre de cultures venues de l'Orient et de l'Occident : Asie, Inde, Afrique, Madagascar et Europe. Mais il est une autre particularité de la Réunion et de la zone de l'océan Indien qui explique l'intérêt porté au sujet : la place que les femmes tiennent dans une société qualifiée parfois de matriarcale tant elles y jouent un rôle important. Une publication précédente, La Femme et les sociétés pluriculturelles de l'océan Indien, sous la direction de Gillette Staudacher-Valliamee (2002), centrait son approche sur les sociétés de l'océan Indien et surtout sur la période contemporaine. Outre quelques études littéraires, ce sont essentiellement les aspects juridiques, économiques ou sociologiques qui s'y trouvent développés, points de vue qui n'appartiennent pas à la présente parution.
Présentation de l'éditeur :
Cet ouvrage, qui embrasse un vaste champ, spatial et temporel, s'inscrit dans le courant des études féminines, fort actif depuis quelques décennies. Née en Amérique sur des enjeux contemporains, la recherche en ce domaine a élargi ses perspectives dans une approche souvent interdisciplinaire.
Les termes «féminin» et «Orient» qu'affiche le titre, représentent l'altérité sous deux formes différentes, humaine et géographique. Leur rencontre suscite une synergie féconde : l'imaginaire s'y nourrit de représentations multiples qui s'alimentent directement de notre inconscient collectif et personnel. Cette double bipolarité, jointe à la confrontation entre passé et présent que propose l'ouvrage, crée son originalité. L'amplitude de ce volume dans ces trois dimensions - genre, espace, temps - permet de saisir combien la notion de féminin est multiple et non pas figée dans ce qu'on appelle «l'éternel féminin». La profondeur de champ ainsi acquise engendre une déstabilisation du regard qui oblige le lecteur à renouveler sa vision loin des poncifs, précisément parce que les lieux communs sur les femmes, comme sur l'Orient, apparaissent avec une fragilité nouvelle face à ce qui faisait leur pérennité.
Il est tentant, en effet, d'appliquer à la relation femme/homme certaines analyses d'Edward Said à propos du couple Orient/Occident : l'idée d'un Orient inventé par l'Occident, son double antithétique attirant, mais incarnant ses craintes et son sentiment de supériorité, se retrouve étrangement dans l'appréhension du féminin par le masculin que certains articles mettent au jour. Stéréotypes et enjeux de pouvoir interagissent dans le couple spatial et humain.
L'ouverture géographique et temporelle ainsi que le point focal adoptés convoquent nécessairement des problématiques issues des études postcoloniales : regards porteurs de préjugés de voyageuses allemandes sur l'homme oriental, double sujétion de la femme que dénonce le roman contemporain mauricien ou dimension politique des personnages féminins de Mongo Beti.
Ces dernières années ont paru deux livres collectifs sur des sujets qui pourraient apparaître identiques si on se fiait aux titres : Le Féminin en miroir entre Orient et Occident sous la direction d'Isabelle Krier et de Jamal-Eddine El Hani (2005) et Femmes d'Orient, femmes d'Occident. Espaces, mythes et symboles sous la direction de Colette Dumas et Nathalie Bertrand (2007). On y retrouve bien la perspective comparatiste ainsi que la mise en relation du féminin entre deux espaces. Mais leur champ d'investigation spatial est délimité à un Orient circonscrit au pourtour méditerranéen, au Maroc en particulier. Le premier, émanant d'une série d'échanges entre la France et le Maroc, élargit l'interdisciplinarité au juridique, au littéraire, au psychanalytique et au philosophique tandis que le second rassemble des études principalement d'ordre artistique mettant au jour les questions d'identité, d'influence et d'échanges réciproques.
L'ouvrage présent adopte une définition différente de cet Orient à la fois réalité et mythe; il rend compte de son sens le plus extensif en privilégiant l'hémisphère sud et la zone de l'océan Indien.
Vaste sujet donc pour cet ouvrage collectif qui rassemble les travaux de 29 chercheurs pour la plupart enseignant à la Réunion, d'autres en métropole, au Japon ou en Afrique du Sud, réunis en colloque interdisciplinaire du 28 novembre au 1er décembre 2007 à la Réunion.
L'île appelait ce genre de réflexions : sa géographie et son histoire en ont fait le lieu de rencontre de cultures venues de l'Orient et de l'Occident : Asie, Inde, Afrique, Madagascar et Europe. Mais il est une autre particularité de la Réunion et de la zone de l'océan Indien qui explique l'intérêt porté au sujet : la place que les femmes tiennent dans une société qualifiée parfois de matriarcale tant elles y jouent un rôle important. Une publication précédente, La Femme et les sociétés pluriculturelles de l'océan Indien, sous la direction de Gillette Staudacher-Valliamee (2002), centrait son approche sur les sociétés de l'océan Indien et surtout sur la période contemporaine. Outre quelques études littéraires, ce sont essentiellement les aspects juridiques, économiques ou sociologiques qui s'y trouvent développés, points de vue qui n'appartiennent pas à la présente parution.
Le féminin, l'Orient... Les termes suscitent les fantasmes ! Ils représentent en fait l'altérité, sous deux formes différentes, humaine et géographique. Et lorsqu'ils se rencontrent, ils éveillent un réseau de comparaisons, entre les hommes et les femmes, le masculin et le féminin, l'Orient et l'Occident, l'ici et Tailleurs, le même et l'autre, le réel et le rêve... Le présent volume tire son originalité de cet ensemble de «couples» aux relations complexes, et aux croisements féconds. Il engage une réflexion multifocale sur ce qu'on appelle aujourd'hui le dialogue des civilisations, avec en ligne de mire la question du statut (social, économique, culturel...) des femmes.
C'est donc essentiellement à l'histoire des idées que les vingt-huit textes réunis dans ce livre apportent leur contribution. Que les approches soient littéraires, historiques, linguistiques, anthropologiques ou artistiques, elles révèlent combien l'imaginaire puise aux représentations issues de notre inconscient collectif et personnel lorsque l'Orient et l'Occident se confrontent sur la question de l'altérité primordiale de l'humanité, celle du genre, féminin/masculin.
Marie-Françoise Bosquet et Chantale Meure sont maîtresses de conférences à l'Université de La Réunion et membres du Centre de Recherches Littéraires et Historiques de l'Océan Indien. Leurs recherches portent essentiellement sur la littérature des XVIIe et XVIIIe siècles, les récits de voyage, les utopies et les contes, avec pour inflexion générale les études sur le genre.
C'est donc essentiellement à l'histoire des idées que les vingt-huit textes réunis dans ce livre apportent leur contribution. Que les approches soient littéraires, historiques, linguistiques, anthropologiques ou artistiques, elles révèlent combien l'imaginaire puise aux représentations issues de notre inconscient collectif et personnel lorsque l'Orient et l'Occident se confrontent sur la question de l'altérité primordiale de l'humanité, celle du genre, féminin/masculin.
Marie-Françoise Bosquet et Chantale Meure sont maîtresses de conférences à l'Université de La Réunion et membres du Centre de Recherches Littéraires et Historiques de l'Océan Indien. Leurs recherches portent essentiellement sur la littérature des XVIIe et XVIIIe siècles, les récits de voyage, les utopies et les contes, avec pour inflexion générale les études sur le genre.
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- ÉditeurPU SAINT ETIENN
- Date d'édition2011
- ISBN 10 286272548X
- ISBN 13 9782862725482
- ReliureBroché
- Nombre de pages440
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Feminin en orient et occident du moyen âge à nos jours
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PU SAINT ETIENN
(2011)
ISBN 10 : 286272548X
ISBN 13 : 9782862725482
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Description du livre Etat : Neuf. N° de réf. du vendeur 9782862725482
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