Extrait :
À rebours
Description d'un feu d'artifice tiré totalement à l'inverse
Mon scénario préféré est sans nul doute celui créé pour la 9e Documenta à Kassel. Alors que le feu d'artifice était préparé et expédié de longue date, une idée m'est venue dans le train, soudainement. Il s'agissait d'une invitation à clore et non à ouvrir cette prestigieuse exposition des avant-gardes mondiales. La commande comportait un sujet bizarre et fascinant toutefois : exprimer la fragilité de l'homme envers la maladie et la mort à l'époque du sida.
Le lieu : l'orangerie du château. Le public : le plus élitiste du monde de l'Art, qui en général déteste le spectaculaire et en particulier les feux d'artifice considérés comme vulgaires et a-culturés. Toutes ces notions tournoyaient dans ma tête depuis des mois.
Facile d'inclure l'homme qui marche au milieu du danger pour exprimer sa fragilité, comme dans la tauromachie l'habit de lumière, dont le strass miroite de reflets dans l'obscurité maculée d'étoiles. Facile de trouver un rythme bien lent et solennel. Facile d'évoquer un requiem. Mais difficile de trouver le point exact où l'émotion fige le spectateur, le retourne compte tenu de l'éventuelle indifférence face au spectaculaire artificié. Là, l'artifice devait être sans artifices.
Présentation de l'éditeur :
Je peins sur les Ténèbres.
Recourant aux énergies instantanées, j'ai remplacé le pinceau par la grenade.
Plus le procédé est brutal (je ne dis pas violent) plus je l'estime car moins il laisse de délai pour une manipulation suspecte, pour un stratagème ou pour un repentir.
«Avec ce livre Pierre-Alain Hubert nous guide dans un merveilleux voyage de feu d'artifice en feu d'artifice, au gré des moments marquants de sa vie d'artiste pyrotechnicien et selon un libre vagabondage entre dessins, textes, rencontres amicales, anecdotes et réflexions sur cet art à la fois précisément technique et étonnamment magique.»
Chantal Thomas
«Et c'est ainsi que Pierre-Alain Hubert, artificier et donc homme d'artifices, n'est pas un artiste à vraiment parler mais un inventeur, le technicien du possible lumineux qui paraît toujours impossible et qui finit par charmer notre regard par cette prodigieuse sensation d'instabilité entre le réel et le virtuel qui est son splendide apanage.»
Pierre Restany
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