Présentation de l'éditeur :
Dans une hypothétique et lointaine Afrique, trois sociétés cohabitent celles des lapins, des boas et des indigènes. Si apparemment ces trois groupes sont hostiles, ils se trouvent en réalité dans un équilibre qui est celui de la terreur exercée par les boas contre les lapins, mais aussi du chapardage commis par les lapins dans les potagers des indigènes. Soudain un lapin découvre que l'hypnose paralysante qu'exerceraient les boas ne serait qu'un effet de la propre peur des lapins : supprimer cette peur signifierait rompre complètement un équilibre qui profite d'abord et avant tout au Roi des lapins et à ses proches, les «Admis à la Table». Mais, appliquer ce principe, c'est aussi renoncer au vol des savoureux légumes des jardins des indigènes, exigence morale qui remet en cause le régime totalitaire et bureaucratique du royaume des lapins, espèce de société stalinienne qui nous est ici décrite avec un humour, une légèreté mais aussi une causticité tout à fait rares dans les lettres soviétiques. «Le rire, écrit Iskander, possède une qualité modeste, sans doute, mais indiscutable : il est toujours vrai. De plus, le rire est vrai parce qu'il est drôle.» Tous les aspects d'une société fondée sur le mensonge, la trahison, la cupidité sont ici dépeints et rien ni personne n'est épargné, du poète de cour qui, pour continuer de faire partie des privilégiés, ne note plus que les rythmes de ses poèmes pour le jour où il pourra enfin leur donner un contenu subversif, jusqu'au stupide Chef de la Garde. Tout ce petit monde des lapins vit sur le mythe du Chou Fleur que l'on attend pour un avenir radieux qui jamais ne viendra. Avec son rire ravageur, son ironie grinçante, l'auteur nous propose une vision radicalement pessimiste et amère de la société et des hommes... pardon, des lapins !
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